lundi 20 février 2012

Halal ou pas halal ?

HSelon une enquête d'Envoyé Spécial, 100% de l'abattage est halal en Ile-de-France. Marine Le Pen a saisi l'information :

"En Ile-de-France, il n’y a plus un seul abattoir qui ne soit pas halal. Toute la viande consommée en Ile-de-France est exclusivement halal sans que les consommateurs en aient connaissance.

Elle a annoncé qu’elle allait porter plainte « pour tromperie ». « J’ai toutes les preuves nécessaires ».

Le gouvernement et les professionnels de l'alimentation et de la viande ont réfuté en bloc dimanche. "C'est absolument faux", selon le ministre de l'Intérieur Claude Guéant :

"Il y a en Ile-de-France des abattoirs qui sont habilités à faire des abattages selon le rite et qui sont destinés à une consommation spécifique, identifiée comme telle. Les services vétérinaires veillent à ce que les abattoirs acheminent leur production halal vers le public qui souhaite consommer halal"."

Pierre Halliez, directeur général du Syndicat des entreprises françaises des viandes (Sniv-Sncp), ajoute :

"Prétendre qu'en Ile-de-France on mange halal, c'est totalement absurde [...] La production des abattoirs d'Ile-de-France est probablement inférieure à 5.000 tonnes par an, alors qu'on consomme au bas mot 200.000 tonnes de viande de boucherie par an en Ile-de-France. Ce sont les grandes régions d'élevage qui approvisionnent Carrefour, Auchan ou Casino, donc la Bretagne, la Normandie, les Pays de Loire, la Bourgogne...".

L'Association nationale interprofessionnelle du bétail et des viandes (Interbev), complète :

"Dire que toute la viande commercialisée à Paris ou en région parisienne est d'origine halal, c'est absolument faux".

Il y a une distinction entre la viande abattue et la viande commercialisée : ces deux organismes professionels, s'ils contestent que toute la consommation de viande en Ile-de-France soit halal, ne démentent pas que les abattages d'Ile-de-France sont tous halal.

Selon un rapport des ministères de l'Agriculture et de l'Intérieur en 2005, 80% des ovins, 20% des bovins et 20% des volailles seraient abattus en France selon le rite halal. Trois des quatre abattoirs de mammifères d'Ile-de-France pratiquent l'abattage rituel : Ezanville dans le Val-d'Oise et Jossigny et Meaux en Seine-et-Marne. Le quatrième est un abattoir de porcs. Il existe aussi des abattoirs de volailles.

Frédéric Freund, directeur de l'OABA, l'Oeuvre d'assistance aux bêtes d'abattoir, précise :

"Le problème, c'est que ces viandes (halal) ne se retrouvent pas toutes dans les circuits de distribution halal. Du coup, le consommateur mange à son insu des viandes issues de l'abattage rituel juif ou musulman".

Marianne a interrogé Gilbert Mouthon, professeur à l’Ecole Vétérinaire de Maison Alfort (94) et expert auprès des tribunaux :

"pour des raisons économiques, tous les animaux abattus en Ile-de-France le sont selon les techniques halal.

Et le phénomène est en train de gagner toute la France, où on estime que 80% des moutons sont abattus selon les méthodes halal".

Des dérogations ont été accordées pour permettre les abattages rituels, halal et cascher, à des moments clairement identifiés. Or ces méthodes présentent bien plus de risques sanitaires que les méthodes conventionnelles, très codifiées. Ce qui implique, pour les abatteurs, une fois ces moments réservés aux pratiques rituelles passées, d’arrêter les chaînes d’abattage pour les nettoyer et les désinfecter. Ce que de moins en moins de professionnels se résolvent à faire, préférant généraliser les pratiques rituelles et augmenter leurs profits.

Le Dr Jean-Louis Thillier, auteur de nombreux rapports officiels sur la sécurité sanitaire, prévient :

"Le problème posé, le scandale même, c’est celui du non-respect des normes d’hygiène, conduisant à une augmentation des contaminations à l’Echerichia Colli, ces terribles bactéries qui provoquent tant d’insuffisances rénales chez les enfants.

Au cours de ce type d’abattages rituels, le contenu de l’œsophage et des intestins des animaux risque de souiller la viande, particulièrement les quartiers avant qui finissent dans les steaks hachés.

Voilà pourquoi l’étiquetage indiquant comment les animaux ont été abattus est si important.

Le consommateur est en droit de savoir."

Michel Janva
(lesalonbeige.blogs.com)
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