mardi 26 juin 2012


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SOEUR CHRISTINE DE LA PACSION EST POUR LES   BORDELS  -MOI AUSSI   !

Pagès-Schweitzer Jean-Pierre 

 - jeudi 10 décembre 2009

J’essaie, sans beaucoup de succès, depuis plus de cinq ans, de convaincre les partisans du libéralisme économique, que l’on ne peut logiquement être un « libéral » dans ce domaine et un « intégriste religieux », en matière de mœurs.

Je n’ai même pas réussi à « convertir » l’ancien directeur des « 4 Vérités », Alain Dumait, qui pourtant, en 2004, avait accepté de publier mon article «
Libéralisme économique… libéralisme moral » (n° 447, du 15 mai 2004). Mais arrêtons-nous un instant sur le cas précis des maisons dites « closes ».

Elles ont toujours existé – sous une forme ou sous une autre –
, de tout temps et en tous lieux. Pendant l’occupation, mon grand-oncle, le capitaine Chartier, fréquentait le « Chabanais » (12, rue Chabanais) et surtout le « One, two, two » (122, rue de Provence) – et s’en trouvait fort satisfait. Aujourd’hui, l’immeuble est toujours là, mais ce sont des bureaux.
Et cela grâce à une ancienne prostituée, espionne (en 14-18), aviatrice et enfin conseiller municipal (dans le IVe arrondissement), d’une famille lorraine, Marthe Betenfeld, dite Marthe Richard.

S’agit-il d’une « féministe », d’une « suffragette » à la française ? Rappelons que la
loi autorisant le vote des femmes, fut votée la même année que celle interdisant les bordels. En réalité, Marthe Richard, n’étant que conseiller municipal, ne fut à l’origine de la fermeture que des établissements du département de la Seine (préfet : Charles Luizet).
C’est le député Pierre Dominjon, qui présenta une proposition de loi, votée le 13 avril 1946, et permit la fermeture de 1 500 maisons closes en France (dont 170 à Paris).

Il y eut, depuis, de nombreuses tentatives de réouverture de ces maisons – la dernière en date, en 2002, à l’initiative de Françoise de Panafieu.

Pourquoi furent-elles fermées ? Pourquoi vouloir les rouvrir ?
Bien que les motivations de Marthe Richard et de Françoise de Panafieu soient avant tout « féministes », c’est-à-dire animées par une volonté de protection des femmes prostituées contre le proxénétisme (individuel ou en « réseaux »), l’influence du lobby catholique « intégriste » ne doit pas être ignorée.

La prostitution est avant tout une « atteinte aux bonnes mœurs » et elle a la particularité d’être ostentatoire.
Pour les « cachez-ce-sein-que-je-ne-saurais-voir », les « culs-bénis » et autres bigots, il s’agit purement et simplement de provocation
! En réalité, les maisons de « tolérance » (un mot peu usité par les personnes susnommées) sont probablement un « moindre mal ».
Elles permettent, tout d’abord, un minimum de sécurité « sanitaire ». Je dis un minimum, car nous ne sommes plus aujourd’hui à l’époque de la bonne vieille blennorragie. Avec le Sida, il faudrait contrôler, non seulement les pensionnaires mais aussi les clients – ce qui est, en pratique, une impossibilité.

En ce qui concerne le proxénétisme (et les réseaux principalement d’Europe centrale), ces maisons pourraient peut-être, si elles étaient gérées par la municipalité (donc par Françoise de Panafieu, lorsqu’elle aura remplacé Bertrand Delanoë), protéger plus efficacement les personnes prostituées et leur donner la possibilité, avec l’aide d’associations caritatives comme « Le nid », de se retirer des affaires lorsqu’elles le désireraient, et
surtout d’échapper à des « soutiens » masculins trop empressés.

Mais revenons-en au libéralisme et à la lutte contre les intégrismes religieux – et plus particulièrement contre le totalitarisme islamique.
N’est-il pas particulièrement anti-productif, de dénoncer (à juste titre), dans un article, l’emprise de plus en plus grande de l’idéologie islamique en matière « morale » (c’est-à-dire la charia) et, la semaine suivante, de vouer aux gémonies ceux qui, comme moi-même, n’ont pas une très grande sympathie pour les croisés « pro-vie » ?

Car, en fin de compte, les intégristes religieux, qu’ils soient juifs, catholiques… ou musulmans, menacent des mêmes « feux éternels de l’enfer » les « libéraux » qui ont l’outrecuidance de refuser le « religieusement » correct
, et l’audace de critiquer, entre autres, le pape Paul VI, dans son obstination à recommander l’interdiction de l’usage de préservatifs, en Afrique subsaharienne… 

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