Ephéméride du 22 Juin.
1774 : Promulgation de L'Acte de Québec.
Voté par le Parlement anglais sous le pouvoir de Georges III, l’Acte de Québec rétablit les lois civiles françaises et permet aux habitants de pratiquer leur foi catholique.
Ils reçoivent également la possibilité d’acquérir des terres, et leur
droit à l'usage de la langue française est reconnu. Les frontières du
Québec sont même repoussées. Toutefois, le système pénal britannique
reste en vigueur.
1812 : Napoléon déclare la guerre à la Russie.
Il ordonne le franchissement du Niemen : nul ne le sait - ou ne le croit... - encore, mais c'est, en réalité, le coup de trop, et le commencement de la fin....
De Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe, pages 787/788 :
"Lorsque Bonaparte franchit le Niémen, quatre vingt cinq millions cinq
cent mille âmes reconnaissaient sa domination ou celle de sa famille; la
moitié de la population de la chrétienté lui obéissait; ses ordres
étaient exécutés dans un espace qui comprenait dix-neuf degrés de
latitude et trente degrés de longitude. Jamais expédition plus
gigantesque ne s'était vu, ne se reverra.
Le 22 juin, à son quartier général de Wilkowiski, Napoléon proclame le
guerre : "Soldats, la seconde guerre de Pologne est commencée; la
première s'est terminée à Tilsit; la Russie est entraînée par la
fatalité: ses destins doivent s'accomplir."
Moscou répond à cette voix jeune encore par la bouche de son
métropolitain, âgé de cent-dix ans: "La ville de Moscou reçoit
Alexandre, son Christ, comme une mère dans les bras de ses fils zélés,
et chante Hosanna ! Béni soit celui qui arrive !" Bonaparte s'adressait
au destin, Alexandre à la Providence...."
1815 : Deuxième abdication de Napoléon.
L'inutilité profonde de l'équipée des Cent Jours, perdue d'avance, est bien montrée par ce bref passage du chapitre XVIII de l'Histoire de France, de Jacques Bainville :
"...À aucun moment Napoléon n'avait cru ni que les
Alliés le laisseraient régner ni qu'il pourrait régner sur une France
revenue à ses anciennes limites. Il était toujours esclave de la loi qui
l'avait poussé sans relâche à la guerre. Mis au ban de l'Europe, il se
prépara tout de suite à combattre. On le suivit, mais beaucoup de
Français étaient agités de pressentiments sinistres et l'enthousiasme
des premières journées du retour était tombé. Au plébiscite qui eut
lieu, comme autrefois, pour approuver l'Acte additionnel, le nombre des
abstentions fut considérable. L'assemblée du Champ de mai, renouvelée de
la fête de la Fédération, fut morne. Le ressort de la nation était
fatigué, les esprits troublés, les lieutenants de Napoléon inquiets.
Soucieux de prévenir une nouvelle invasion,
l'empereur partit le 12 juin pour la Belgique, dans le dessein de
séparer Wellington et Blücher, qui avaient cent mille hommes de plus que
lui, et de les battre l'un après l'autre. Malgré un succès à Ligny, il
ne put empêcher les Anglais et les Prussiens de se joindre. Ce qu'on
appelle l'adversité, et qui n'est que l'effet d'un ensemble de causes,
s'en mêla. Grouchy, auquel l'empereur avait confié une armée pour le
récompenser de services politiques, se trompa en croyant bien faire,
resta inutile pendant que la grande bataille s'engageait le 18 juin à
Waterloo, nom retentissant d'un désastre qui n'avait eu d'égal que celui
de Trafalgar. Revenu à Paris dès le 20, Napoléon n'avait plus qu'à
abdiquer pour la seconde fois. Il s'y résolut après un vote de la
Chambre qu'il avait fait élire et qui se hâta de l'abandonner...."
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