EXTREME DROITE ...OU "ULTRA-DROITE" ?
Le GUD s’offre du papier glacé
Le "nouveau GUD" a une existence sporadique.
Lancé il y a un peu plus d'un an dans leur "fief" de l'université de droit d'Assas (Paris 6e arrondissement), le Groupe union défense avait échoué à constituer une liste pour les élections au CROUS.
Et hormis une bagarre à la Sorbonne contre des militants antifascistes, quelques tractages, et une participation au 9 mai, le GUD mené par Edouard Klein s'est fait plutôt discret.
Mais, depuis le début de l'année 2011, les gudards tentent de revenir.
D'abord, il y a eu ce collage de l'affiche "Et si Saddam avait raison". Siglée "Union et défense des Chrétiens d'Orient", on y voyait Saddam Hussein affublé d'un béret à croix celtique. Elle fut largement collée.
Il y a une dizaine de jours, le GUD a renoué avec les "diffs" militantes, en distribuants un petit "huit pages" consacré à la situation en Libye et à l'immigration.
Sur la Libye, une interview de Jacques Bordes coule sur plusieurs pages. Ancien compagnon de François Duprat dans les Groupes nationalistes-révolutionnaires (GNR), il est très introduit dans certains cercles du Proche-Orient.
Adhérent au Parti des musulmans de France de Mohammed Latreche,et au Parti Antisioniste de Yahia Gouasmi (un ancien colistier de Dieudonné, sur la "liste antisioniste"), Jacques Borde est un ami du "MUSULMAN" Marc George, avec qui il anime le site Médialibre. Lors du congrès du FN, c'était un soutien de Bruno Gollnisch.
Interviewé en tant que "spécialiste", M. Borde est très affirmatif en réponse aux questions des jeunes gudards.
Il assure entre autres qu'"il n'y aura pas de feu vert onusien [à l'intervention en Lybie]. Ce, en raison des vetos russe et chinois".
Mais surtout, le GUD a édité un vrai magazine, disponible en PDF sur son site, avec "Une" en quadri et papier glacé,- ce qui théoriquement coûte cher, sauf à bénéficier d'un coup de main- qui a pour titre "Le rat qui rit" (jeu de mots). Cette publication de 26 pages agrafées regroupe pour l'essentiel les textes produits par les gudards et mis en ligne sur leur site, au long de l'année 2010.
L'edito, rédigé par Edouard Klein, donne quelques pistes pour situer le GUD au sein de l'extrême droite: Anti-immigration, anti-islam, anti-euro, discours teinté de social, bref,une reprise des thèmes du FN mariniste, mais surtout du nationalisme-révolutionnaire.
D'ailleurs, Klein écrit -dans un style un peu confus- que "Marine Le Pen sera élue démocratiquement en 2012 et nous pourrons alors apprécier la force, la justesse comme le respect du mot démocratie et la façon dont ces chantres en respecteront les usages funestes présagés."
Un peu plus loin, prévoyant une "guerre civile" préparée "par "les stratèges (...) de nos grands partis politiques institutionnels", Edouard Klein en cite quelques "victimes", dont "ces apatrides itinérants que le destin et la transhumance aura guidé pour un temps en nos frontières mais aussi ceux qui dont la confession religieuse tout naturellement déterminera l'incapacité intrinsèque écrite à toute possibilité d'intégration tant le poids comme la règle de la tradition y sont antinomiques".
Microcosme
Il termine son éditorial sur une note beaucoup plus NR (on peut y déceler l'influence de Christian Bouchet et de Serge Ayoub), citant les sans-culotte et la déclaration de 1793: "Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est pour le peuple, et pour chaque portion du peuple le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs".
Il y a quelques jours, le GUD tractait aussi pour le "congrès nationaliste", organisé par le Renouveau français (groupuscule pétainiste et contre-révolutionnaire) de Thibaut de Chassey.
Le GUD y tiendra un stand. Il faut dire que Thibaut de Chassey, ancien de Paris 2, a fait un bout de chemin avec le GUD au début des années 2000.
Ses amis le surnommait alors "Siegdebert [son pseudonyme], médieval faf".
Cela laisse présager un rapprochement entre deux groupes aux effectifs un peu faibles, qui pourraient, dès lors, régner sur la scène d'extrême droite dans les universités.
Dans le microcosme "assassien", le GUD tient une place particulière. Auréolé de la réputation sulfureuse de ses aînés des années 1970 à 2000, les "rats noirs", jouent un rôle d'épouvantail dans la vie politique et associative de Paris 2.
Mais surtout, il arrive à agréger des personnalités extrêmement différentes.
Il en va ainsi d'Alexandre Gitakos. C'est un des responsables nationaux des Jeunesses pour la France (mouvement de jeunesse du parti de Philippe de Villiers), il fut aussi militant à l'UNI, et à France-Israël Jeunes, association de l'avocat Gilles-William Goldnadel.
Il anime un blog atlantiste, ultralibéral et conservateur. C'est un compagnon de route du GUD. Selon ses interlocuteurs, il aime se dire "gudard", pour impressionner. Tout comme il lui arriverait de "bousculer" de jeunes militantes de l'Unef (gauche) quand il les croise dans les couloirs.
Reste à savoir comment un militant sioniste comme Gitakos peut cautionner des entretiens avec Jacques Borde, des affiches à la gloire de Saddam Hussein comme des tractages pour le congrès du Renouveau français, organisation pas vraiment philosémite...
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