mercredi 24 novembre 2010




Il n’entend pas ainsi « jouer à l’innocent bénisseur »...

Ni ignorer les parties les plus âpres du dossier.

Notre ami Gérard Leclerc suit avec une grande attention l'interpellation de l'islam à la France.

Toujours dans le souci de comprendre... Sensible au message du Père de Chergé, Soit.

Mais si grand soit un souffle « souffie », il ne saurait occulter les « âpres » réalités, ni les pires désordres engendrés dans la Cité!

Face à un gouvernement qui ment, et à nombre de politiciens déjà en transe électorale, si dialogue il doit y avoir, il importe prioritairement de dire ce que sont les fils de France.

Des ouvertures possibles?

Gardons-nous des chevaux de Troie.

Il y a loin entre quelques érudits de l'islam, musulmans ou pas et les réalités que vivent et subissent nombre de Français, Espagnols, Allemands, Britanniques et autres... Sans parler de nos frères d'Orient... Deux très grands articles de Gérard Leclerc, à hauteur des exigences que nous lui connaissons...

Mais nous inviterons notre ami Gérard à relire – nous savons qu'il les connait fort bien - les réflexions de André Malraux, le 3 juin 1956

« La nature d'une civilisation, c'est ce qui s'agrège autour d'une religion. Notre civilisation est incapable de construire un temple ou un tombeau. Elle sera contrainte de trouver sa valeur fondamentale, ou elle se décomposera. C'est le grand phénomène de notre époque que la violence de la poussée islamique. Sous-estimée par la plupart de nos contemporains, cette montée de l'islam est analogiquement comparable aux débuts du communisme du temps de Lénine. Les conséquences de ce phénomène sont encore imprévisibles. A l'origine de la révolution marxiste, on croyait pouvoir endiguer le courant par des solutions partielles. Ni le christianisme, ni les organisations patronales ou ouvrières n'ont trouvé la réponse. De même aujourd'hui, le monde occidental ne semble guère préparé à affronter le problème de l'islam. En théorie, la solution paraît d'ailleurs extrêmement difficile.. Peut-être serait-elle possible en pratique si, pour nous borner à l'aspect français de la question, celle-ci était pensée et appliquée par un véritable homme d'Etat...

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De la nature d'une civilisation...
http://www.lesmanantsduroi.com/articles2/article35755.php

13 juillet 1926
Charles Maurras, L'Action Française
De Charles Maurras sur l'inauguration de la mosquée de Paris...

Quelques rues du centre de Paris sont égayées par les très belles robes de nos visiteurs marocains. Il y en a de vertes, il y en a de toutes les nuances. Certains de ces majestueux enfants du désert apparaîtraient "vêtus de probité candide et de lin blanc" si leur visage basané et presque noir ne faisait songer au barbouillage infernal.

Que leurs consciences soient couleur de robe ou couleur de peau, leurs costumes restent enviables ; le plus négligent des hommes serait capable des frais de toilette qui aboutiraient à ces magnifiques « cappa magna », à ces manteaux brodés de lune et de soleil.

Notre Garde républicaine elle-même, si bien casquée, guêtrée et culottée soit-elle, cède, il me semble, à la splendeur diaprée de nos hôtes orientaux. Toute cette couleur dûment reconnue, il n'est pas moins vrai que nous sommes probablement en train de faire une grosse sottise. Cette mosquée en plein Paris ne me dit rien de bon.

II n'y a peut-être pas de réveil de l'Islam, auquel cas tout ce que je dis ne tient pas et tout ce que l'on fait se trouve être aussi la plus vaine des choses.

Mais, s'il y a un réveil de l'Islam, et je ne crois pas que l'on en puisse douter, un trophée de la foi coranique sur cette colline Sainte-Geneviève où tous les plus grands docteurs de la chrétienté enseignèrent contre l'Islam représente plus qu'une offense à notre passé : une menace pour notre avenir...

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De la nature d'une civilisation...
http://www.lesmanantsduroi.com/articles2/article35755.php

Lettre du père Charles de Foucauld à René Bazin de l'Académie Française, le 29 juillet 1916.

"Ma pensée est que si, petit à petit, doucement, les musulmans de notre empire colonial du nord de l'Afrique ne se convertissent pas, il se produira un mouvement nationaliste analogue à celui de la Turquie : une élite intellectuelle se formera dans les grandes villes, instruite à la française, sans avoir l'esprit ni le cœur français, élite qui aura perdu toute foi islamique, mais qui en gardera l'étiquette pour pouvoir par elle influencer les masses ; d'autre part, la masse des nomades et des campagnards restera ignorante, éloignée de nous, fermement mahométane, portée à la haine et au mépris des Français par sa religion, par ses marabouts, par les contacts qu'elle a avec les Français (représentants de l'autorité, colons, commerçants), contacts qui trop souvent ne sont pas propres à nous faire aimer d'elle.

Le sentiment national ou barbaresque s'exaltera dans l'élite instruite : quand elle en trouvera l'occasion, par exemple lors de difficultés de la France au dedans ou au dehors, elle se servira de l'islam comme d'un levier pour soulever la masse ignorante, et cherchera à créer un empire africain musulman indépendant...

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http://www.lesmanantsduroi.com/articles2/article35726.php

de Lévi-Strauss :

Dans son dictionnaire intime, au mot islam, il écrit : "Une religion que je connais mal. J'ajouterai pourtant que nous sommes aujourd'hui les protagonistes d'un phénomène assez paradoxal de l'histoire auquel l'islam me semble mêlé... J'ai commencé à réfléchir à un moment où notre culture agressait d'autres cultures dont je me suis fait le défenseur et le témoin.


Maintenant, j'ai l'impression que le mouvement s'est inversé et que notre culture est sur la défensive vis-à-vis de menaces extérieures, parmi lesquelles figure probablement l'explosion islamique. Du coup, je me sens fermement et ethnologiquement défenseur de ma culture".

Il y a toujours un temps pour la méditation… Mais l’ordre nécessaire à la Cité ne saurait s’en contenter… Et le quotidien d’un nombre grandissant de Français n’est pas tiré d’un « film extraordinaire »…

Portemont, le 24 novembre 2010

Une actualité permanente, des défis pressants, des polémiques incessantes m’imposent, comme à tout observateur, voire à tout citoyen res­ponsable, de revenir au destin de nos sociétés européennes, confrontées à l’immigration et à la culture islamique. Mais s’engager sur ce terrain, c’est prendre tous les risques, s’exposer à tous les reproches et se trouver sommé de prendre parti de la façon la plus nette, sous peine d’être stigmatisé à l’enseigne des expressions qui tuent. Pourtant, si j’observe l’évolution du débat public, je constate que nombre d’hommes (et de femmes) des plus raisonnables s’interrogent désormais sur ces sujets, avec plus de liberté d’esprit qu’autrefois.

J’écoutais il y a quelque temps Esprit public, l’excellente émission de Philippe Meyer sur France Culture, frappé de l’accord substantiel de l’animateur, de Max Gallo et de Jean-Louis Bourlanges avec l’invitée du jour, Michèle Tribalat.

On sait que cette démographe de l’INED, dans son dernier ouvrage (Les yeux grands fermés, Denoël) s’interroge sur l’étrange cécité d’un pays qui n’a pas accès à des données statistiques élémentaires sur les flux migratoires et les populations d’origines étrangères installées sur son sol.

Bien sûr, le souci légitime de se prémunir de catégorisations ethniques et de réflexes xénophobes explique cet interdit qui nous est spécifique. Mais en même temps, il y a quelque inconscience à ne pas vouloir s’informer exactement des choses telles qu’elles sont.

S’informer de façon exacte, ce n’est pas forcément stigmatiser les réalités humaines qui se révèlent dans tout leur relief. Ce peut être un moyen de leur rendre hommage, ne serait-ce qu’en mettant en lumière, le refus de savoir et l’ignorance n’étant pas des signes particuliers de reconnaissance ou de bienveillance.

Il est vrai que l’éclairage mieux ciblé ne met pas seulement en évidence les qualités, il peut révéler les défauts, les aspects les plus pénibles. Mais se boucher les yeux n’a jamais permis d’améliorer les choses, de corriger les tendances dangereuses, les déséquilibres, et de ramener les zones dites de non-droit à la légalité.

Parmi les remarques de Michèle Tribalat, je retiens l’incertitude statistique dans le domaine de l’immigration, qui s’explique par la crainte d’affoler l’opinion. L’antiracisme joue à plein, il s’agit donc de présenter le phénomène sur le jour le plus favorable et comme une donnée irréversible de notre temps. L’économie exigerait l’apport d’une main-d’œuvre dont ne disposeraient plus les nations européennes.

C’est là une idée mal étayée par des études appropriées. Selon Michèle Tribalat, rien ne démontrerait la nécessité économique des flux migratoires. Il est vrai que l’effet sur les emplois conduit à une baisse des coûts salariaux, les immigrés étant faiblement rémunérés. Autre remarque de notre démographe: l’idée selon laquelle l’émigration vient compenser le déficit démographique des pays d’accueil doit être sérieusement discutée. Le raisonnement purement quantitatif qui justifierait une telle affirmation « poussé à l’extrême nécessiterait des flux insoutenables».

Troisième remarque à propos des difficultés d’assimilation. La concentration des populations d’origines étrangères sur certains quartiers pose forcément des difficultés majeures notamment pour la scolarité des enfants qui ne rencontrent que très peu de camarades d’origine française sur leur banc de classe. C’est donc le déclin de la « mixité ». Mais il est périlleux de travailler les yeux ouverts pour Michèle Tribalat qui se trouve bannie par son milieu professionnel et a même été l’objet de la part de son confrère Hervé Le Bras d’incrimination xénophobe. Car vouloir faire preuve de sérieux dans ce domaine si sensible c’est affronter une idéologie qui, prônant la bienveillance universelle, a d’ores et déjà fixé un certain nombre de certitudes canoniques et de représentations à prétentions universalisantes : « Puisque le migrant est le prototype du monde qui vient, il faut une instance supranationale, qui s’ajuste à l’univers mondialisé du migrant. » Une longue ascèse professionnelle permet quelques pointes polémiques, qui ne sont pas associées à des passions basses, notamment à propos d’une « nouvelle utopie post-démocratique » qui fait chanter les lendemains. « Cette utopie n’engage à rien quand on a les moyens de vivre dans les beaux quartiers, préservés des joies de la mixité sociale et ethnique. » Une classe sociale favorisée se voit ainsi en position de défendre des opprimés hors de nos frontières et demandent aux Français moins dotés de faire preuve d’ouverture d’esprit et de se priver d’une population dont elle est elle-même épargnée (Michèle Tribalat au Spectacle du Monde, avril 2010). Une des difficultés de discernement d’une question aussi délicate concerne sa relation avec la compassion humanitaire, et plus encore avec la charité.

Pour dire les choses en bref: un chrétien ne doit-il pas s’ouvrir aux soucis de tous les hommes, notamment les plus démunis ? L’immigration dans le monde où nous sommes n’est-elle pas le seul moyen pour des masses de pauvres d’accéder à l’espoir de meilleures conditions d’existence ? Instaurer une sévère régulation aux frontières de nos pays, n’est-ce pas priver les déshérités de toute chance de s’en sortir ? En des termes aussi assurés, nous sommes face à une sorte d’impératif catégorique qui ne souffre pas les objections.

D’où la rigueur des affrontements qui n’opposeraient que des humanistes et des xénophobes. D’un côté l’ouverture d’esprit, la magnanimité, qui coïncideraient d’ailleurs avec le mouvement même du monde ; de l’autre l’étroitesse, le renfermement identitaire toujours proche de remugles nauséabonds. Apporter un peu de complexité dans cet affrontement binaire n’est pas aisé.

Je ne méconnais pas les mérites d’une sorte de radicalisme évangélique, qui conduit certains à des engagements exclusifs ne prenant en compte que le dénuement du prochain et l’injonction absolue de le secourir. Oui, il y a des situations où on ne discute pas, on agit, on se met en quatre pour sauver celui qui vous tend la main, mais l’abus — qui peut être un abus de confiance — consiste à tout réduire au seul impératif catégorique, excluant toute diversité, toute contradiction et tout conflit de devoirs. S’il est bien qu’une nation plus favorisée soit accueillante à une certaine détresse, il est irresponsable pour elle de ne pas tenir compte de ses capacités d’accueil et d’intégration. S’il n’est pas souhaitable qu’une telle nation se fige autour d’une identité agressive, il n’est pas responsable qu’elle considère sa langue, sa culture, et son histoire, comme des données révocables.

Il y a aussi des devoirs de la part de ceux qui bénéficient de l’hospitalité d’un peuple constitué, dont le premier consiste à respecter son « identité », même si celle-ci est toujours en devenir et si les influences « extérieures » doivent être considérées comme facteurs d’enrichissement.

Qu’on le veuille ou pas, nous ne sommes pas parvenus à un équilibre satisfaisant, et le débat, qui est en train de traverser tout le continent européen, se pose en termes radicaux, qui rappellent typiquement les thèses alarmistes de Samuel Huntington dans « Le choc des civilisations ». Étant entendu que les principales sources de division seraient désormais culturelles, l’islam est considéré comme une menace directe pour l’Europe et les États-Unis. C’est comme si une sourde angoisse s’emparait des peuples et se traduisait, sur le terrain démocratique, par des mouvements caractérisés de refus : votation suisse contre la construction des minarets, apparition de mouvements populistes dressés contre l’immigration dans presque tous les pays européens.

En Allemagne, l’affaire est en train de monter en puissance, avec l’intervention d’un ancien membre du directoire de la Bundesbank, Thilo Sarrazin, auteur d’un brûlot dont le titre en soi est une provocation : « L’Allemagne se détruit » (Deutschland schafft sich ab). Sarrazin n’appartient nullement à la droite allemande et moins encore à on ne sait quelle extrême droite.

Un bien étrange mal...

Le 5 septembre 2010

Le nombre de ceux qui en ont conscience croît chaque jour. Mais chaque fois qu'une voix s'élève le concert des cris d'orfraies entend la couvrir...

L' Allemagne n'est pas épargnée...

Haro au Sarrazin! Mais ne croyez pas qu'il s'agisse là d'un appel à une nouvelle croisade...

Le Sarrazin en question n'est autre que Thilo Sarrazin, membre éminent de la Bundesbank qui a déclaré « Je ne souhaite pas que le pays de mes petits-enfants et de mes arrière-petits-enfants soit en grande partie (un pays) musulman où le turc et l’arabe soient largement parlés, où les femmes portent le voile et où la journée est rythmée par les appels à la prière »...

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Il est issu de la pure tradition sociale-démocrate, ce qui ajoute encore à l’impression de trouble qui prévaut au pays d’Angela Merkel. En affirmant que « les musulmans minent la société allemande, qu’ils lui refusent de s’intégrer et vivent aux crochets de l’État », il va au-devant d’une opinion publique qui l’approuve largement.

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