LES SAINTS PATRONS DE L'EUROPE
Les saints qui font l'Europe
Une étonnante exposition consacrée aux saints patrons du Vieux Continent vient de s'ouvrir à Rome.
Martyrs et confesseurs, moines et vierges, anges et rois, représentés par les plus grands artistes. Un évènement à contre-courant, né de l'esprit visionnaire d'un humble prêtre de montagne
par Sandro Magister
ROME, le 16 octobre 2009
– Le "Saint Louis roi de France avec un page" peint par
le Greco en 1585 et conservé au Louvre à Paris est exposé à Rome, jusqu’au 31 janvier, avec des dizaines de chefs d’œuvre d’artistes comme Van Eyck, Memling, Mantegna, le Caravage, le Titien, Véronèse, Van Dyck, Murillo, Tiepolo.
Roi et chrétien exemplaire, le "Saint Louis" du Greco représente la rencontre – tantôt heureuse, tantôt difficile – entre la "civitas" et l’"ecclesia", entre le pouvoir et la grâce.
Ces deux derniers termes forment le titre de l’exposition inaugurée le 7 octobre au Palazzo Venezia par le chef du gouvernement italien et le secrétaire d’état du Vatican : "Le pouvoir et la grâce. Les saints patrons d'Europe".
Le premier ministre Silvio Berlusconi en a parlé à Benoît XVI quand celui-ci l’a reçu en audience en juin 2008. L’idée a plu au pape. L'initiative est revenue à celui qui l’avait imaginée et maintenant c’est une réalité.
Le concepteur de l’exposition est Alessio Geretti, jeune prêtre d’un petit village de 300 habitants dans les Alpes Carniques, Illegio. Cette exposition consacrée aux saints patrons d'Europe est sa dernière création, après d’autres qu’il a imaginées sur l'Apocalypse, la Genèse, les Apocryphes, étonnantes par la valeur des œuvres d'art exposées et la richesse du message transmis.
Dans le cas présent, exposer les saints patrons des pays de l'Europe vus par ses plus grands artistes ce n’est pas seulement offrir une "évocation" de ce que l'Europe a été en 2 000 ans d’histoire profondément marqués par la foi chrétienne.
C’est aussi un message lancé à une Europe contemporaine oublieuse de ses racines et réfractaire aux religions. Le père Geretti affirme :
"Pour l'Europe des pluralismes et des démocraties, la sainteté est la forme la plus convaincante qu’une religion puisse prendre. Les vies de saints captivent sans contraindre. Je crois vraiment qu’à notre époque – comme le disait Paul VI, elle a moins besoin de maîtres que de témoins – les saints sont encore le visage d’une Eglise capable de parler au cœur des gens et de mettre en difficulté la culture dominante en démasquant toute son inhumanité".
Mais le message de l’exposition s’adresse aussi à l’Eglise. "Une Eglise – écrit aussi le père Geretti dans le très beau catalogue, édité par Skira – dont le renouvellement postconciliaire a été caractérisé par un iconoclasme mal dissimulé qui a vidé bien des églises, des catéchèses, des prédications et quelques jours du calendrier, de ces références aux saints et de ces images saintes qui avaient nourri durant des siècles l’expérience de foi du peuple chrétien".
Avec le pontificat de Jean-Paul II, cette tendance à "purifier" le catholicisme du culte des saints a nettement fait marche arrière. Ce pape a élevé sur les autels plus de saints et de bienheureux que tous les papes ses prédécesseurs depuis le concile de Trente. Et quels saints ! Deux noms au-dessus de tous les autres : Padre Pio de Pietrelcina et Mère Teresa de Calcutta.
Avec Benoît XVI, l’importance donnée aux saints n’est pas moindre. Plus de 2 000 causes de béatification ou de canonisation sont en cours à la congrégation qui en est chargée au Vatican.
Le dernier voyage du pape hors d'Italie a atteint son sommet le 28 septembre à Stará Boleslav, au jour et sur le lieu du martyre de saint Wenceslas, le saint patron de la République tchèque. Un pays où la déchristianisation de l'Europe est au stade le plus avancé, puisque deux tiers de la population ne se reconnaissent plus en aucune foi religieuse.
Benoît XVI fait ses catéchèses du mercredi dans le même esprit : il explique à la foule "qui est" l’Eglise à travers le portrait de ses saints. Il a commencé par les apôtres et continué avec les Pères d'occident et d'orient. Maintenant il se consacre aux grands maîtres de la théologie médiévale.
On trouvera ci-dessous la liste complète des saints patrons d'Europe : ceux qui ont été attribués au continent tout entier par Paul VI et Jean-Paul II, et ceux de chaque pays. Seront indiqués tout de suite après les liens de référence concernant l’exposition et son principal concepteur.
(www.chiesa.espresso.republica.it)
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