vendredi 16 novembre 2012

CHRONIQUE DE L'ISLAMISATION DE LA RUSSIE

L'islam radical n'épargne pas la Russie

C'est le djihad mondial. L'islam radical n'épargne aucun pays.  

 
Russie_republiques_musulmanes
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DÉCRYPTAGE - Circonscrit jusqu'ici au Caucase du Nord, le djihadisme, commence à s'étendre à d'autres régions de la fédération. Moscou craint que l'islamisation du monde arabe contamine les Républiques musulmanes d'Asie centrale, voire même la Russie.

La police russe a arrêté cette semaine à Moscou six membres du parti Hizb al-Tahrir al-Islami (Parti de la libération islamique), présenté comme «extrémiste» par les autorités russes. Les six hommes sont accusés de prosélytisme radical dans plusieurs mosquées de la capitale. Des armes et de l'argent ont été saisis. Cette opération n'est pas la première du genre. Plusieurs cellules de cette organisation ainsi que d'autres mouvances islamistes, politisées ou non, ont déjà été démantelées. [   ]

Mais, et c'est plus inquiétant selon Bayram Balci, le salafisme djihadiste commence à s'étendre dans la région Volga-Oural, plus précisément dans les Républiques autonomes du Tatarstan et du Bachkortostan, régions musulmanes longtemps réputées calmes. [   ] 

La Russie est le premier pays musulman d'Europe: une communauté de 20 millions de personnes. «Il s'agit de populations locales, nullement étrangères au pays» explique Bayram Balci. Les musulmans sont présents surtout dans le Caucase, «islamisé, rappelle l'expert, dès les premières conquêtes arabes, au milieu du VIIIe siècle». Il y a aussi les Tatars et les Bachkirs «deux peuples turciques disposant de Républiques autonomes éponymes». À ces deux groupes indigènes, poursuit Bayram Balci, il faut ajouter «les centaines de milliers de migrants originaires d'Asie centrale qui travaillent en Russie». Ces trois groupes appartiennent à l'islam sunnite.

Interdit en Russie, le parti Hizb al-Tahrir al-Islami est lui aussi originaire d'Asie centrale. Implanté notamment en Ouzbékistan, où il est devenu la bête noire du régime du président Karimov, et dans la vallée de Fergana, il se dit non-violent et projette d'instaurer un califat qui regrouperait les musulmans du monde entier. [   ] 

On mesure mieux dans ces conditions la ténacité avec laquelle Vladimir Poutine défend le régime du président syrien Bachar el-Assad. Traumatisée par les révolutions de couleur qui ont ébranlé son «étranger proche», en Géorgie, en Ukraine, au Kirghizstan, la Russie se méfie du printemps arabe. Elle s'en méfie d'autant plus qu'il a conduit des islamistes au pouvoir. «Un cauchemar pour Moscou qui craint le même scénario en Asie centrale, explique Bayram Balci. 

Céder sur la Syrie, reviendrait à céder sur d'autres insurrections qui pourraient éclater dans l'espace post-soviétique, en Ouzbékistan, au Kazakhstan, en Azerbaïdjan. 

En clair, Moscou craint que l'islamisation du monde arabe ne finisse par contaminer les Républiques musulmanes d'Asie centrale, voire même la Fédération de Russie». 

Source : Figaro, 13 novembre 2012
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