Un impact surtout médiatique pour les deux députés FN
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Gilbert Collard et Marion Maréchal-Le Pen, élus dimanche à l'Assemblée nationale. Crédits photo : BORIS HORVAT/AFP
Marion Maréchal-Le Pen et Gilbert Collard vont disposer de marges de manœuvre limitées pour peser sur le processus législatif. Ils devraient en revanche essayer d'attirer l'attention des médias dans la salle des Quatre Colonnes.
Un élu du Rassemblement Bleu Marine «vaudra 50 ou 100 fois plus»
qu'un député UMP ou PS. Si Florian Philippot, le porte-parole du
rassemblement frontiste aux législatives, n'a pas obtenu son ticket pour
entrer à l'Assemblée nationale dimanche, il avait toutefois anticipé,
le 8 juin sur Canal+, l'arrivée de députés frontistes sur les bancs du
Palais Bourbon. Au nombre de deux - Marion Maréchal-Le Pen et Gilbert Collard
-, ils devraient avoir un impact limité sur le processus législatif,
n'atteignant pas les quinze sièges nécessaires à la formation d'un
groupe parlementaire. Ces deux «non inscrits» devraient en revanche
multiplier les initiatives médiatiques pour faire entendre leurs idées
sur ce terrain-là.
Car, dans l'Hémicycle, Marion Maréchal-Le Pen et Gilbert Collard
ne pourront pas prendre souvent la parole lors des séances de questions
au gouvernement le mardi et le mercredi après-midi. Priorité est en
effet donnée aux groupes parlementaires, qui peuvent poser quinze
questions par séance, tandis que les députés non inscrits n'ont le droit
d'en poser qu'une tous les deux mois.
Autre difficulté rencontrée par ces «électrons libres» de l'Assemblée:
les travaux en commission. Si chaque non-inscrit est rattaché à un
groupe de travail (affaires sociales, étrangères, économiques…), ils ne
peuvent y exercer aucune fonction directive, ni diriger les travaux d'un
rapport.
35 députés FN en 1986
Si leur influence risque
donc d'être limitée au sein du Palais Bourbon, les deux nouveaux députés
FN seront cependant plus libres de leur parole que leurs confrères
appartenant à un groupe. Le célèbre avocat Gilbert Collard a d'ailleurs
d'ores et déjà prévenu qu'il comptait user de ce pouvoir, en étant un
«casse-couilles démocratique». Un rôle qu'il pourra jouer en déposant
des amendements sur les projets de loi débattus en séance publique. Mais
aussi en arpentant la salle des Quatre Colonnes à l'Assemblée, où les
médias font régulièrement le pied de grue à l'affût de déclarations de
députés.
Ce n'est pas la première fois que des élus frontistes siègent au Palais Bourbon. Entre 1986 et 1988, 35 avaient été élus
après l'instauration de la proportionnelle par François Mitterrand. Un
nombre important qui leur avait permis de créer un groupe parlementaire,
intitulé «Rassemblement national», sous l'égide de Jean-Marie Le Pen,
le leader du FN.
Les frontistes avaient rapidement usé de leurs
pouvoirs dans l'Hémicycle, en prenant régulièrement la parole et en
utilisant des procédures de rappel au règlement.
Parmi leurs
propositions de loi: rétablissement de la peine de mort, expulsion des
étrangers en infraction avec la loi, introduction de la préférence
nationale pour l'emploi ou le logement, régulation de l'IVG… Des textes
polémiques qui n'ont finalement jamais été débattus.
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