OUVERTURE D'UNE NOUVELLE MOSQUEE A TUNIS...
Tunisie : des salafistes envahissent la basilique de Kef pour la transformer en mosquée
Le pire est que les autorités de la région sont en train de négocier le sort de la basilique avec le groupe salafiste.
Un groupe d’une vingtaine de militants salafistes ont envahi jeudi la basilique romaine du Kef (nord-ouest) dans le but de transformer le lieu en mosquée, avant d’être dispersés par les forces de l’ordre, a rapporté hier le quotidien La Presse.
Les salafistes entendaient récupérer le site, arguant que le monument a constitué un lieu de culte musulman avant de redevenir une basilique en 1966 sous le régime Bourguiba, selon le journal. «Des musulmans sont entrés dans la basilique pour préparer le lieu à accueillir la prière du vendredi», a déclaré à l’AFP le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Hichem Meddeb, précisant ne pas être en mesure de les identifier comme étant des salafistes.
«Les forces de l’ordre les ont dispersés dans le calme, des pourparlers avec le gouverneur ont eu lieu, et ils ont été invités à présenter une demande officielle au ministère du Culte», a-t-il ajouté. «Jusqu’à preuve du contraire, le monument reste une basilique», a-t-il déclaré.
La basilique du Kef est un monument archéologique de l’époque byzantine (VIe siècle) transformée en mosquée au XVIIe siècle avant de récupérer sa vocation première puis de devenir un lieu touristique et culturel. Le Kef compte des dizaines de monuments historiques puniques, romains et islamiques. Le ministère de la Culture tunisien a récemment annoncé une enveloppe de 600 000 dinars (environ 300 000 euros) pour restaurer tous les sites culturels et religieux tunisiens, rappelle La Presse.
Le parti salafiste tunisien Hizb Et-Tahrir, qui prône l’instauration d’un régime fondé sur la charia (la loi islamique), n’a pas été légalisé en Tunisie après la fuite du président Ben Ali, le 14 janvier en Arabie Saoudite après un soulèvement sans précédent.
Il compte des petits noyaux d’activistes radicaux, à l’origine de plusieurs incidents au cours des derniers mois, comme l’attaque d’un cinéma à Tunis ou l’agression d’avocats devant le palais de justice de la capitale.
Pour autant, les dirigeants islamistes politiques se veulent rassurants. Le mouvement islamiste tunisien Ennahda, grand favori de l’élection du 23 octobre, veut construire «un régime démocratique basé sur les valeurs de l’Islam», a déclaré mercredi son président Rached Ghannouchi lors d’un congrès de présentation de son programme à Tunis.
S0urce : El Watan
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