BOZO QUI NE RENVOIE JAMAIS L'ASCENSEUR...
" A CEUX QUI REPARLENT DE FRATERNITE
Quand nous serons vainqueurs, nous verrons. Montrons leur,
Jusque là, le dédain qui sied à la douleur.
L'œil âprement baissé convient à la défaite.
Libre, on était apôtre, esclave, on est prophète;
Nous sommes garrottés! Plus de nations sœurs!
Et je prédis l'abîme à nos envahisseurs.
C'est la fierté de ceux qu'on a mis à la chaîne
De n'avoir désormais d'autre abri que la haine.
Aimer les envahisseurs? Cela viendra, le jour
Où par droit de victoire on aura droit d'amour.
La déclaration de paix n'est jamais franche
De ceux qui, terrassés, n'ont pas pris leur revanche;
Attendons notre tour de barrer le chemin.
Mettons les sous nos pieds, puis tendons leur la main,
Je ne puis que saigner tant que la France pleure.
Ne me parlez donc pas de concorde à cette heure;
Une fraternité bégayée à demi
Et trop tôt, fait hausser l'épaule à l'ennemi;
Et l'offre de donner aux rancunes relâche
Qui demain sera digne, aujourd'hui serait lâche. "
Victor Hugo
(aubervilliers.over-blog.com)
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