INCIDENTS PSG : FORTE PRESENCE DE "JEUNES" ISSUS DES CITES (ET NON, D'ANCIENS "ULTRAS" ) !
Au lendemain
des incidents (affrontements avec les forces de l'ordre, autobus et
magasins pillés), qui ont fait 32 blessés, la présentation du trophée au
public programmée mercredi sur l'esplanade de l'Hôtel de ville a été
annulée.
"Toute manifestation publique, dans l'espace public, dans
les heures qui viennent autour du Paris Saint-Germain n'est évidemment
pas possible", a déclaré sur Europe 1 Manuel Valls.
"Il y a un
échec, incontestablement, une fête gâchée pour les supporters", a
reconnu mardi soir le ministre de l'Intérieur sur TF1, faisant état de
"47 interpellations" à l'issue de ces incidents, "dont plusieurs ce
matin".
"La police est en train d'interpeller et va interpeller
les auteurs de ces actes", a assuré le ministre, affirmant que "la
justice passera, il faudra qu'elle condamne très sévèrement ceux qui se
sont livrés à ces actes".
Manuel
Valls, selon lequel "les coupables sont les casseurs", s'est trouvé au
centre des attaques de la droite, aux côtés du préfet de Police de Paris
Bernard Boucault, dont le limogeage a été demandé par le président de
l'UMP Jean-François Copé.
"Si le ministre de l'Intérieur ne tire
pas immédiatement les conséquences des débordements de lundi soir en
démettant le préfet de police, c'est alors Manuel Valls lui-même qui
sera en première ligne pour en assumer la responsabilité", a averti
l'ex-ministre UMP dans un entretien au Figaro.fr.
"Si le préfet n'est pas démis, oui, la question du départ de Manuel Valls sera posée", a-t-il poursuivi.
L'UMP a exigé une commission d'enquête à l'Assemblée.
Lundi
soir, deux syndicats de police, Alliance (second syndicat de gardiens
de la paix) et Synergie (second syndicat d'officiers), avaient estimé
que l'ampleur de la cérémonie avait été sous-estimée, notamment au vu
d'incidents survenus la nuit précédente sur les Champs-Elysées après la
victoire du PSG à Lyon, synonyme de titre.
Ultras ou casseurs ?
Le
Préfet de Police avait répliqué en défendant le dispositif mis en
place, avec le déploiement de 800 policiers, tout en s'interrogeant sur
la pertinence d'organiser la cérémonie au Trocadéro. "La question qu'il
fallait se poser: est-ce que cette fête devait avoir lieu sur la voie
publique? Vous voulez faire une fête de 15.000 personnes avec 10.000
policiers autour?", a-t-il demandé lundi soir.
Co-organisateurs de
la manifestation, le PSG et la Ligue de football professionnel (LFP)
ont endossé une partie des responsabilités.
"J'assume, bien
évidemment, ma part de responsabilité dans ce fiasco, puisque j'avais
donné mon accord pour que le trophée soit remis, non dans l'enceinte du
Parc des Princes, mais en ville, afin d'en faire profiter tous les
Parisiens qui attendaient un titre depuis 19 ans", a expliqué le
président de la LFP, Frédéric Thiriez dans un communiqué.
"La
responsabilité est partagée", a estimé Jean-Claude Blanc, le directeur
général du Paris SG après une réunion d'environ une heure Place Beauvau
avec Manuel Valls, la ministre des Sports Valérie Fourneyron, le Préfet
de Police de Paris et Frédéric Thiriez, notamment.
"On ne peut pas
dire que tout a été bien fait, sinon cela se serait passé différemment,
a concédé M. Blanc. Mais il est de plus en plus difficile d'organiser
des manifestations autour du sport dans Paris sans voir ces phénomènes
qui dépassent largement le cadre du football, du PSG et du sport".
Les
interrogations tournent autour du "profil" des fauteurs de troubles.
Les perturbateurs étaient-ils d'anciens "ultras", victimes de la
politique de sécurisation du Parc des Princes mise en place il y a trois
ans par le précédent président du PSG Robin Leproux (2009-2011), en
réaction à de nombreux débordements ? Ou bien les violences
étaient-elles l'oeuvre de "casseurs" ?
"Quand je lis que ce sont
des ultras et des hooligans qui ont causé ces débordements, que les
anciens problèmes resurgissent, je me dis qu'on mélange tout", a déclaré
à l'AFP le politologue Mathieu Zagrodzki, spécialiste des questions de
sécurité, chargé de cours à Sciences Po et habitué des tribunes du Parc
des Princes.
"Ce à quoi nous avons assisté ressemble plus aux
violences urbaines dans les banlieues ou aux manifestations étudiantes
qui dégénèrent, avec une forte présence de jeunes issus des cités",
a-t-il souligné.
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