lundi 10 septembre 2012

LA MORT DU PRINCE IMPERIAL

Louis Napoléon Bonaparte


Le 1er juin 1879 , il participe à une mission de reconnaissance, menée à cheval avec quelques hommes dans une région située à une trentaine de kilomètres de Vryheid et à environ 50 kilomètres à l’ouest de Dundee, un lieu-dit nommé Itelezi (à l’est du site de la bataille de Blood River).  


Lors d’une halte au bord d’une rivière, dans un endroit qui lui semble désert, la patrouille est surprise par un groupe de guerriers zoulous. Des coups de feu sont tirés et deux soldats britanniques perdent la vie. La troupe prend la fuite à cheval à l’exception du Prince.

 En effet, celui-ci court et tente de sauter en selle en voltige pour remonter sur son cheval, mais la sangle hors d’usage de sa selle (selle que son père possédait lors de la bataille de Sedan en 1870) cède sous son poids. Il se retrouve à terre, ne pouvant échapper aux Zoulous. Dans sa chute violente, il s’est fait piétiner le bras droit. Son sabre parti avec le cheval, il ne lui reste que son pistolet, qu’il ne réussit à maîtriser de la main gauche.

 Il est transpercé de dix-sept coups d’iklwa. Les guerriers éviscérèrent et mutilèrent le corps des deux soldats britanniques morts au début de l’attaque, mais épargnèrent celui du prince car c’était le seul qui se fût battu. Ils se contentèrent de le déshabiller et de lui prendre ses armes. Le chef des guerriers ordonna de lui laisser sa chaîne d’or au bout de laquelle pendaient deux médailles et un cachet de cornaline, souvenir de sa grand-mère la reine Hortense, qu’il avait lui-même hérité de son père. Les guerriers zoulous portaient autour du cou des amulettes et ils respectèrent celles du prince. Quelques semaines après, les Zoulous vaincus témoignèrent de la bravoure du jeune prince. « Il ressemblait, diront-ils, à un lion. » - « Pourquoi un lion ? » - « C’est l’animal le plus courageux que nous connaissions ! » En hommage, ils rendront les objets personnels et l’uniforme.
Le rapport du capitaine Molyneux, du 22e régiment A.D.C. précise éloquemment : « Le cadavre portait dix-sept blessures, toutes par-devant, et les marques sur le sol, comme sur les éperons, indiquaient une résistance désespérée ».


La nouvelle de la mort du Prince impérial suscita la stupeur en France. D’après Ernest Renan, l’émotion fut vive « dans toutes les classes de la société, surtout dans les classes populaires ».


Sa dépouille fut transportée à Dundee puis à Pietermaritzburg avant d’être rapatriée en Europe pour être inhumée à Chislehurst, dans le Kent. Elle fut ensuite transférée à l’abbaye Saint-Michel à Farnborough, dans le sud de l’Angleterre, que l’impératrice avait fait bâtir pour que puissent y reposer Napoléon III et son fils.


L’année suivante, l’impératrice Eugénie va se recueillir sur les lieux même où son fils avait perdu la vie.


(zentropa.info)
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