mardi 19 février 2013

GERMINABLE

Socialos contre socialos

Entre socialos, il va faire vilain temps. Un truc à décimer une famille… C’est en tout cas l’avis de Nicolas Le Fleurial.

L’Aude est socialo. Elle est socialo dans le sang, les gênes, les réflexes, la culture. Elle était socialo dans le passé, elle le sera dans le futur. Dans ce département, tout ce qui est socialo est et ce qui n’est pas socialo n’est pas. Même les mythiques et légendaires cathares ont été socialisés. Non seulement on vote socialo, mais on pense socialo, on respire socialo, on rêve socialo, on boit socialo, on mange socialo, vin des Corbières et cassoulet de Castelnaudary, on chante Trenet, donc socialo, etc. 
Il n’y a rien qui ne soit pas socialo ; même le ciel l’est, et le soleil, et le vent, etc. Les employés de Spanghero le sont aussi évidemment ; l’entreprise elle-même est socialo, étant une filiale d’une coopérative agricole qui ne verse pas de dividendes à des requins de la finance, mais qui vend des produits du terroir. C’est l’utopie socialo hic et nunc : de la nourriture égalitaire, bon marché et « pour tous », comme le mariage du même nom, pour les Français, Allemands, Anglais, Belges, etc., tous les Européens, sans distinction d’orientation sexuelle, d’origine, d’opinion, de religion, de race, etc.

Le gouvernement est socialo, 100% pur socialo, comme les plats fabriqués par l’industrie agroalimentaire de l’Aude socialo. Certains des ministres sont plus socialos que d’autres. Plus socialo qu’Hamon, ya pas. Prof socialo et prof d’histoire, deux fois socialo, c’est un socialo au carré, dogmatique, borné, limité, à œillères. Il est la caricature du socialo et fier de l’être, socialo jusqu’au tombeau. Dans cette affaire de fraude à l’étiquetage alimentaire, ils sont trois socialos en première ligne, Hamon, Garot et Le Foll, ministre de l’agriculture depuis neuf mois et qui découvre ébahi ce dont tout citoyen est informé, à savoir que l’industrie agroalimentaire a recours aux services de courtiers pour obtenir, auprès de producteurs, où que ce soit dans le monde, et au meilleur prix, comprendre le prix le plus bas, les « matières premières » alimentaires que ses usines transforment en plats cuisinés : viandes, blés, riz, aromates, etc. Les ministres sont socialos, le système l’est aussi, sans frontières, sans limite, sans borne, bureaucratique, avec contrôles, traçabilité, codes, normes : tout cela fait l’essence du socialisme.

Ce qui est reproché aux socialos de l’Aude et leur vaut une condamnation au chômage à perpétuité, pour le moment avec sursis, c’est d’avoir apposé, sur des paquets, des étiquettes qui ne correspondaient pas à ce que renfermaient les paquets. Et pourtant, qu’est-ce qu’être socialo, sinon être expert en étiquettes trompeuses ? Hollande serait socialiste : ah bon, c’est tout nouveau, ça ! Il serait même « de gauche », comme Mitterrand était chinois. On les a toutes eues, les étiquettes frauduleuses : changer la vie ; la force tranquille ; le changement, c’est maintenant ; Mitterrand résistant ; Mitterrand ami du tiers-monde ; Jospin homme rigoureux et fils de résistant ; socialisme = égalité ; etc. Tout chez les socialos est étiquettes mensongères : l’antiracisme, l’antifascisme, la générosité, la compétence.


 Le crime reproché aux employés de Spanghero, c’est la tromperie sur la marchandise, grande spécialité socialo. Les socialos sont pour l’emploi et contre le chômage. Leur ennemi, c’est le chômage ; leur ami, c’est l’emploi. Ils sont prêts à sauver les emplois « coûte que coûte », dixit le socialo en chef. Si les trois cents ou trois cent cinquante employés de Spanghero sont au chômage, c’est à la diligence des trois socialos Hamon, Le Foll, Garot qu’ils le devront. Voilà leur entreprise arrêtée. Bien entendu, en bon socialos qu’ils sont, ils ont manifesté contre cette décision inique, mais devant la préfecture, pas devant les permanences socialos. Pourtant Dieu sait s’il y en a chez eux, des permanences socialos : il n’y a même que ça.

Ce qui a commencé depuis quelques mois, c’est la guerre que les socialos au pouvoir ont déclarée à ceux des socialos qui ne sont pas encore au chômage. Socialos contre socialos, il va y avoir d’innombrables occasions de rigoler. Le marteau socialo affronte l’enclume socialo à laquelle, pourtant, il est soudé. Le dénommé Peillon est le ministre socialo de socialos fonctionnaires. Ce socialo ministre a tout fait pour amadouer ses socialos en leur offrant trois jours de vacances supplémentaires en octobre : un simple ajustement, selon lui, tout cela pour que le compte des vacances de la Toussaint soit arrondi à deux semaines au lieu d’une semaine et demie. Trois jours de vacances à 100 ou 150 euros la journée de travail, le cadeau, en ces temps de disette, est généreux. Ce cadeau, il est vrai, est destiné aux camarades, l’Education nationale étant encore plus socialo que l’Aude : on y pense socialo, on y vaque socialo, on y paresse socialo ; même le travail fourni est socialo. Le cadeau pourtant n’a pas suffi, les « rythmes scolaires » l’ont fait oublier. Personne ne sait ce que sont les rythmes scolaires, sinon que c’est socialo. Il fallait à Peillon des rythmes qui fleurent bon la bureaucratie, la langue de bois, les sciences de l’éduc., la centration sur l’enfant. On fait une heure de classe de moins par jour, mais on travaille un demi-jour de plus dans la semaine. Les socialos instits voulaient la même chose que le socialo ministre, mais en plus socialo encore, c’est-à-dire avec plus de postes, plus de moyens, plus d’encadrement, plus de socioculturel, et partout en France dans la même égalité socialo. La semaine de classe est passée (n’exagérons rien : est susceptible de passer) de quatre jours à quatre jours et demi, ce que les socialos instits n’acceptent pas.

Il n’y a plus de sacré nulle part, mais le droit à la paresse est le seul sacré qui subsiste, pour les socialos évidemment. Donc grève, puis grève, encore grève. Pour des socialos, la grève, c’est la même chose que la journée de travail. Pourtant, le socialo Peillon est voué aux gémonies, comme s’il était Sarkozy soi-même. Il se murmure que ce ministre, socialo jusqu’à la garde-robe, aurait perdu le soutien des socialos du gouvernement et que seule la prime qu’il a promise, à condition qu’elle fût multipliée par 10, passant de 400 euros à 4000 euros, pourrait sauver sa tête. On n’est pas socialo pour rien. Entre l’Aude et l’Education nationale, il y a une différence cependant. Dans l’Aude, ce sont les socialos qui veulent condamner des socialos au chômage ; dans l’Education nationale, ce sont les socialos qui vont condamner leur ministre au chômage. A ce jour, match nul : 1 à 1, puisqu’on ignore le résultat de l’autre match qui se déroule à Notre-Dame de Hollande, près de Nantes, entre quatre ou cinq ministres socialos et écolos et quatre ou cinq mille écolos socialos. Les premiers veulent faire construire un aéroport dans les bois, là où il n’y a personne, ce qui n’est pas très socialo, mais ce qui est très écolo ; les seconds un aéroport en ville, ce qui n’est pas très écolo, mais ce qui est très socialo. C’est un combat d’étiquettes, mais des étiquettes encore plus mensongères que les étiquettes frauduleuses des socialos de l’Aude.

A droite, les socialos ministres, à gauche les socialos militants. Socialos contre socialos, la guerre se répète à Amiens (Goodyear), à Aulnay (Peugeot), à Sandouville (Renault), partout où il y a encore des usines. Le socialisme est né à Paris entre 1792 et 1815. Il faut qu’il crève à Paris, là où il est né, et qu’il y soit enterré définitivement. Le Mur des Fédérés va servir une seconde fois. C’est le mandat qui a été donné à Hollande : il ne le sait pas encore, parce qu’il a la comprenette un peu lente, mais il fera ce pour quoi il a été élu. C’est ce à quoi on reconnaît les chefs d’escadrille.  



© Nicolas Le Fleurial pour LibertyVox

(libertyvox.com)


 
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