dimanche 5 juin 2011

La « maison jaune »…La haut sur la colline ?

Elle est connue aussi sous le nom de « maison de Burrel ».

Elle fut, nous dit-on, le cœur d’un odieux trafic. Un trafic d’organes prélevés sur les corps de prisonniers serbes pour le compte de l’« UCK ».

Toutes les bonnes âmes connaissent « DSK », et se déchirent autour de ces initiales… Mais qui connaît l’ « UCK » ?

« Ushtria Çlirimtare e Kosovës ». « Armée de libération du Kosovo » nous dit-on…

L’instrument du Calvaire du Kosovo, avec la bénédiction de l’OTAN et des « démocraties occidentales »…

Repeinte en blanc...

Faits connus et cités dans de nombreux rapports d’enquête depuis plus de 8 ans. Des faits qui auraient été connus par Eamonn Smith, en ce temps là chef de la mission du TPI en Macédoine et au Kosovo, Paul Coffey, alors directeur du département justice de la « Mission d'administration intérimaire des Nations unies au Kosovo » ou Patrick Lopez Terrez, responsable de la mission locale du TPI…
Des faits « anodins » ?
Enlèvements de Serbes par les milices de l’UCK, des Serbes emprisonnés, souvent torturés dans des « camps de détention » en Albanie du nord. Des Serbes exécutés et enterrés en Albanie. Mais certains des prisonniers serbes auraient été « choyés » par leurs geôliers de la fameuse « maison jaune », la « maison de Burrel ». Au fin d’être dépecés par des médecins albanais et étrangers, histoire d’alimenter un juteux trafic d’organes, des organes expédiés à partir de l’aéroport de Tirana…

Un trafic qui s’est perfectionné aux dires des témoins cités dans un rapport de « synthèse »…
« Nous avons reçu l’ordre de ne pas frapper les prisonniers, de bien les traiter. J’ai été surpris, car c’est la première fois que j’entendais cela »
« Seuls les reins ont été extraits des deux premiers Serbes. L’intention était de se lancer sur le marché. Ensuite, l’organisation s’est améliorée et ils recevaient 45000 dollars par personne ».
En 2008, dans son livre « La chasse. Moi et les criminels de guerre », Carla Del Ponte, peu suspecte de sympathie à l’égard des Serbes, évoquait de tels faits. Un livre publié non sans peine…

Qu’en disait-on ?

« Plus de 300 Serbes kidnappés par la guérilla albanaise de l’UCK auraient été détenus dans des villages du Nord de l’Albanie, dans les régions de Kukës, Tropoja et Bajram Curri. Là, leurs organes auraient été prélevés, pour être revendus à des trafiquants, notamment dans le monde arabe. Selon les témoignages de journalistes que cite Carla Del Ponte, certains « patients » auraient subi plusieurs amputations (reins, cœur), avant d’être finalement assassinés. Les organes étaient exportés par l’aéroport de Tirana-Rinas.
Les révélations de Carla Del Ponte confirment des données au moins partiellement établies. On sait que plusieurs centaines de civils serbes ou membres d’autres communautés slaves du Kosovo (notamment des Bosniaques) ont « disparu » durant les combats au Kosovo (mars 1998-juin 1999) et dans les premières semaines qui ont suivi la fin de la guerre. Les sources serbes évoquent le chiffre, difficile à vérifier, de 1 300 personnes. Très peu de corps ont été retrouvés au Kosovo et très vite les parents des victimes ont affirmé que leurs proches avaient été conduits en Albanie, une donnée confirmée par des organisations indépendantes de défense des droits de la personne. Certains journalistes ont affirmé que des jeunes filles serbes auraient été livrées aux réseaux de trafic des êtres humains et contraintes à la prostitution forcée. L’hypothèse d’un trafic d’organes a été évoquée dès 2000 par le Comité Helsinki du Sandjak de Novi Pazar. Le dirigeant de cette organisation, fort bien informé, est aujourd’hui décédé. »

Dans son livre Carla Del Ponte faisait clairement état des difficiles relations qu’elle avait entretenues avec les intervenants de la Mission des nations unies au Kosovo, que ce soit son directeur Bernard Kouchner, son successeur, l’Allemand Michael Steiner, voire les militaires de KFOR comme le général français Marcel Valentin : tous ont refusé de l’aider dans ses investigations.
Tous craignaient les conséquences politiques… Pouvait-on prendre le risque d’inculper les principaux chefs de l’UCK, tout particulièrement le « chouchou » de Madeleine Albright Hashim Thaçi, devenu depuis Premier ministre du Kosovo ?
Indisposer la conciliante Albanie ? Impossible dans le « plan » des Etats-Unis qui la récompensait dès le 9 juillet 2008 par la signature des protocoles d’accession à l’OTAN, couronnée par son entrée officielle dans l’OTAN le 1er avril 2009 !
Une Albanie docile :

«L’Albanie contribue actuellement à la Force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS) en Afghanistan, et ce depuis 2003. Dans le passé, elle a contribué à la Force de stabilisation (SFOR) en Bosnie-Herzégovine. Par ailleurs, elle a soutenu les opérations alliées de maintien de la paix au Kosovo en accueillant un commandement de soutien logistique, qui est devenu, en 2002, un quartier général militaire régional, le QG de l’OTAN à Tirana.»

http://www.nato.int/issues/nato_albania/index-f.html

Le trafic aurait été supervisé ou organisé avec l’assentiment de hauts responsables de l’UCK. Le rapport cite ainsi les noms des frères Ramush et Daut Haradinaj, mais pas celui de l’actuel Premier ministre du Kosovo Hashim Thaçi, pourtant soupçonné de faits similaires dans le rapport du parlementaire suisse Dick Marty.

Dick Marty

Le rapport d’enquête sur le sujet du parlementaire suisse Dick Marty a été approuvé par l’assemblée du Conseil de l’Europe en janvier.

Le trafic d organe a aussi été l’un des points de discussions principaux au Conseil de Sécurité de l’ONU qui s’est tenu le 16 janvier, mais les diplomates n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur l’organisation qui devrait mener une telle enquête. D’un côté, certains pays et le Kosovo réclament une enquête menée par la mission de police et de justice européenne EULEX, d’autres, dont la Serbie, demandent la constitution d’un tribunal spécial mandaté par le Conseil de sécurité.
Quoi qu’il en soit, le rapport en question n’aurait été transmis ni à EULEX ni à Dick Marty au cours de son enquête. Si la Minuk affirme au contraire que le rapport a bien été transmis à EULEX entre fin 2008 et début 2009, le parlementaire suisse a déclaré à France 24 n’avoir jamais eu le document entre les mains, même si les faits décrits dans le rapport lui sont connus.
À l’époque des faits, les missions de l’ONU, de l’organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et les militaires de l’Otan, soit plusieurs dizaines de milliers de personnes en charge de l’administration du Kosovo et de la sécurité de ses habitants, étaient déployées sur le territoire. Mais dépassées par le chaos qui y régnait, elles n’ont pas réagi aux nombreuses exactions commises sur le terrain par l’organisation séparatiste kosovar.

Retrouvez le document de l’ONU (en anglais)

http://www.medias-france-libre.fr/index.php/chroniques/8-infomations-diverses/1133-kosovo-trafic-dorganes-ce-que-lonu-savait-et-na-pas-dit.html

http://balkans.courriers.info/spip.php?page=dossier&id_article=16529

Pas de langue de bois pour Dick Marty, le rapporteur du Conseil de l’Europe à l’origine du rapport explosif sur le présumé trafic d’organes de l’UÇK. Pouvoir kosovar clairement lié au crime organisé, absence totale de protection des témoins, dysfonctionnements multiples des missions internationales : il pointe sans faux-semblants tout ce qui empêche, selon lui, de faire éclater la vérité au grand jour.

Bernard Kouchner aux premières loges...

Madeleine Albright et Hashim Thaçi

Hashim Thaçi et Joe Biden

Hashim Thaçi

Hillary Clinton et Hashim Thaçi

Le Premier ministre de la République du Kosovo, Hashim Thaçi, était reçu le lundi 8 juin 2009 par le président de la République. Bernard Kouchner participait à cet entretien et recevait ensuite Hashim Thaçi pour un déjeuner de travail. Cette visite en France est la première de Hashim Thaçi depuis la déclaration d'indépendance du Kosovo en février 2008. Pour la France? L'occasion de confirmer son plein soutien à ce jeune État.

Lettre du président de la République, M. Nicolas Sarkozy, adressée à M. Fatmir Sejdiu, président du Kosovo (Paris, 18 février 2008)

Monsieur le Président,

Par lettre en date du 17 février, vous avez informé la France de la décision prise par l'Assemblée du Kosovo le 17 février 2008 de proclamer l'indépendance du Kosovo et de s'engager à mettre en œuvre l'intégralité du statut préparé par l'Envoyé Spécial des Nations Unies, Martti Ahtisaari, y compris les dispositions en faveur de la communauté serbe et l'appel à une présence internationale pour superviser la mise en œuvre de ce statut par le Kosovo. Les ministres des Affaires étrangères des vingt-sept Etats membres de l'Union Européenne, prenant acte de cette nouvelle réalité, ont confirmé aujourd'hui l'engagement européen au Kosovo.
J'ai l'honneur de vous informer que la France, en plein accord avec cette déclaration de l'Union Européenne, et tirant les conséquences de la résolution adoptée par l'Assemblée du Kosovo le 17 février 2008, reconnaît dès à présent le Kosovo comme un État souverain et indépendant. Je vous propose que nos deux pays établissent des relations diplomatiques. Dans l'attente de la désignation d'un ambassadeur, je vous propose de nommer Mme Delphine BORIONE, précédemment chef de notre bureau de liaison à Pristina, en qualité de Chargée d'affaires a.i. Je souhaite que la nouvelle page qui s'ouvre ainsi entre la France et le Kosovo conduise nos deux pays à développer leurs relations non seulement sur le plan politique, mais également dans les domaines culturel, universitaire et économique. Je saisis également cette occasion pour vous redire le prix qu'attache la France à ce que l'indépendance du Kosovo contribue à la stabilité des Balkans occidentaux. Je forme le vœu que la mise en œuvre des dispositions du statut puisse avancer rapidement et que le Kosovo établisse avec tous ses voisins des relations de bon voisinage. Je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, l'expression de ma très haute considération.

http://www.youtube.com/watch?v=i5ZUgq-9Hfk

http://www.lepoint.fr/monde/kosovo-le-leader-controverse-hashim-thaci-reelu-au-poste-de-premier-ministre-22-02-2011-1298435_24.php

De développements en développements...
Hashim Thaçi réélu...
"Nous ouvrons aujourd'hui un nouveau chapitre, le chapitre d'un Kosovo européen, avec des réformes et le développement", a indiqué M. Thaçi en s'adressant aux députés.
"Je travaillerai étroitement avec les partis de l'opposition", a-t-il souligné.
Le parlement a également confirmé, par les votes de 65 des 66 députés présents, le mandat du nouveau gouvernement de M. Thaçi qui a formé une coalition avec le parti du nouveau président kosovar, Behgjet Pacolli, et plusieurs petits partis, dont ceux de la minorité serbe.
M. Pacolli, un magnat du bâtiment, a été élu au poste de président lors de la même réunion du parlement.
"Je vais œuvrer pour un Etat de droit, pour un Etat où personne n'est au-dessus de la loi. Je soutiendrai fortement la lutte contre la corruption et le crime organisé", a dit M. Pacolli.
Pour appuyer cette détermination, aucun responsable faisant l'objet d'une enquête pour corruption n'a été intégré dans le nouveau gouvernement, y compris un proche allié de M. Thaçi, l'ancien commandant de la guérilla kosovare, Fatmir Limaj, ministre de Transport au sein du précédent gouvernement.
Le nouveau gouvernement kosovar sera le premier à avoir au poste de vice-président un représentant de la communauté serbe, ainsi que deux autres ministres appartenant à cette minorité.
La formation du gouvernement permettra d'accélérer le début des pourparlers entre Pristina et Belgrade conduits par l'Union européenne, leur premier dialogue depuis la proclamation d'indépendance par les autorités kosovares en février 2008.
Ce dialogue doit porter sur différentes problèmes pratiques susceptibles d'améliorer la vie de la communauté serbe au Kosovo, avant d'aborder des sujets plus sensibles, tels que les personnes disparues pendant le conflit de 1998-99, sans aborder la question de l'indépendance.
Les leaders kosovars ont proclamé en février 2008 l'indépendance de ce territoire qui a depuis été reconnue par 75 pays, dont les Etats-Unis et la plupart des pays de l'UE.
La Serbie s'y oppose farouchement, considérant toujours le Kosovo comme sa province méridionale.
La réputation internationale de M. Thaçi, perçu par de nombreux kosovars comme l'architecte de l'indépendance de ce territoire, a subi un coup à la suite de l'adoption par le Conseil de l'Europe en janvier d'un rapport le liant au crime organisé et au trafic d'organes.
M. Thaçi a réfuté ces accusations datant de l'époque où il était chef de l'Armée de Libération du Kosovo (UCK), qui a combattu les forces serbes lors du conflit de 1998-1999.
Selon le rapport, l'UCK avait organisé des camps de détention pour des Serbes et des personnes soupçonnées de collaboration avec Belgrade. Un nombre de prisonniers, pour la plupart des Serbes, y auraient été tués et leurs organes auraient été prélevés pour être vendus par la suite sur le marché noir.

http://www.lepoint.fr/monde/kosovo-le-leader-controverse-hashim-thaci-reelu-au-poste-de-premier-ministre-22-02-2011-1298435_24.php

http://www.liberation.fr/monde/01012310780-trafic-d-organes-hashim-thaci-compare-un-rapport-europeen-a-de-la-propagande-nazie

Le Premier ministre kosovar, Hashim Thaçi, mis en cause par un rapport du Conseil de l’Europe sur un trafic d’organes présumé, a dénoncé ces accusations, les comparant à de la propagande nazie, dans un entretien publié jeudi dans un journal suisse.
Interrogé par le quotidien TagesAnzeiger, M. Thaçi a déploré que le rapport élaboré par le parlementaire suisse Dick Marty ne contienne «ni faits, ni preuves» et a estimé qu’il s’agissait d’une «vengeance politique». «La façon et la manière avec laquelle Marty a écrit son rapport me rappelle la propagande de Joseph Goebbels (numéro deux du régime nazi, chargé de la propagande). Ce pamphlet a des sous-entendus racistes», a-t-il estimé.
Dans ce rapport, rendu public à la mi-décembre, au lendemain de la tenue des élections générales au Kosovo, M. Marty évoque un trafic présumé d’organes sur des prisonniers serbes organisé sur le territoire albanais par des maquisards indépendantistes kosovars à la fin des années 90.
Le rapport met en cause un groupe de responsables de l’Armée de libération du Kosovo (UCK), dont faisait partie M. Thaçi. Selon M. Thaçi, «le rapport de Marty inclut de nombreuses inventions et est soutenu par des rumeurs et des ouï-dire».

«Faux patriotes»

Il a ajouté qu’avec ce rapport M. Marty avait «diffamé tout le peuple albanais» et «essayait de criminaliser notre lutte pour la liberté vis-à-vis des politiques de répression serbes». M. Thaçi a par ailleurs accusé le parlementaire suisse de s’être «mis au service du nationalisme serbe».
Le Kosovo, qui a proclamé en février 2008 son indépendance de la Serbie, a été reconnu à ce jour par 72 pays, dont les Etats-Unis et 22 des 27 Etats de l’Union européenne. La Serbie ne reconnaît pas cette indépendance, considérant le Kosovo comme sa province méridionale.
Le week-end dernier, M. Thaçi a mis en garde des «faux patriotes» au Kosovo qui ont coopéré avec M. Marty dans son enquête, précisant qu’ils pourraient subir des conséquences pour leur action.
L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, qui avait demandé ce rapport, est appelée à se prononcer fin janvier.

Lire:

«Il n'est jamais trop tard, même s'il s'agissait là, pour ceux qui s'intéressent d'un peu plus près à la guerre en ex-Yougoslavie, d'un secret de polichinelle. Hashim Thaçi, ex-commandant en chef de l'ancienne Armée de Libération du Kosovo (UCK) et actuel Premier Ministre, fraîchement réélu, de ce même pays, vient d'être très officiellement accusé, dans un rapport rédigé par le sénateur suisse Dick Marty pour le compte du très respectable Conseil de l'Europe, d'être le «parrain», certes caché mais d'autant plus redoutable, d'un réseau impliqué depuis 1999, date à laquelle s'intensifia l'offensive serbe dans cette région meurtrie des Balkans et en réponse à quoi l'OTAN mena alors sa campagne de bombardements, dans les pires trafics: d'ignobles et sanglants trafics d'armes, de drogue (héroïne et cocaïne) et d'organes, eux-mêmes prélevés, ignominie d'entre les ignominies, sur des prisonniers, civils pour la plupart, serbes. Ne manque plus en cette macabre et terrible liste, mais probablement est-ce là un oubli de la part du rédacteur de cet accablant rapport, que le trafic, peut-être plus abominable encore, d'êtres humains, dont on sait que la prostitution, y compris aux dépens de filles mineures, représente, pour la mafia albanaise, l'un des commerces les plus honteusement lucratifs.
Ces informations, Carla Del Ponte, ex-procureure du Tribunal Pénal International pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), les avaient certes déjà révélées en 2008. Mais avec les conséquences, extrêmement néfastes pour elle, que l'on sait : très sévèrement critiquée pour sa liberté de parole, elle fut aussitôt rappelée à l'ordre, sinon carrément réprimandée, par sa hiérarchie politico-administrative (le département helvétique des affaires étrangères) et son livre, publié dans une maison d'édition italienne, ne trouva guère d'écho auprès des grands éditeurs européens. Censure!
Pis: ce fut l'inénarrable docteur Bernard Kouchner en personne, alors responsable du Quai d'Orsay avant que d'y avoir fait lamentablement naufrage, qui, soucieux de préserver son ancienne image d'administrateur du Kosovo (où il fut, de juillet 1999 à janvier 2001, le Haut Représentant de l'ONU, baptisée en la circonstance «MINUK»), fit l'impossible pour démentir à tout prix, n'hésitant pas pour cela à manipuler l'opinion publique tout autant que les sphères médiatiques, les propos, pourtant déjà corroborés par d'indéniables preuves, de celle (Carla Del Ponte, précisément) dont, son désormais légendaire opportunisme ne lui faisant craindre ni la contradiction ni la vergogne, il avait cependant vanté les mérites, quelques années auparavant, lorsqu'elle fit arrêter, puis incarcérer dans la prison de La Haye, les criminels de guerre serbes (Milosevic et autre Karadzic).
Davantage (et oserais-je le dire maintenant qu'il vient, il y a quelques jours à peine, de trépasser ?) : il n'est pas jusqu'à Richard Holbrooke, le fameux artisan des très bancaux mais néanmoins bienvenus Accords de Dayton (ceux-là mêmes qui mirent fin, en 1995, à la guerre de Bosnie) et célèbre diplomate américain dont Barack Obama s'est empressé de faire tout récemment l'éloge funèbre, qui, désireux lui aussi de ne pas entacher son œuvre au Kosovo (c'est en grande partie à lui, alors envoyé spécial de Bill Clinton dans les Balkans, que l'on doit les bombardements de l'OTAN contre la Serbie), ne se démenât comme un beau diable pour faire museler l'ex-procureure du TPIY, l'empêchant ainsi de s'adonner à toute ultérieure et embarrassante fuite quant aux turpitudes de ce Hashim Thaçi au sein d'un Kosovo à l'indépendance alors naissante mais constituant surtout, pour une Amérique dont le pragmatisme politique n'a trop souvent que faire des valeurs morales, une importante place géostratégique dans cette partie de l'Europe.
Car telle est bien, hélas pour notre sens éthique comme pour notre volonté démocratique, la vérité, aussi simple à avouer que difficile à admettre : c'est avec cet argent, particulièrement sale, que l'UCK a financé sa guérilla contre les Serbes. Pis : ce sont ces innommables crimes, les pires que l'(in)humanité puisse connaître - trafics d'armes, de drogue et d'organes, auxquels il conviendrait donc d'ajouter l'encore plus abjecte traite d'êtres humains, cette forme moderne d'esclavage - que bon nombre de gouvernements occidentaux se sont échinés à taire, sinon occulter, pendant plus de dix ans, avec la complicité de certaines chancelleries ou personnalités corrompues, pour mettre en œuvre leur efficace mais basse stratégie géopolitique.
Du reste, ces accusations portées à l'encontre de Hashim Thaçi ne sont, comme je l'ai suggéré plus haut, pas neuves. En l'an 2003 déjà, après que Belgrade eut lancé contre lui un mandat d'arrêt international, via Interpol, pour trafic de drogue justement, il fut brièvement arrêté à l'aéroport de Budapest, en Hongrie, avant que le Ministère français des Affaires Etrangères, encore lui, ne le fasse libérer sur le champ, contrevenant lui-même ainsi, pour corser l'affaire, aux lois de la justice internationale. Puis il y eut 2005, année où il fut enfin ouvertement soupçonné, par le TPIY cette fois, de crimes de guerre. Et ce parallèlement à l'arrestation, par cette même institution, de trois de ses principaux lieutenants lorsqu'il était à la tête de la milice kosovare (la tristement célèbre UCK, donc). Mais ce fut alors Madeleine Albright, ancienne Secrétaire d'Etat sous Bill Clinton, qui, l'ayant toujours protégé depuis qu'elle l'imposa lors des négociations, au château de Rambouillet, sur une éventuelle partition du Kosovo entre Serbes et Albanais, empêcha que ledit dossier d'inculpation suive, normalement, son cours politico-judiciaire.
C'est dire, en effet, si la diplomatie occidentale, dont le sens de l'honneur lui fait parfois cruellement défaut, est au courant, depuis bien longtemps, des crimes et autres malversations, gravissimes s'il en est, de ce personnage, particulièrement peu recommandable et même hautement infréquentable, qu'est Hashim Thaçi. Mais il est vrai, malheureusement pour la vérité historique elle-même, qu'il n'y avait pas encore, à l'époque, WikiLeaks, ni un quelconque Julian Assange, pour oser dévoiler au grand jour, et se risquer à mettre ainsi en pleine quoique sombre lumière, les inqualifiables iniquités des puissants de ce monde ! »

DANIEL SALVATORE SCHIFFER
Philosophe, écrivain, auteur de « Requiem pour l'Europe - Zagreb, Belgrade, Sarajevo » (Ed. L'Âge d'Homme, 1993, où l'auteur relate notamment sa libération du camp de Manjaca, en Bosnie, où étaient retenus prisonniers, par les Serbes, près de 3.000 Bosno-Musulmans et quelques centaines de croates), « Les Intellos ou la dérive d'une caste - de Dreyfus à Sarajevo »(Ed. L'Âge d'Homme, 1995), « Les Ruines de l'intelligence - Les intellectuels et la guerre en ex-Yougoslavie » (Ed. Wern, 1997), « Les Déshérités ou le testament du Kosovo » (inédit, à paraître).

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