IL EST INTERDIT DE POSSEDER UNE ARME, MEME CHEZ SOI...
Livre : "Les armes de la police nationale"
de Dominique Noël
(arme d'ordonnance des Officiers français) |
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MAC Modèle 1950 | |
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Même
s’ils préfèrent ne pas en parler, les policiers entretiennent souvent
une relation particulière avec leur arme. Pour
Dominique Noël, commandant de police, la question ne se pose pas :
c'est un passionné, un collectionneur, un technicien et... un fin tireur
qui a gagné par deux fois le prestigieux challenge
national de la PJ en équipe. Cet instructeur de tir vient de sortir
un livre bourré de photos et d’illustrations qui nous retrace la petite
histoire des armes dans la police.
On y découvre ainsi qu’à leur création, les brigades mobiles de Clemenceau, comptent une seule arme pour sept hommes, le fameux revolver d’ordonnance modèle 1892, qui avait la particularité de ne pas faire de fumée. Un revolver écolo, en quelque sorte. Il faudra attendre les exploits criminels de la bande à Bonnot, en 1911, pour que chaque « mobilard » soit doté d’une arme individuelle. Du moins sur le papier, car les finances ne suivent pas. Ainsi, en 1921, il est mentionné dans un rapport que « la situation budgétaire actuelle ne peut malheureusement permettre de couvrir les dépenses très élevées qu’entraînerait l’acquisition des revolvers et des cartouches nécessaires pour armer l’effectif total des brigades… »
En fait, les crédits permettent tout au plus l’achat de 2 ou 3 revolvers par brigade. D’où cette idée de génie du ministre de l’Intérieur (qu’en ces temps de disette revenue, je permets de souffler à M. Valls), il propose aux policiers d’acheter leur arme et leurs munitions. Et beaucoup sont d’accord. Ainsi, sur les 22 policiers que compte la brigade de Montpellier, 14 se portent acquéreurs d’un revolver et de 600 cartouches. Ce manque de moyens n’a d’ailleurs pas empêché les brigades du Tigre d’avoir des succès retentissants. Et Paris n’est guère mieux loti. En 1912, seulement 250 inspecteurs sont équipés de pistolets automatiques.
Le fameux Browning 1900 que le catalogue Manu décrit comme «
élégant, d’une bonne prise en main avec un pointage naturel,
son chien automatiquement réarmé à chaque coup lui valant des
départs très doux… Il permet un tir très rapide et soutenu grâce à son
alimentation par chargeurs… ». L’ancêtre des pistolets
d’aujourd’hui. Une invention de l’américain John Moses Browning que
l’on pourra bientôt acquérir librement (à condition d’en avoir les
moyens) puisque la nouvelle réglementation prévoit que les
armes fabriquées avant 1900 sont considérées comme des objets de
collection (sauf erreur de ma part, le décret d’application n’est pas
paru).
Dans ce livre, Les armes de la police nationale de l’Ancien Régime à nos jours (Histoire et Collections), on découvre l’évolution de l’armement en fonction des problèmes de sécurité liés aux différentes périodes. Rien de nouveau. La plus grande partie de l’ouvrage est néanmoins consacrée aux armes modernes, létales ou non. Et, bien sûr, le fameux pistolet SIG SP 2022 (2022, c’est sa date de péremption, un peu comme les yaourts), y tient la vedette. Mais à la lecture, en s'approchant de notre époque, on voit que les choses s’accélèrent et qu’il existe aujourd’hui une véritable prospection dans ce domaine, comme une quête impossible : l’arme capable de sauver une vie sans en prendre une.
Dominique Noël est aujourd’hui réserviste. Il est directeur technique d’un club de tir privé et instructeur-chef du Centre de tir de Paris et de la police nationale, le stand Foch, comme on l’appelle, dirigé depuis très longtemps par Raymond Sasia. Lequel a préfacé son livre. Pour mémoire, cet ancien gorille du général de Gaulle a profondément modifié l’entraînement des policiers, notamment avec sa méthode (parfois controversée) du tir rapide. Des milliers de flics ont été marqués par la répétition à plus soif des séances de « sortie d’arme », la fameuse « prière », sur le pas de tir.
En tout cas, je partage son opinion : «
Ce livre, outre l'aspect technique agrémenté d'une impressionnante
iconographie,
aborde l'histoire de la police à travers les siècles et apporte
ainsi une richesse insoupçonnée qui devrait connaître un réel succès
auprès des policiers, collectionneurs et historiens. »
Je dois dire que ce qui m’a le plus étonné, lorsque j’ai rencontré Dominique Noël, ce n’est pas sa connaissance des armes ou des
méthodes d’intervention, mais son émotion contenue lorsqu’il parle du Budukan de Deuil-la-Barre,
dans le Val-d’Oise. Cela fait bientôt 30 ans qu’il y enseigne le
jiu-jitsu, essentiellement à des ados, et leur comportement, lorsqu’ils
montent sur
le tatami, est bien loin des clichés habituels. « Un club hyper sympa, dit-il avec une petite flamme dans les yeux, où les pratiquants respectent les principes énoncés dans le code
des arts martiaux (salut, respect, etc.). Un vrai bonheur ! »
Le jiu-jitsu comme arme non létale, ce n’est pas mal non plus.
http://moreas.blog.lemonde.fr
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