VAS-Y ODILE, TU ES LA MEILLEURE !
Odile Bonnivard : « Nous continuerons à aider les gens dans la dèche ! »
Le 15 novembre, un journaliste du Parisien, Vincent Mongaillard, a dénoncé la tenue d’une soupe populaire « illégale ». A cause de son article, la prochaine soupe populaire de l’association Solidarité des Français (SDF), prévue pour le 29 novembre, risque d’être interdite. Entretien avec sa présidente, Odile Bonnivard.
Extrait d’un entretien paru ce jour dans l’hebdomadaire Minute
Minute : Vous avez récemment été attaqué par le journaliste du Parisien Vincent Mongaillard, qui a infiltré votre soupe populaire pour mieux en dénoncer « l’illégalité ». Avant tout, est-ce que l’action de Solidarité des Français est interdite par la préfecture ou pas ?
Odile Bonnivard : En 2007, après de nombreuses polémiques relayées par les « gros médias », notre soupe populaire été interdite par le Conseil d’Etat. Mais peu après, nous sommes retournés devant la gare Montparnasse, à Paris, et, jusqu’à cette histoire dans Le Parisien, la préfecture ne nous disait plus rien, car nous ne causons jamais de trouble à l’ordre public et aucune loi n’interdit de distribuer des repas contenant du porc : sinon, adieu les dégustations de charcuteries et les salons gastronomiques !
Tout se passait très bien, car, sur les conseils de policiers – qui sont toujours présents, donc parfaitement au courant de nos activités –, nous avions fait profil bas sur l’aspect militant « soupe au cochon » et mettions surtout en avant une « soupe populaire ». Par ailleurs, nous envoyons systématiquement, quinze jours à l’avance, une lettre à la préfecture pour tenir les autorités informées de nos activités. Jusqu’à maintenant, je le répète, tout se passait très bien.
Et maintenant ?
Vendredi, mon mari et moi-même avons eu rendez-vous à la préfecture. Nous avons pu nous expliquer et nous saurons, ce mercredi, s’il nous est possible de maintenir la soupe populaire prévue lundi 29 novembre. Nous sommes raisonnablement optimistes car les autorités étaient, comme nous, dans un esprit de conciliation et non d’interdiction pure et simple, comme par le passé.
Je crois que nous sommes tous conscients que de plus en plus de Français sont en pleine détresse et il serait inhumain d’empêcher des gens de venir au secours des plus démunis pour de simples raisons idéologiques ! Après tout, il existe des soupes populaires au moment du ramadan et personne n’accuse les musulmans de discrimination !
J’ajoute, entre parenthèse, qu’aucun musulman n’est jamais venu nous critiquer. Il n’y a que les « bien pensants » boboïsants ou d’extrême gauche pour venir remettre en cause la solidarité entre Français !
Connaissiez-vous ce Vincent Mongaillard ?
C’est un journaliste qui m’a appelé dans le cadre d’un papier pour Le Parisien. Nous avons eu une conversation téléphonique. Il était très sympathique, posait des questions censées, ne semblait pas hostile, voire même légèrement favorable à nos initiatives.
Il ne m’a pas prévenu de sa venue durant notre soupe populaire. Il s’est travesti en clochard pour venir incognito – il le reconnaît lui-même, alors que ce n’est pas conforme à l’éthique des journalistes – et recueillir des bribes de conversations puis faire des photos…
Maintenant, je vois très bien à quoi il ressemble, car, durant la distribution, j’ai remarqué deux ou trois flashes et je suis allée trouver la personne qui photographiait. C’était lui, évidemment, déguisé en SDF. J’ai cru que c’était un nouveau venu et il m’a d’ailleurs fait plutôt bonne impression. Toutefois, je lui ai dit qu’il ne fallait pas faire de photos. Il a demandé pourquoi et j’ai répondu qu’on n’était pas au zoo, que cela pouvait déranger les convives.
Il faut savoir qu’il n’y a pas que des SDF chez nous, on trouve aussi des gens dans une extrême précarité mais qui travaillent et conservent un minimum de vie sociale. Ils n’ont pas envie d’être vus à la soupe populaire ! Je lui ai donc dit qu’il était le bienvenu à condition de ne pas gêner les autres.
Il a travesti notre slogan « Les nôtres avant les autres »… En écrivant « Pour les nôtres, pas pour les autres » ! Voilà ce que je lui reproche le plus. C’est vraiment dégueulasse car notre slogan est écrit partout ! S’il était vraiment ignorant mais consciencieux, il aurait pu le trouver en un « clic » sur Internet. Là, je crois qu’il est délibérément hostile et malveillant. C’est vraiment un papelard de militant et pas un article de journaliste. Nous avons d’ailleurs demandé un droit de réponse au Parisien.
Il a trouvé que votre repas était « gras », exclusivement à base de porc, et semble désapprouver que les gens boivent du vin et du calvados…
On ne va pas servir des repas minceur à des sans-abri ! Et s’il critique la qualité de la viande que nous servons, là encore, c’est de la malveillance, car elle vient de la grande distribution. C’est la même que vous et moi mangeons tous les jours.
Par ailleurs, même si le cochon reste la base de nos repas – car nous voulons leur donner un côté « gaulois » et convivial, avec une véritable identité – il est faux de prétendre que tous les plats servis sont à base de porc. Il y a entrée, plat, fromage et dessert ! Quelqu’un n’aimant pas le porc peut donc parfaitement venir chez nous, il n’y a pas d’exclusion. Par ailleurs, le porc est la viande qui coûte le moins cher, on ne va donc pas acheter du filet de bœuf pour satisfaire les faux SDF infiltrés !
De même, nous donnons des vêtements […]
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