lundi 7 janvier 2013

UN IMMENSE ECRIVAIN -ET UN MEC INFECT !



Louis-Ferdinand Céline à Siegmaringen


Publié le 29/12/2012
 par konigsberg





Peut-être pas encore se vanter, Siegmaringen?... pourtant quel pittoresque séjour!... vous vous diriez en opérette... le décor parfait... vous attendez les sopranos, les ténors légers... pour les échos, toute la forêt!... dix, vingt montagnes d'arbres !... Forêt Noire, déboulées de sapins, cataractes... votre plateau, la scène, la ville, si jolie fignolée, rose, verte, un peu bonbon, demi-pistache, cabarets, hôtels, boutiques, biscornus pour « metteur en scène »... tout style « baroque boche » et « Cheval blanc »... vous entendez déjà l'orchestre !... le plus bluffant : le Château!... la pièce comme montée de la ville... stuc et carton-pâte !... pourtant... pourtant vous amèneriez le tout : Château, bourg, Danube, place Pigalle ! quel monde vous auriez !... autre chose d'engouement que le Ciel, le Néant et l'à Gil!... (1) les « tourist-cars » qu'il vous faudrait !... les brigades de la P. P. ! ce serait fou, le monde, et payant !

Nous là je dois dire l'endroit fut triste... touristes certainement ! mais spéciaux... trop de gales, trop peu de pain et trop de R. A. F. au-dessus!... et l'armée Leclerc tout près... avançante... ses Sénégalais à coupe-coupe... pour nos têtes !... pas les têtes à Dache!... je lis là actuellement tous nos « quotidiens » pleurer sur le sort des pauvres Hongrois... si on nous avait reçus comme eux ! tant larmoyé sur nos détresses, on l'aurait eu belle, je vous dis ! dansé des drôles de claquettes ! s'ils avaient eu au prose l'article 75 ces pathétiques fuyards hongrois Coty les garderait pas souper!... merde!... s'ils étaient simples Français de France il les ferait vite couper en deux!... en dix s'ils étaient mutilos! surtout médaillés militaires ! la sensibilité française s'émeut que pour tout ce qu'est bien anti-elle! ennemis avérés; tout son cœur! masochisse à mort !





Exilé volontaire en Argentine, Robert Le Vigan meurt le 12 octobre 1972. 

En 1943, il avait adhéré au Parti Populaire Français de Jacques Doriot et rejoint Louis-Ferdinand Céline à Sigmaringen en 1944. 

Cette fuite avec l’écrivain en Allemagne pour échapper à la sanglante Épuration est décrite en détails par Céline dans « Nord » et « Rigodon » dont Le Vigan est un des protagonistes aux côtés de Lili, la compagne de Céline, et du chat Bébert. 

Marginal et excentrique : « Il dormait » , rapporte Madeleine Renaud,  » avec une hache et un vélo, pour se défendre et s’enfuir« .


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Nous là dans les mansardes, caves, les sous d'escaliers, bien crevant la faim, je vous assure pas d'Opérette!... un plateau de condamnés à mort !... 1142 !... je savais exactement le nombre...

Je vous reparlerai de ce pittoresque séjour! pas seulement ville d'eau et tourisme... formidablement historique !... Haut-Lieu!... mordez Château!... stuc, bricolage, déginganderie tous les styles, tourelles, cheminées, gargouilles... pas à croire !... super-Hollywood !... toutes les époques, depuis la fonte des neiges, l'étranglement du Danube, la mort du dragon, la vidoire de Saint Fidelis  , jusqu'à Guillaume Il et Goering.

De nous autres, tous là, Bichelonne avait la plus grosse tête, pas seulement qu'il était champion de Polytechnique et des Mines... Histoire ! Géotechnie !... pardon !... un vrai cybernétique tout seul ! s'il a fallu qu'il nous explique le quoi du pour ! les biscornuteries du Château! toutes ! qu'il penchait plutôt sud que nord?... si il savait? pourquoi les cheminées, créneaux, pont-levis, vermoulus, inclinaient eux plutôt ouest?... foutu berceau Hohenzollern! pardi! juché qu'il était sur son roc ! ... traviole ! biscornu de partout !... dehors !... dedans ! ... toutes ses chambres, dédales, labyrinthes, tout! tout prêt à basculer à l'eau depuis quatorze siècles !... quand vous irez vous saurez !... repaire berceau du plus fort élevage de fieffés rapaces loups d'Europe ! la rigolade de ce Haut-Lieu! et qu'il vacillait je vous le dis sous les escadres qu'arrêtaient pas, des mille et mille « forteresses », pour Dresde, Munich, Augsburg... de jour, de nuit... que tous les petits vitraux pétaient, sautaient au fleuve !... vous verrez !...

Louis-Ferdinand Céline, D'un château l'autre, 1957.

Sur le sujet :

A voir :
>>> Lucette à Sigmaringen, émission Le Fond et la forme de 1971.

A lire :
>>> Céline, Degrelle et quelques autres à Sigmaringen


via www.lepetitcelinien.com

(konisberg.centerglog.net)

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   Faussement calomnié par Louis-Ferdinand Céline : "LE JUIF HARRY BAUR TOURNE A BERLIN" il sera arrêté à Paris, par la gestapo en 1942, sous l'ordre de Joseph Goebbels. 

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Né catholique, de parents alsaciens, Harry Baur est au sommet de la gloire quand la France est occupée. 

Ses tortionnaires ayant finalement conclu qu'il ne l'était pas, il est libéré quatre mois plus tard, ne pesant plus qu'une quarantaine de kilos (il en pesait auparavant une centaine). Il ne se remettra jamais des tortures subies lors de son emprisonnement... 

Ses obsèques eurent lieu à St Philippe du Roule en présence du Tout-Paris du cinéma et du théâtre. Ainsi pris fin tragiquement autant que prématurément  la carrière du grandiose interprète de Jean Valjean ou de Beethoven. Il repose à Montmartre, au cimetière Saint-Vincent, ou sa tombe demeure une des plus visitées.
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Son enterrement se déroule en présence du Tout-Paris.
La veuve de Harry Baur a tenu à reprendre la direction d'un théâtre de création, les Mathurins.
Il repose au Cimetière Saint-Vincent à Montmartre, où sa tombe est encore parfois fleurie.
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