1972-1981 Dans les années 1970, le Front National (FN) possède officiellement deux courants nationalistes révolutionnaires : -
le mensuel Militant (Pierre Bousquet, Pierre Pauty, Jean Castrillo, Henri Simon, André Delaporte), qui fait office de bulletin interne du FN jusqu'en septembre 1975 -
les Groupes Nationalistes Révolutionnaires et l'hebdomadaire Les Cahiers Européens (François Duprat, Alain Renault). C'est par leur intermédiaire que le FN rallie des néo-nazis (Action Occident, Jeunesses d'Action Européenne, FANE : Fédération d'Action Nationaliste et Européenne). En octobre 1974 Les Cahiers Européens deviennent Les Cahiers Européens-Notre Europe, reprenant l'ancien titre de l'organe de la Fédération d'Action Nationale et Européennes (FANE) néo-nazie. Marc Fredriksen, animateur de la FANE, en est co-directeur avec François Duprat jusqu'en mai 1975. Jean-Marie Le Pen, président du FN, déclare en page de couverture des Cahiers Européens de juin 1974 que "la place des nationalistes révolutionnaires est au sein du FN, qui autorise la double appartenance et respecte les choix idéologiques de ses adhérents". Les courants nationalistes révolutionnaires déclinent à la fin des années 1970 au sein du FN : -
18 mars 1978 : assassinat de François Duprat entraînant la rupture entre le FN et une partie des nationalistes révolutionnaires et néo-nazis, qui, notamment, relancent la Fédération d'Action Nationale et Européenne (FANE)-Notre Europe. Pour succéder à François Duprat, Jean-Marie Le Pen nomme en mai 1978 Alain Renault au poste de secrétaire général du FN -
septembre 1977 : ralliement au FN de l'Union Solidariste (Jean-Pierre Stirbois, Michel Collinot, Jean-Claude Nourry). Ces solidaristes livreront une lutte de pouvoir interne au sein du FN avec les nationalistes révolutionnaires -
30 septembre 1979 : création du Comité Le Pen pour l'élection présidentielle, dont le secrétariat général est confié au solidariste Jean-Pierre Stirbois. L'idée est de "créer un comité électoral, remplaçant provisoirement le mouvement dont il est président" -
avril 1980-1981 : Pierre Pauty, Alain Renault et l'équipe du mensuel Militant quittent le FN. Jean-Pierre Stirbois en devient secrétaire général |
1981-1991 Dans les années 1980 l'extrême droite radicale agit en dehors du FN (Mouvement Nationaliste Révolutionnaires puis Troisième Voie, Faisceaux Nationalistes Européens, Parti Nationaliste Français, Parti Nationaliste Français et Européen...). Même si, pour son service d'ordre, le FN emploie temporairement des militants radicaux (GUD : Groupe Union et Défense, Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires, skinheads).
Les radicaux du FN sont alors représentés par : des solidaristes (Jean-Pierre Stirbois, Christian Baeckeroot...) des nationalistes révolutionnaires (notamment des dissidents du Parti des Forces Nouvelles lors de ses assises de novembre 1984 : Roland Hélie, Olivier Cazal) des intellectuels de la Nouvelle Droite (la Nouvelle Droite "ethno-différentialiste" comporte une aile national-libérale - le Club de l'Horloge - et une aile nationaliste révolutionnaire - le GRECE : Groupement de Recherche et d'étude pour la Civilisation Européenne) Les radicaux ne sont toutefois pas organisés en courant autonome, même s'ils dominent le Front National de la Jeunesse (FNJ). Créé en décembre 1973, le FNJ a été successivement dirigé par Christian Baeckeroot, Franck Timmermans, Jean-Claude Nourry, Jean-François Jalkh puis par Carl Lang (1984-1986) et Martial Bild (1986-1992). Le seul courant organisé au sein du FN dans les années 1980 est donc celui des nationaux-catholiques (Présent, Comités Chrétienté-Solidarité; principal animateur : Bernard "Romain Marie" Antony). Mais, après la mort accidentelle, le 5 novembre 1988, de Jean-Pierre Stirbois, secrétaire général du FN, les radicaux tenteront d'organiser un courant interne. Jean-Marie Le Pen ne tolérant cependant aucun contestation au sein du FN, ils ne pourront agir qu'en dehors du parti lepéniste et échoueront donc (octobre 1989 : création d'Espace Nouveau, juin 1990 : création de Nationalisme et République). |
1991-1998 La position pro-Irakienne du FN lors de la guerre du Golfe (1991) et le phénomène électoral du "gaucho-lepénisme" (Pascal Perrineau, "La dynamique du vote Le Pen : le poids du gaucho-lepénisme", dans Le vote de crise, Paris : Presses de Sciences Po, 1995) expliquent le ralliement au FN de plusieurs dirigeants ou mouvements de l'extrême-droite radicale dans les années 1990 :
-
juillet 1991 : éclatement du mouvement Troisième Voie après le rapprochement de Jean-Gilles Malliarakis avec le FN (il rejoindra ensuite les clubs Idées-Action d'Alain Madelin). Michel Murat devient président du Renouveau étudiant (RE), syndicat étudiant créé en février 1990 à l'initiative de Carl Lang. Les adversaires d'un rapprochement avec le FN (Les Tercéristes Radicaux-Alternative Tercériste : Christian Bouchet) fondent, en août 1991, le mouvement Nouvelle Résistance -
mai 1992 : nouvelle direction nationale du Front National de la Jeunesse (FNJ), à laquelle appartient notamment Robert Ottaviani, membre du groupe musical skinhead Ultime Assaut, et Michel Murat. Robert Ottaviani sera élu au comité central du FN en mars 1997 -
9-11 octobre 1992 : premier congrès du Renouveau étudiant (RE) à Valence en présence notamment de cadres du FN (Franck Timmermans, Pierre Vial, Damien Bariller) et de Jean-Gilles Malliarakis -
décembre 1992 : Pierre Pauty (Parti Nationaliste Français-Militant) retourne au FN (il l'avait quitté en avril 1980). Il sera élu à son comité central en février 1994 -
octobre 1993 : des skinheads se rapprochent du Front National de la Jeunesse (FNJ) et créent la revue nationaliste révolutionnaire et néo-droitière Réfléchir et Agir (Éric Lerouge) -
27 novembre 1993 : convention nationale du Front National de la Jeunesse (FNJ) et création du Renouveau étudiant Parisien (REP), regroupant sur Paris le Renouveau étudiant et le Groupe Union et Défense (GUD). Sa direction est confiée à Jildaz Mahé O'Chinal, responsable du FNJ à Paris et membre du Groupe Union et Défense (GUD) -
30 novembre 1993 : "grand meeting unitaire des étudiants nationalistes" organisé par un "collectif nationaliste étudiant". Les orateurs sont Jildaz Mahé O'Chinal (président du Renouveau étudiant Parisien, responsable du FNJ parisien, GUD), Frédéric Pichon (GUD, président de l'Union de Défense des étudiants d'Assas), Philippe Nicolas (rédacteur en chef de Nouvelle Université), Michel Murat (président du Renouveau étudiant, membre de la direction nationale du FNJ), Franck Timmermans (secrétaire général adjoint du FN) et Damien Bariller (directeur de cabinet de Bruno Mégret)
-
7 mai 1994 : les Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires et le Groupe Union et Défense (GUD) organisent une manifestation contre l'impérialisme américain. La dispersion par la police de la manifestation interdite est marquée par la mort d'un jeune manifestant, Sébastien Deyzieu (22 ans) -
9 mai 1994 : les Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires, le Groupe Union et Défense (GUD) et le Front National de la Jeunesse (FNJ) fondent en la mémoire de Sébastien Deyzieu un Comité du 9 Mai. Le 11 mai il organisera l'occupation des locaux du conseil général des Hauts-de-Seine et de Fun Radio, pendant l'émission de Doc et Difool Lovin'Fun. Le 16 il co-organisera une manifestation silencieuse avec l'Œuvre Française et le FN -
juin 1994 : Serge Ayoub (dit "Batskin"), skinhead fondateur des Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires, se rapproche du secrétaire général du FN Carl Lang -
août 1995 : André-Yves Beck (Nouvelle Résistance) devient directeur de la communication du nouveau maire FN d'Orange, Jacques Bompard, et rejoint le parti lepéniste. Il sera nommé par Jean-Marie Le Pen au comité central du FN en 1997 (selon une source d'extrême droite, il continuerait à militer dans la mouvance nationaliste révolutionnaire sous le pseudonyme Frédéric Larsen et serait le sitemestre d'Unité Radicale puis du Bloc Identitaire/Jeunesses Identitaires) -
juillet-septembre 1996 : éclatement du mouvement Nouvelle Résistance après le rapprochement de dirigeants avec le FN : -
les adversaires d'un rapprochement avec le FN (Nouvelle Résistance-Aile Progressiste : Fabrice Béaur, Bruno Gayot, Laurent Baudoux) fusionnent en octobre 1996 avec la branche française du Parti Communautaire National-Européen (PCN) -
les partisans de l'organisation d'un courant nationaliste révolutionnaire au sein du FN fondent Jeune Résistance (Fabrice Robert, du groupe musical hardcore Fraction Hexagone) et l'Union des Cercles Résistance (Christian Bouchet), en septembre 1997 -
9 novembre 1996 : Pierre Sidos (Œuvre Française) demande à ses adhérents d'adhérer également au FN |
1998-2002 Lors de la rupture entre Jean-Marie Le Pen et Bruno Mégret (décembre 1998), les nationalistes révolutionnaires optent pour Bruno Mégret :
-
convergences idéologiques autour de la notion d'"identité" avec les cadres mégrétistes formés par la Nouvelle Droite (Bruno Mégret, Jean-Claude Bardet, Jean-Yves Le Gallou, Pierre Vial, Pascal-Michel Delmas, Philippe Millau...) -
opposition à Samuel Maréchal, ancien directeur national du FNJ (1992-1998) et gendre de Jean-Marie Le Pen. En juillet 1995 Jean-Marie Le Pen demande à Samuel Maréchal une reprise en main du FNJ, où les mégrétistes gagnent du terrain, aboutissant en octobre 1995 au remplacement de Michel Murat par Samuel Bellanger à la présidence du Renouveau étudiant. Certains membres du Renouveau étudiant participent alors à la création d'une éphémère Union Nationale des étudiants de Droite (UNED). Les mégrétistes reviennent cependant en force avec le lancement au premier trimestre 1997 de la revue Offensive pour une Nouvelle Université. En octobre 1997, Nicolas Evrard succède à Samuel Bellanger à la présidence du Renouveau étudiant. Pour la rentrée 1998-1999, Samuel Maréchal veut donc lancer un syndicat concurrent : le Forum étudiant, sous la direction de Guillaume Peltier (nouveau directeur national du FNJ) et de Guillaume Luyt. Conséquence : Guillaume Peltier refuse de concurrencer le Renouveau étudiant et démissionne de son nouveau poste (il est remplacé par Guillaume Luyt). Guillaume Peltier rejoindra Bruno Mégret avec le mouvement Jeunesse Action Chrétienté (il ralliera ensuite le Mouvement pour la France de Philippe de Villiers, dont il deviendra le responsable national des jeunes puis le secrétaire général). Guillaume Luyt rejoindra Unité Radicale. Le Mouvement National de la Jeunesse (MNJ) créera des structures communes avec Unité Radicale, qui regroupe depuis juin 1998 le Groupe Union et Défense (GUD), l'Union des Cercles Résistance et Jeune Résistance :
-
le Front de la Jeunesse (4 février 1999), à la création duquel participent :
-
le Mouvement National de la Jeunesse (MNJ, alors appelé FNJ-Mouvement National) -
le Renouveau étudiant-Offensive pour une Europe enracinée -
Aurore (amicale des anciens du Renouveau étudiant) -
Jeune Résistance et le Groupe Union et Défense (GUD) pour Unité Radicale -
Terre et Peuple (association néo-païenne et nationaliste révolutionnaire créée en avril 1995 par Pierre Vial) : http://www.terreetpeuple.com -
Jeunesse Action Chrétienté : http://membres.lycos.fr/jeunesseaction -
la revue Réfléchir et Agir : http://reflechiretagir.chez.tiscali.fr/accueil.htm -
L'Art s'affiche (association nationaliste révolutionnaire crée en avril 1993 "pour une troisième voie artistique entre l'art spéculatif et l'art subventionné") -
des représentants du rock identitaire français -
le label musical Bleu Blanc Rock : http://www.bleublancrock.com
-
l'Union de Défense des étudiants Nationalistes (3 décembre 2000) auquel participe le Groupe Union et Défense (GUD) pour Unité Radicale Les dirigeants d'Unité Radicale (Christian Bouchet, secrétaire général d'Unité Radicale, et Fabrice Robert, porte-parole d'Unité Radicale et membre du groupe musical hardcore Fraction Hexagone : http://www.radicalrock.com) sont élus les 23 et 24 février 2002 au conseil national du Mouvement National Républicain (MNR) lors de son congrès à Nice; il en seront exclus après la tentative d'assassinat le 14 juillet 2002 contre Jacques Chirac, président de la République, par Maxime Brunerie, sympathisant d'Unité Radicale et candidat sur une liste MNR aux élections municipales de mars 2001.
|
depuis 2002 Le FN redevenu hégémonique à l'extrême droite depuis l'implosion du Mouvement National Républicain (MNR), ses liens avec l'extrême droite radicale se sont renoués à travers plusieurs structures : * Louis-Armand de Bejarry sera convoqué par la Commission de discipline et de conciliation du FN pour cette participation |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire