ALGERIE : LA CHASSE AUX CHRETIENS EST OUVERTE !
Les islamistes ne cherchaient que les Chrétiens
Les
témoignages poignants des rescapés affluent après le dénouement de la prise
d'otages islamiste à In-Amenas, en Algérie.
Trente-sept
otages étrangers tués. C'est le bilan du Premier ministre algérien
Abdelmalek Sellalde après la prise d'otages menée par des islamistes sur
un site gazier d'In Amenas, en plein désert algérien, la semaine dernière.
Ils
ne seraient en effet que quelques dizaine d'occidentaux à avoir échappé aux
balles des terroristes, mais peut être aussi à celles de l'armée algérienne,
dont l'assaut mené pendant plus de trois jours s'est transformé en une
véritable boucherie.
Un Français, Yann Desjeux, ancien militaire devenu
restaurateur, aurait été tué dans les combats et trois autres auraient eu la
vie sauve. L'un deux, Alexandre Berceaux, rapatrié dimanche en France, a
commencé à livrer son témoignage comme d'autres otages roumains, britanniques,
norvégiens ou américains dont les récits donnent la mesure de l'horreur qu'ils
ont vécu.
L'air
hagard face aux journalistes qui l'attendaient à Pagny-sur-Moselle, le village
de ses parents en Meurthe-et-Moselle, Alexandre Berceaux a résumé ses
40 heures de captivité en un mot : "horrible". Caché sous
le lit de sa chambre, il a passé deux jours à entendre les coups de feu et à se
poser des questions sur ce qu'il se passait à l'extérieur.
« Je
croyais que j'en prendrai plein la tête », a-t-il avoué en conférence de
presse, expliquant avoir « entendu des tirs à quelques mètres », à
longueur de journées, un peu moins la nuit. Il a décrit la succession de la
peur, du froid, des bruits après que l'alarme du site gazier a retenti très tôt
mercredi matin.
Le
début d'un long calvaire : d'abord, comme beaucoup, il n'a aucune idée de
ce qui se passe dans cette vaste installation composée d'une usine mais aussi
des zones d'habitation des salariés. Puis vient la description des fusillades :
« ça tirait partout », explique celui qui a la conviction que « tout
le monde était en danger ». Dès le départ, il explique avoir eu le réflexe
de dissimuler ses papiers et notamment son passeport. Il fallait dit-il « cacher
qui j'étais ».
« VOUS
N'AVEZ RIEN À FAIRE DANS CETTE HISTOIRE, VOUS ÊTES ALGÉRIENS ET MUSULMANS »
Car
ce sont bien les Français et de manière plus générale les Occidentaux qui
étaient visés. Un Algérien employé sur le site a raconté le sort cruel d'un
Britannique menacé par les preneurs d'otages. Une arme pointée sur lui, il sera
contraint d'appeler ses collègues anglais. « Sortez, sortez, ils ne
vont pas vous tuer. Ils cherchent des Américains », lui aurait-on fait
dire avant de l'abattre quelques minutes plus tard.
D'après
plusieurs témoignages de ce type, les expatriés étaient particulièrement
ciblés. « Les terroristes nous ont dit : 'vous n'avez rien à faire
dans cette histoire, vous êtes algériens et musulmans. On va vous relâcher' »,
a déclaré à l'AFP un chauffeur algérien. Un autre Algérien a expliqué au
journal anglais Mail on Sunday que les terroristes ont « rassemblé les expatriés,
les ont fait mettre en cercle et ils leur ont tous mis des explosifs autour du
cou » avant de laisser les locaux en paix. « Nous autres Algériens,
nous étions regroupés à part et nous étions traités avec bienveillance. Ils
nous ont dit que nous ne serions pas tués car nous étions musulmans et qu'ils
ne cherchaient que les chrétiens », a-t-il ajouté.
De
nombreux rescapés occidentaux ont d'ailleurs salué le courage de leurs
compagnons algériens, qui ont continué à les informer et les ravitailler sans
dévoiler leur présence aux ravisseurs. Le Français Alexandre Berceaux
estime que les Algériens qui lui ont rendu visite ont pris des risques énormes
pour le ravitailler.
Un
Britannique, Alan Wright, a particulièrement rendu hommage à ses collègues,
estimant avoir une « dette éternelle à leur égard ». Lui a pu s'enfuir
avec une poignée d'expatriés après être resté caché près de 30 heures dans
un bureau. Des employés algériens étaient parmi eux, ils auraient pu sortir et
dévoiler leur cachette aux ravisseurs. Ils n'en ont rien fait.
« Les
Algériens pouvaient se déplacer librement. Alors, on se disait : 's'ils
sortent, ils vont leur demander d'où ils viennent et ils vont venir fouiller
ici' », a expliqué Alan Wright.
« C'était ma plus grande crainte:
qu'ils se rendent et que nous soyons pris ».
Puis l'Ecossais de
37 ans de conclure : « Je ne pourrai jamais assez dire de bien
de ces gars qui étaient avec nous dans ce bureau et qui avaient la possibilité
de se rendre et d'être en sécurité, mais qui ont décidé de rester avec nous et
de nous aider à nous échapper ».
(francepresseinfos.com)
¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire