Terriens ! Réveillez-vous !

« Tant que les hommes n'auront ni plumes, ni branchies, il y a de fortes chances que les choses commencent sur Terre et se terminent sur Terre ». Plaisante évidence ? Le 9 février 2011, le général Elrick Irastorza exprimait le bon sens… Le bon sens d’un chef d’état-major des armées de terre. Sans pour autant vouer aux poubelles de l’histoire nos forces aériennes ou marines… Mais : « Il nous reste 20 bataillons d’infanterie, 3 de moins que les Suisses »…

Nos temps sont difficiles… L’échouage d’un baleineau sur nos plages – pardon de ne pas écrire « un bébé-baleine »… -, les efforts pour lui faire regagner la haute mer, où mille autres interventions témoignant du bon cœur de notre société, retiennent plus l’attention des grands médias que les réflexions d’un chef d’état-major de nos armées de terre…
Et pourtant… le 9 février 2011, le général Irastorza parlait d’or, à l’invitation du cercle Stratégia autour du thème : « Entre nécessités opérationnelles et contraintes budgétaires,
quelle armée de Terre en 2020 ? »
Le successeur du général Cuche, « tombé »au champ d’honneur de la triste affaire de Carcassonne, est un modèle d’officier général…

Lire : Le général Cuche : volontiers démissionnaire, ou démissionné volontaire ? http://www.lepoint.fr/actualites-monde/le-general-cuche-volontiers-demissionnaire-ou-demissionne/1648/0/258098

Commandements prestigieux, formations sans failles, l’homme a plus d’une corde à son arc. De l’opération ou de la réflexion, rien ne lui est étranger. Tout comme de « ses » hommes. A la suite de sa nomination en 2008, il s’est attaché à visiter deux régiments par semaine… Sans même oublier de rencontrer les représentants syndicaux des personnels civils…

Armée de terre ?…
Qu’en est-il en termes d’effectifs ? Un « Stade de France », un stade, qui, gradins et pelouse permettait d’accueillir les : « 88000 combattants qui, au terme du dernier Livre blanc de la défense (2008), constitueront le fer de lance de nos effectifs en 2014. » Et ne soyons pas chiche, grâce à la pelouse, il serait possible d’y adjoindre « sans mal les 6000 militaires non opérationnels et les 9000 civils de l’armée de terre, soit, en tout, 103000 hommes. »

Lire l’excellent numéro spécial : http://www.lespectacledumonde.fr

La droiture, la rectitude d’un très grand serviteur de la France, sont qualités plus que jamais nécessaires. Et toute une chaîne de commandement partage et témoigne de ces qualités.
Mais au sein de l’armée le moral est en berne.

En 2009, le général Irastorza n’hésitait pas à commenter une note « interne » et parlait :
«…d’inquiétudes profondes et générales qui portent à penser qu'un seuil d'alerte semble aujourd'hui atteint en matière de capacité d'absorption des réformes successives »

Pourquoi ?
Ne manque-t-il pas l’essentiel ? De l’essentiel qui ne tient pas aux qualités de nos soldats mais à la qualité « suprême » de l’Etat.
Ne doit-il pas dans tout le champ régalien qui est le sien, veiller à la défense de la souveraineté nationale ?

Portemont, le 11 avril 2011

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