mardi 15 janvier 2013

UN NOUVEAU SITE COLLABO-ISLAMIQUE : VOXNR


 



Voxnr.com ou plus simplement Voxnr (de vox, « voix » en latin et NR, initiales de Nationalisme Révolutionnaire) est un site internet se réclamant des courants solidariste et nationaliste révolutionnaire. Créé en juin 2002, le site a été animé jusqu'en septembre 2011 par Christian Bouchet. Depuis cette date, il est sous la direction de Claude Bourrinet.  

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Dimanche, 23 Décembre 2012



Manifeste pour un islam en France

Yacine Zerkoun
Tribune libre

Manifeste pour un islam en France


« J’ai dit que la umma n’a que des frontières spirituelles. 
Quand le Chinois se met en prière face à la Mecque, je suis avec lui.
 Il n’est pas pour autant mon concitoyen. Il faut faire une nette distinction, là où la confusion est entretenue souvent sciemment, entre la umma et la citoyenneté qui est une appartenance géographique et politique à un Etat. Dans un Etat donné, il peut y avoir des musulmans-musulmans, c’est-à-dire des croyants faisant partie de la umma, des musulmans culturels, des juifs. Or nous sommes tous des citoyens. » (Mohammed Talbi, Réflexions d’un musulman contemporain).


Pourquoi un islam « en » France, et non un islam « de » France » ou un islam « français »? Parce qu’un islam « français » ou un islam « de » France suppose un islam spécifique à ce pays. Pourtant, la religion qui a été révélée au Prophète Mohammed (paix et bénédiction sur lui) est une religion universelle, qui ne connaît pas les frontières. Avec un islam en France, nous parlons d’un islam dont le volet culturel est spécifique à la France. Nous ne nous attachons pas au culte - lequel nous dépasse.


Il y a une partie de l’islam qui reste inchangée peu importe le pays où l’on se trouve : c’est le dogme ; il y en a une qui varie selon la situation géographique : c’est l’aspect culturel. Or, nous vivons en France, nous sommes citoyens français : il est de notre devoir de maîtriser la langue des autochtones. La langue est en effet le plus grand vecteur culturel (c’est d’ailleurs par l’anglais que le monde anglo-saxon s’impose). De ce point de vue, il nous faut des imams français, qui prononcent leur sermon dans la langue vernaculaire. Ce n’est pas le cas dans la plupart des mosquées.


A ce sujet, les lieux de culte n’ont pas à adopter une architecture arabo-mauresque. Regardez la mosquée de Shanghai par exemple. Là encore, il faut faire la différence entre ce qui appartient du dogme et ce qui appartient de la culture. L’esthétique est culturelle.


Pour représenter l’islam, nous avons besoin de jeunes gens cultivés, nés en France. Nous avons besoin de musulmans pour qui le français est une langue maternelle, et non un « butin de guerre ». Comment voulez-vous être pris au sérieux si ceux qui nous « représentent » parlent français avec un accent maghrébin? Comment voulez-vous être pris au sérieux si, à longueur de phrases, ils multiplient les fautes comme Jésus multipliait les pains ? Pour être crédible, il faut maîtriser les règles de la syntaxe, de la grammaire et de la conjugaison.


Par ailleurs, il nous faut davantage de jeunes dans les universités et les grandes écoles. La science est primordiale. Mohammed Sarl n’a-t-il pas dit : « L’encre de l’élève est plus sacrée que le sang du martyr » ? Beaucoup de frères et sœurs font le jihad sur la Toile, mais n’ouvrent jamais le moindre bouquin. Or, la légitimité passe par l’étude. Il faut de la science pour créer des entreprises, pour diffuser de l’information, pour se lancer en politique. Le premier jihad, c’est le jihad contre soi. Cultivez-vous, lisez, passez des diplômes, faites de hautes études.


« Dis : « Sont-ils égaux ceux qui savent et ceux qui ne savent pas ? » Seuls les doués d’intelligence se rappellent. » (Saint Coran, 39 : 9).


« Dieu élèvera en degrés ceux d’entre vous qui auront cru et ceux qui auront reçu le savoir. » (58 : 11)


« Lis, au nom de ton Seigneur qui a crée, qui a crée l’homme d’une adhérence (…). » (96 : 1-2)


En outre, il est important de s’impliquer dans la vie publique. Les musulmans doivent faire entendre leur voix[1] (pas nécessairement de façon communautaire ; libre à chacun de voter pour qui il désire.)



Aujourd’hui, l’islam pâtit d’une mauvaise image ; est-ce sa faute ? Non, c’est celle des musulmans. Pour inverser les choses, il nous faut créer nos propres médias ; il nous faut élire nos propres représentants. Mais surtout - il nous faut donner l’exemple, et ne pas tomber dans le prosélytisme.


En ce qui me concerne, je ne me permettrais pas d’inviter quelqu’un à l’islam, si, dans mon comportement, je ne suis pas exemplaire. Avant d’inviter quelqu’un à l’islam, il faut tout d’abord se bâtir une crédibilité - et la crédibilité ne passe que par les actes.


Ô musulman ! ne dis pas : « Tu ne tueras point » alors que tu égorges ton propre frère ; ne dis pas : « Tu ne voleras point » alors que tu remplis les prisons ; ne dis pas : « Tu ne mentiras point » alors que tu te caches la vérité à toi-même ; ne dis pas : « Tu honoreras tes parents », alors que tu jures sur la vie de ta mère. Ô musulman ! ne dis pas : « Tu adoreras Dieu seul » alors que tu voues un culte aux biens matériels - et ne dis pas : « Ne prononce le Nom de Dieu qu’avec respect », alors que tu l’invoques pour des bagatelles.


On ne peut pas attendre des non-musulmans qu’ils se convertissent alors que nous-mêmes ne pratiquons pas les préceptes de notre religion. Le Coran nous enjoint de ne proférer que de belles paroles (4 : 148), mais nous entendons tous les jours des propos sordides. Il faut faire attention au « halal » qui entre dans nos bouches, mais il ne faut pas négliger le « haram » qui en sort. En outre, il faut se garder d’être vain. Il est dit dans le Coran : « Et ne foule pas la terre avec orgueil (…) tu ne pourras jamais atteindre la hauteur des montagnes. » (17 : 37). A quoi bon faire la prière cinq fois par jour si, malgré cela, on n’en est pas plus humbles. Pour rappel, le mot « humilité » vient de « humilis » (« bas », « proche de la terre ») qui vient lui-même de « humus » (« la terre »). Ainsi, étymologiquement, être humble c’est se mettre au ras du sol__ comme dans la position du « soujoude » (se prosterner devant Dieu). Il ne faut pas l’oublier.


Abordons un sujet délicat : la peur de l’islam. Nous n’allons pas nous demander si elle est légitime ou si elle ne l’est pas. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a un effort à faire des deux côtés. Pour les musulmans, il faut se rappeler que la France est chrétienne. Nous sommes certes dans un pays laïc ; mais la laïcité n’a au plus qu’un siècle__ alors que la France est millénaire. Nous ne pouvons comprendre ce que cela fait de voir une autre religion se développer, pendant que celle de nos aïeuls se perd. Cela peut constituer un choc.


Les médias ont leur part de responsabilité dans la situation actuelle. Je mets ma main à couper que si les Français éteignaient leur télé ils n’auraient pas autant peur de l’islam. Ils sont manipulés par des journalistes peu soucieux de dire la vérité, du moment que le mensonge rapporte. Les Français, tout comme les musulmans, sont ici victimes (d’où la nécessité où nous sommes de produire notre propre information, loin des clichés qui sont développés autour de l’islam). Mais il y a des points sur lesquels nous pouvons agir tout de suite. La question de l’apostasie par exemple. Mohammed Talbi, dans ses Réflexion, écrit : « L’islam permet aujourd’hui d’assassiner pour délit d’opinion. C’est inacceptable. Dans un ouvrage intitulé Les droits de l’homme en islam, Ghazali légitime la loi sur l’apostasie, qui autorise à tuer toute personne ayant, d’une manière ou d’une autre, répudié l’islam. Il justifie cette loi en assimilant l’apostasie à de la haute trahison. (…) ». Or, « il n’y a pas un seul mot dans le Coran » qui justifie cette loi. De plus, s’il n’y a pas de contrainte pour entrer en religion - il ne devrait pas y avoir de contrainte pour en sortir. Laissons à Dieu le soin de juger les égarés.


Un autre point sur lequel nous pouvons agir dès maintenant, concerne le statut de la femme. Il suffit pour cela de rappeler quelques vérités historiques.


« Le statut juridique (de la femme) avant la révélation du Coran était analogue à celui des esclaves. Elle était privée de tous les droits, même le droit de vivre. Sa vie dépendait de la volonté de son père : ou bien il lui accorde ce doit, ou bien il l’enterre vivante dès sa naissance. La femme restait soumise à la curatelle toute sa vie. Avant le mariage, elle était soumise à son père ou à ceux qui prennent sa place parmi les hommes de son clan, si son père était mort. Après le mariage, sa curatelle était transmise à son mari. Le curateur de la femme avait le droit de la marier à qui il voulait et d’accaparer son prix, c’est-à-dire la dot (…). En se basant sur ce statut, le mariage représentait un contrat de troc comme le contrat de vente, où les deux contractants sont le curateur et le mari. (…). Quand la loi islamique fut énoncée au milieu de ces coutumes et traditions concernant le contrat de mariage, elle relevait le degré de dignité de la femme de celui d’esclave vendue et achetée à celui d’être humain libre. Il devint interdit de la donner en mariage sans sa volonté (…). » (Ahmad Abdel-Wahab, La situation de la femme dans le judaïsme, le christianisme et l’islam.)


Comme on peut le constater, le message de l'islam à été bénéfique pour la femme, et l'est plus que jamais dans une société où on lui interdit d’être ce qu’elle est : une femme.


Les musulmans ont un travail de pédagogie à faire afin d’expliquer en quoi la femme est l’égale de l’homme. Ce qui est évident pour nous ne l’est pas nécessairement pour les autres.


Désormais, il nous faut parler des non-musulmans. Avant d’entamer cette question, je conseille à mes frères et sœurs d’employer le terme « non-musulman » plutôt que « mécréant ». La raison en est la suivante : d’abord, il n’y a pas que des athées en France : il y a des catholiques, des protestants, des juifs, etc. Toutes ces personnes croient en quelque chose. Ensuite, même les athées ont un culte : le vide. Il n’y a guère que les agnostiques que l’on peut considérer comme mécréants. Enfin il est nécessaire de connaître le message de l’islam avant de le rejeter. Pour toutes ces raisons j’utiliserai le terme « non-musulman ».


Le non-musulman voit l’islam comme celui qui a croqué à pleines joues dans une orange, mais a oublié d’en enlever la peau. Ainsi, il l’a rejette, plein d’amertume. Il reste étranger à ce qu’il observe. Or, celui qui voit l’islam de l’intérieur est semblable à celui qui a fait l’effort de retirer la peau pour atteindre la pulpe. Si, après cela, il demeure opposé à l’islam - c’est en connaissance de cause.


Aussi, ce que l’on peut attendre des non-musulmans, c’est qu’ils se fassent leur propre opinion de l’islam.


Si je devais finir sur un seul mot, ce serait celui-ci: cherchons à nous connaître.
(voxnr.com)
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