vendredi 15 mars 2013

JPPS OFFRE SES SERVICES AU MINISTRE DE L'INTERIEUR : IL AFFIRME AVOIR DES SOLUTIONS...

Roms : Manuel Valls affiche sa fermeté

 Mis à jour 3
Un camp de Roms le long du périphérique parisien, en janvier 2013.
Un camp de Roms le long du périphérique parisien, en janvier 2013. Crédits photo : ARNAUD JOURNOIS/PHOTOPQR/LE PARISIEN

Le ministre de l'Intérieur, qui lance un cri d'alarme, entend intensifier les démantèlements de camps illicites.

«La situation, devenue intolérable, ne peut perdurer: il faut faire respecter la loi en démantelant le maximum de camps de Roms insalubres…» 

Dans un entretien accordé jeudi au Figaro, Manuel Valls tire la sonnette d'alarme et affiche une fermeté qu'il veut sans faille face à un fléau d'une ampleur insoupçonnée.

 Le dernier état des lieux est, il est vrai, assez édifiant.

 «Aujourd'hui, nous estimons qu'environ 20.000 hommes, femmes et enfants, originaires de Roumanie et de Bulgarie pour la plupart, occupent en toute illégalité plus de 400 campements dans notre pays, dont les deux tiers sont en Ile-de-France, précise le ministre de l'Intérieur.

 Implantés en bordure de quartiers populaires déjà percutés par la crise, ils sont à l'origine de problèmes de cohabitation qui prennent des formes parfois inquiétantes comme en témoignent les incendies constatés la semaine dernière à Aubervilliers et Sarcelles.»
Affirmant avoir été «alerté et questionné par de nombreux maires de toutes sensibilités», l'hôte de la Place Beauvau entend donc enrayer la spirale. Selon nos informations, il vient notamment de donner des instructions très précises aux policiers et aux gendarmes afin d'investir ces bidonvilles à ciel ouvert afin d'y multiplier les contrôles d'identité. 

Plusieurs camps, où des dizaines d'occupants se mettaient en danger en vivant sur le bord d'axes routiers, ont encore été évacués la semaine dernière à Saint-Denis et Bondy (Seine-Saint-Denis), ainsi qu'à Vigneux-sur-Seine (Essonne). Et des vols sont régulièrement organisés à destination de Bucarest ou de Sofia. L'année dernière, la France a été le théâtre de pas moins de 36.822 éloignements d'étrangers en situation irrégulière, dont 12.800 Roumains et Bulgares. Et Manuel Valls de marteler: «Je partage les propos du premier ministre roumain quand ce dernier dit “Les Roms ont vocation à rester en Roumanie, à y retourner”.»

Scolarisation accrue

Le ministre de l'Intérieur se félicite par ailleurs d'avoir coupé l'aide au retour de 300 euros proposée aux adultes roms et de 100 euros pour les enfants. «C'était un système pervers, dénoncé tant par les autorités roumaines que les ONG, qui organisait, favorisait, voire institutionnalisait un vaste circuit d'immigration clandestine, note l'hôte de la Place Beauvau. Les candidats à l'exil débarquaient en France avec la certitude de faire un voyage lucratif. Ils repartaient vers leur pays avec l'argent de l'aide en poche avant de revenir grâce des prête-noms, en compagnie d'enfants ou encore de faux parents. La France est devenue l'aimant d'un trafic dont les organisateurs tirent les ficelles depuis l'étranger.»

Concédant être confronté à une «situation difficile et extrêmement complexe», Manuel Valls tente de trouver des nouvelles «logiques d'accompagnement» pour intégrer une partie de cette population précaire.

S'il considère avec un «certain intérêt» l'expérimentation de «villages d'insertion», comme à Tourcoing (Nord) ou Montreuil-sous-Bois, il a déjà mesuré les limites de ces réponses ne concernant qu'un nombre très limité de familles volontaires. «Cela ne peut concerner qu'une minorité car, hélas, les occupants de campements ne souhaitent pas s'intégrer dans notre pays pour des raisons culturelles ou parce qu'ils sont entre les mains de réseaux versés dans la mendicité ou la prostitution, observe le ministre. Les préfets, de leur côté, sont soumis à une contradiction car ils doivent à la fois démanteler les campements et répondre à la demande de mener un diagnostic social visant à trouver des mesures alternatives…»

Face à ce casse-tête et un tissu associatif très pugnace, Manuel Valls explore de nouvelles voies. Comme, par exemple, la scolarisation accrue des enfants roms ainsi que «l'ouverture du droit au séjour et au travail pour les personnes employables et qui souhaitent s'intégrer». Le premier flic de France a conscience que la solution à l'épineuse question des Roms, si elle existe, ne peut se résumer au seul usage de la force.

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