Nous pensons à eux...
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La Vendée, grande meurtrie parmi les « meurtries » est connue de tous… Mais le « Pays » Basque ne doit pas être oublié ! Un « Pays » qui sous la monarchie française avaient préservé ses traditions ancestrales. Devenu français en 1451, le Labourd pouvait se prévaloir, par exemple, du règlement des successions en tenant compte du droit d'aînesse, dont bénéficiait tant la fille aînée que le fils aîné, moyennant d'assurer une contrepartie aux autres frères et soeurs célibataires. Les Basques ne connaissaient pas la féodalité, et jouissaient d'une véritable constitution, sous la direction de leurs assemblées élues, veillant « jalousement » à leurs « fors », vivant fièrement leur langue et leur foi catholique…
Un grand merci à Alexandre de La Cerda.
Portemont, le 14 avril 2011
En ce beau mois d’avril :
Honneur à Axular (Pedro Agerre Azpilikueta, le surnom Axular vient du nom de sa maison natale) qui est un des écrivains basques des plus importants. Il naquit à Urdazubi / Urdax (Navarre / Nafarroa) en 1535 et après ses études à Salamanque fut curé de Sare / Sara (Labourd / Lapurdi) jusqu'à sa mort. En 1601 on voulu l'expulser prétextant qu'il était étranger, mais eut la protection royale, du au fait qu'étant navarrais, il n'était pas étranger dans le Labourd / Lapurdi. Plus tard, en 1643, il écrira le livre intitulé Gero (Après), oeuvre majeure de la littérature basque. Il aura tant d'importance qu'il arrivera a passer dans la mythologie. Il est enterré à l'église de Sare. |
La déportation de la population basque par la Révolution française Le 22 février 1794, un arrêté des « représentants du peuple » Pinet et Cavaignac décrétait « infâmes » les communes de Sare, Itxassou et Ascain, et ordonnait l'éloignement de tous leurs habitants à plus de vingt lieues.
La mesure fut aussitôt exécutée : après avoir été entassés dans leur église, 2.400 habitants de Sare furent conduits dans 150 charrettes à Saint-Jean-de-Luz et Ciboure où ils furent soumis aux quolibets, vexations et lapidations des membres de la « Société Révolutionnaire » de la commune rebaptisée « Chauvin-Dragon ».
Parqués dans les églises et d'autres bâtiments désaffectés, ils furent bientôt rejoints par des milliers d'autres compatriotes arrachés à leurs foyers de Saint-Pée, Itxassou, Espelette, Ascain, Cambo, Macaye, Mendionde, Louhossoa, Souraïde, Aïnhoa, Biriatou etc... L'itinéraire fut spécialement établi de manière à traverser des quartiers mal famés, notamment à Saint-Esprit, où une population trouble et famélique leur réserva le plus terrible des accueils... L'hiver 1794 fut particulièrement rigoureux, et les prisonniers mouraient en chemin comme des mouches, particulièrement les plus jeunes et les vieillards. On relève encore parmi les inscriptions tombales des cimetières jalonnant le parcours des suppliciés : Françoise Larregain, d’Ascain, 2 mois. Françoise Duhart, d’Ascain, 8 mois. Pierre Darhamboure, d’Ascain, 7 mois. Etienne Lissarade, d’Itxassou, 7 ans. Jean Garat, 3 ans. Michel Camino, de Sare, 11 ans. Michel Etchave, 9 ans. Martin Etcheverry, de Sare, 80 ans. Jean Delicetche, de Souraïde, 80 ans, etc. Les enfants qui réussissaient à survivre à ce cauchemar étaient livrés à eux-mêmes. L'arrivée des survivants à destination églises et bâtiments désaffectés du Béarn, des Hautes-Pyrénées, des Landes, du Gers, du Lot-et-Garonne, jusque dans le Cantal et au-delà - ne signifia aucunement la fin de leurs tribulations, bien au contraire. Vers la fin du supplice Il fallut attendre quelques huit mois pour qu'enfin le 28 septembre 1794, les « représentants » Baudot et Garrot mettent fin à l'internement des Basques et les autorisent à rentrer chez eux. La ruine était totale, les maisons dévastées, pillées et brûlées, la terre en friche ou les récoltes volées, les bourgs vidés de leur population. Pour le seul village d'Itxassou, une liste officielle dénombrait 271 déportés et 211 émigrés ; car nombreux étaient les Basques qui avaient cherché leur salut dans les provinces voisines de Navarre et de Guipuzkoa pour éviter la déportation. De timides mesures de répartition n'aboutirent pratiquement jamais, quelques responsables furent vaguement inquiétés. La colère des victimes s'exprime parfaitement dans le « Sarako iheslarien Kantua » ou chant des fugitifs de Sare ; quant à Salvat Monho, il regrette dans « Orhoitzapenak » (mémoires) que « ne soit pas permise la plus ancienne des lois (celle du talion, ndlr.), de rendre à chacun ce qu’il nous a fait ! » Les prodromes de la tragédie Comment expliquer les causes profondes de la déportation criminelle d’une population civile qui aurait sans doute valu à ses auteurs, en d’autres temps, un « procès de Nuremberg », bien que l’enlisement sans fin de celui des Khmers rouges au Cambodge et l’impunité générale des responsables communistes semblent accréditer sérieusement une systématisation, à notre époque, des « doubles standards » d’appréciation et de jugement ? Une modération enrageante La situation à Bayonne est parlante à cet égard. Pôle marchand et libéral, les Protestants n’y furent par exemple guère inquiétés lors des guerres de religion qui avaient au XVIe siècle enflammé durablement toute la région alentour ; l’église de Saint-Jean-Pied-de-Port et celles de Chalosse, pour ne citer que celles-là, portent encore les séquelles des dévastations causés par Montgomery et ses troupes de Réformés.
Les Juifs de Saint-Esprit avaient déjà oublié que leur début d’émancipation était dû à la volonté de Louis XVI (et qu’ils avaient été plus d’une fois soutenus par les tribunaux royaux dans leurs querelles prolongés contre les marchands bayonnais, en particulier à propos du chocolat) : ils étaient donc disposés à servir la Révolution - tant qu’elle ne compromettrait pas leurs intérêts - et il feront durement sentir leur animosité envers les colonnes de déportés qui traverseront Saint-Esprit.
Quant aux députés représentant le nouveau département à la Convention, le procès du roi donna un aperçu de leur « modération » : Casenave, Conte, Meillan, Neveu, Pémartin et Sanadon se prononcèrent tous contre la peine de mort remplacée par la détention et le bannissement à la paix. Alexandre de La Cerda A suivre… |
Lire :
Pouvions-nous espérer meilleur guide ? Le 9 juin 2009
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