vendredi 28 décembre 2012

LE MAIRE SOCIALISTE DE LYON, GERARD COLLOMB VEUT EUTHANASIER DEUX ELEPHANTES !

Deux éléphantes au cœur d'une affaire d'État

 Publié  
Népal et Baby, dans leur enclos du Parc de la Tête d'or le 19 décembre dernier.
Népal et Baby, dans leur enclos du Parc de la Tête d'or le 19 décembre dernier. Crédits photo : JEFF PACHOUD/AFP
Share

Des personnalités soutiennent les pachydermes Népal et Baby, menacés d'euthanasie après avoir peut-être contracté la tuberculose. Le propriétaire dénonce un complot et demande la grâce présidentielle.


Népal et Baby, les deux éléphantes du zoo de Lyon menacées d'euthanasie après avoir peut-être contracté la tuberculose, se retrouvent jeudi au cœur d'une véritable affaire d'État. 

De la Fondation Brigitte Bardot jusqu'aux politiques comme Bernard Debré, en passant par les princesses Caroline et Stéphanie de Monaco, de nombreuses personnalités se mobilisent pour les sauver. 
Une pétition a déjà rassemblé plus de 71.000 signatures. De son côté, le directeur du cirque Pinder, Gilbert Edelstein, propriétaire des pachydermes, crie au complot et demande la grâce du chef de l'État.

Cela fait treize ans que Baby et Népal, âgées de 42 ans, vivent au Parc de la Tête d'or, un zoo de Lyon auquel les a confiées le cirque. Placées à l'isolement depuis 2010, après des tests qualifiés de «douteux» par leur propriétaire, elles ne sont plus présentées au public. 

Mais curieusement, aucun nouvel examen n'a été réalisé. L'accès aux éléphantes vient d'être refusé au Docteur Florence Ollivet-Courtois, vétérinaire du cirque Pinder, par son homologue du zoo. Théoriquement, Baby et Népal pourraient vivre encore une vingtaine d'années.

«Si on veut tuer son chien on prétend qu'il a la rage, si on veut tuer son éléphant on prétend qu'il a la tuberculose!», lance avec emphase Gilbert Edelstein, qui craint que ses éléphantes n'aient «plus que quelques heures à vivre».

 «Le maire de Lyon -le socialiste Gérard Collomb-, son premier adjoint et le zoo du Parc de la Tête d'Or ont monté de toutes pièces l'euthanasie programmée de Baby et Népal, pour s'en débarrasser car ils veulent la place pour faire une faune africaine ou un truc du genre, s'indigne-t-il. 

Nous venons enfin d'avoir les tests pratiqués en 2010, que l'on n'avait jamais voulu nous communiquer. Ces tests, analysés par un spécialiste des bovins, ont été mal interprétés!» Personne n'était disponible jeudi ni à la mairie de Lyon, ni au zoo du Parc de la Tête d'or, pour répondre à ces accusations.

«Risque manifeste pour la santé publique»

Député UMP de Paris et fan de cirque, le Pr Bernard Debré relève que l'infection des pachydermes par la tuberculose n'a jamais été prouvée avec certitude. Il s'avoue «surpris que ces tests n'aient pas été transmis immédiatement» au propriétaire, et indique que «l'on peut de toute façon les traiter très facilement…»

L'euthanasie des deux éléphantes avait été ordonnée le 11 décembre par la préfecture du Rhône, au vu des résultats de l'autopsie de leur congénère Java, décédée en août. Vendredi dernier, le juge des référés du tribunal administratif de Lyon, a, au nom du principe de précaution, donné raison au préfet. La justice a retenu les arguments de la préfecture et de la mairie de Lyon, propriétaire du zoo, qui redoutent une contagion à l'homme de la tuberculose. «Les animaux contaminés sont une bombe à retardement et font courir un risque sanitaire à leur entourage. Il y a un risque manifeste pour la santé publique», avait développé devant le tribunal, Frédéric Zenati-Castaing, avocat de la Ville.

«S'il y a un risque de contamination, pourquoi cette bande d'incapables n'a-t-elle pas contacté l'Institut de Veille Sanitaire ni aucun médecin de l'Inspection du Travail de Lyon pour faire un prélèvement bacillaire sur les soigneurs?, tonne Gilbert Edelstein. Si cela se trouve, les responsables du zoo ne sont pas en possession du «certificat de capacité» pour s'occuper des éléphants, ni du droit d'ouverture au public, délivrés par la préfecture…»

«L'Élysée, l'Agriculture et l'Intérieur s'en occupent»

La Fondation Bardot, qui renvoie les cirques et les zoos dos à dos, qualifie de «révoltante et inhumaine» la décision de justice. Dans une lettre ouverte au préfet du Rhône, elle lui demande de «prendre un nouvel arrêté, non plus d'abattage des éléphantes Baby et Népal, mais de saisie, afin que ces animaux soient confiés à (sa) Fondation qui pourra leur assurer une fin de vie digne, dans un parc de quarantaine où elles pourront être soignées sans risque de contamination avec d'autres animaux ou du public».

Mais le patron de Pinder envisage aujourd'hui une nouvelle retraite pour ses éléphantes, loin de Lyon, à Pers-en-Gâtinais, où il monte un projet de parc d'attraction. 
Il a déposé un recours au Conseil d'État. L'Élysée ne lui a pas encore répondu sur sa demande de grâce, mais ses contacts lui assurent que «ça va dans le bon sens». «Les ministres de l'Agriculture et de l'Intérieur s'en occupent aussi», veut-il croire.

Des gesticulations qui laissent rêveur l'ancien ministre Jean Léonetti, auteur en 2005 d'une loi sur la fin de vie: «Curieuse société, soupire-t-il, qui s'émeut d'une euthanasie pour les éléphants et prépare dans une certaine indifférence une loi sur l'euthanasie pour les hommes»…

LIRE AUSSI:
» Les éléphantes Baby et Népal ne seront pas euthanasiées

*************************************** 
» Le risque sanitaire des animaux de compagnie

Aucun commentaire: