LE PEUPLE, JE LUI PISSE AU CUL
Les infortunes d’un mot
De Marcel Aymé à Hugo Chavez
Tout cela n’est pas très sérieux. Voilà un mot, « populisme », dont les médias dominants se servent pour qualifier aussi bien Sarah Palin qu’Hugo Chavez alors que, si la première devenait présidente des Etats-Unis, il est probable qu’elle enverrait illico presto la CIA organiser un putsch, assassiner le leader bolivarien et plus si affinités.
On pourra toujours parler de rivalité mimétique entre populistes, qu’on me permette, pour une fois, de douter de la pertinence de la grille de lecture girardienne.
En France, les mêmes médias emploient désormais cet adjectif − qu’ils connotent forcément de manière péjorative − pour Le Pen père et fille d’une part et pour Mélenchon de l’autre. Or, à moins de faire de « populiste » le synonyme de « bon orateur », trouver quelque chose de commun entre le Front national et le Front de gauche relève de la mauvaise foi, ou plus exactement de cette foi très post-moderne (Furet est passé par ici) que tout désir de changement de société s’appuyant sur le peuple finit nécessairement en totalitarisme, ce qui disqualifie tout discours de transformation.
Le mot « populisme », comme « patrie » et, ces temps-ci, « laïcité », est la victime d’un grand hold-up sémantique effectué par une droite dure, conservatrice et parfois ethniciste sur des notions qui appartenaient auparavant à la gauche et constituaient même l’ADN de la République et des mouvements d’émancipation.
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