dimanche 30 octobre 2011

LA CHRONIQUE D' HÉLIOS D' ALEXANDRIE !

Le pétrole, l'islamisme et l'instabilité au Moyen-Orient,

par Hélios d'Alexandrie

Une mise au point d'Hélios d'Alexandrie sur certaines idées reçues concernant le rôle des puissances occidentales et des financiers internationaux dans la montée en puissance de l'islamisme, alimentée par les pétrodollars.

Et sur notre devoir de ramener les islamistes à la réalité et de défendre les fondements de la civilisation occidentale aux valeurs universelles.

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Bien souvent l'intervention des puissances occidentales dans les conflits du Moyen-Orient est perçue comme une ingérence inacceptable ou de nature criminelle.

D'aucuns pensent qu'elle a pour effet de renverser des gouvernements laïcs (euphémisme pour désigner les tyrannies arabes) comme ceux de Saddam, de Moubarak, de Kadhafi, d'Assad et de favoriser l'accession des islamistes au pouvoir. De plus, la finance mondiale apparaît comme le véritable moteur et le principal bénéficiaire de ces interventions. Qu'en est-il vraiment ?

Les intérêts économiques et stratégiques des puissances occidentales leur dictent habituellement la prudence et rarement l'aventure. D'une part leurs ressources économiques et militaires ne sont pas illimitées, et d'autre part leur opinion publique est hostile à l'impérialisme et à la guerre. S'il en était autrement les occidentaux auraient pris possession des sources du pétrole dans le Golfe persique et les auraient exploitées ; la nature désertique et la faible démographie de ce coin de la planète se prêtent facilement à une occupation permanente. Les deux guerres du Golfe ont été des promenades militaires pour les forces armées américaines mais n'ont pas donné lieu à une prise de possession des ressources pétrolières. Les objectifs de la guerre étaient politiques et stratégiques et non économiques. Le slogan No blood for oil est mensonger.

Les financiers internationaux ont bon dos et on leur attribue des responsabilités qui ne les concernent nullement. Dans les faits, ils se contentent de s'adapter aux évènements et aux décisions d'ordre politique ou stratégique sur lesquels ils n'exercent aucun contrôle.

Prenons pour exemple une denrée stratégique de la plus haute importance comme le pétrole. Son prix n'est nullement contrôlé par la finance mondiale puisque c'est l'OPEP, un cartel des pays producteurs, qui en fixe le prix et qui par le fait même est responsable d'un transfert colossal de richesse des pays consommateurs aux pays producteurs. Les pétrodollars, c'est à dire les immenses réserves monétaires accumulées par les pays pétroliers, sont par la suite recyclés dans l'économie mondiale, cependant ils demeurent la propriété des pays producteurs de pétrole. La finance mondiale se contente d'assurer la mobilité de ces fonds mais n'exerce aucun contrôle sur la manière de les investir ou de les dépenser.

L'exemple du pétrole est pertinent puisqu'il constitue le facteur principal, pour ne pas dire unique, dans la montée en puissance de l'islamisme. Si par un heureux hasard une autre source d'énergie aussi abondante, aussi pratique et moins chère que le pétrole voyait le jour, l'islamisme s'effondrerait en un rien de temps. Or le pétrole a joué un rôle non moins important dans les évènements politiques et dans les conflits au Moyen-Orient, comme par exemple :

  • Les coups d'état en Irak et en Lybie dans les années cinquante et soixante qui ont donné naissance aux dictatures de Saddam Hussein et de Kadhafi,
  • L'isolement de l'Égypte après l'accord de paix avec Israël,
  • L'émergence du Hezbollah libanais,
  • La guerre Iran-Irak,
  • L'alignement de l'Égypte sur l'Arabie saoudite sous le règne de Moubarak,
  • L'invasion du Koweït et la première guerre du Golfe,
  • la création, le financement et la montée en puissance du terrorisme islamique, etc.

Force est de constater que dans tous ces évènements, la finance mondiale n'a pas eu de part. Le rôle des puissances occidentales n'a été déterminant que dans les deux guerres du Golfe, mais dans ces deux cas la sécurisation des ressources pétrolières du Golfe persique a été le principal objectif, le but n'était pas financier mais politique et stratégique.

L'aspect le plus pernicieux des dictatures arabes dites laïques est qu'elles ont réussi à détruire l'alternative démocratique pour ne conserver que l'islam politique comme principale opposition et surtout comme épouvantail. Le mot d'ordre des dictateurs était : si vous nous chassez vous aurez les islamistes ! Or cette opposition islamiste a su s'adapter aux dictatures qu'elle a réussi à infiltrer, de telle sorte que les régimes de Moubarak, de Kadhafi, de Bouteflika et même de Saddam ont fini par prendre une couleur islamiste assez prononcée.

Par sa proximité avec les dictatures et par le financement abondant qu'il recevait des pays pétroliers, l'islamisme est parvenu à s'enraciner et à proliférer. De son côté l'opposition laïque (libéraux, socialistes, droite modérée) souffrait d'un double handicap, l'absence de ressources et l'hostilité combinée des dictateurs et des islamistes à laquelle s'ajoutait l'indifférence de l'occident.

Ce ne sont pas les islamistes qui ont déclenché les révoltes arabes, ils ne croyaient pas à leur utilité ni à leurs chances de succès, mais au moment où elles étaient sur le point de réussir, ils ont sauté dedans à pieds joints et sont parvenus à les détourner à leur avantage.

Les pays occidentaux se sont contentés de faire des vœux pour le succès des démocrates laïcs comme en Tunisie et en Égypte. En Lybie ils sont allés beaucoup plus loin et leur intervention militaire a été le facteur déterminant dans la défaite de Kadhafi. Avaient-ils vraiment le choix ? Face à un tyran déchaîné qui ne cachait pas son intention de noyer le soulèvement dans une mer de sang, les occidentaux se devaient d'intervenir, qui plus est ils avaient dès le début encouru l'ire du dictateur en prenant position en faveur des manifestants.

Pour ce qui est de la Syrie la situation est quelque peu différente du fait de l'existence de minorités importantes, les minorités alaouite et chrétienne n'ont d'autres choix que de se ranger du côté du régime. Les minorités kurde et Druze qui rêvent d'autonomie s'opposent à Assad mais elles sont moins déterminées que les sunnites qui constituent la majorité. Il y a de fortes chances qu'on assiste à la libanisation de la Syrie ou à son démembrement un peu comme pour l'ex-Yougoslavie. Le même sort attend l'Irak après le départ des troupes américaines.

Le pétrole, bien plus qu'aucun autre facteur, est la cause principale de ces troubles. Sans le pétrole, les peuples du Moyen-Orient auraient certainement été épargnés par la vague islamiste et par les conflits meurtriers. Imaginez l'Arabie saoudite, les émirats arabes, l'Irak, l'Iran, la Lybie et l'Algérie sans pétrole, ces pays auraient été radicalement différents de ce qu'ils sont aujourd'hui, non seulement par la richesse mais surtout par le pouvoir et l'influence. C'est l'argent du pétrole qui a donné aux islamistes le sentiment de puissance et le désir de reproduire les conquêtes islamiques du septième et du huitième siècle.

L'argent du pétrole continuera d'alimenter les illusions des islamistes, notre devoir consiste à les ramener à la réalité, celle d'une civilisation aux assises solides et aux valeurs universelles. Chaque être humain a le choix d'y participer et d'y contribuer mais pas celui de la remplacer ou de la détruire.

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