vendredi 21 janvier 2011






Ephéméride du 21 Janvier.



1338 : Naissance de Charles V, le Sage.

Christine de Pisan (femme de lettres du XIVème siècle) nous a laissé cette description du roi :

"De corsage estoit haut et bien formé, droit et large d'épaules, étroit par les flancs, le visage de beau tour, un peu longuet, grand front et large, les yeux de belle forme, bien assis, châtains de couleur, haut nez assez et bouche non trop petite, le poil ni blond ni noir, la charnure claire brune mais il eut la chair assez pâle et je crois que le fait qu'il était si maigre était venu par accident, non par tempérament. Sa physionomie était sage, raisonnable et rassise, à toute heure en tous états et en tous mouvements ; on ne le trouvait furieux et emporté en aucun cas, mais modéré dans ses actions, contenance et maintien. Eut belle allure, voix d'homme de beau ton, et, avec tout cela, certes, à sa belle parleuse était si bien ordonnée et si belle à entendre, sans aucune superfluité de discours, que je ne crois pas qu'aucun rhétoricien en langue française n'eût rien à en reprendre."

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Bien que de complexion maladive, il fut un travailleur acharné. Homme de cabinet, il se révéla bon juriste et diplomate. Sa prestance, son éloquence et sa sérénité firent oublier ses déficiences physiques. Sa personnalité est inséparable de celle du breton Bertrand du Guesclin dont la bravoure s'allia à un sens inné de la stratégie. Protecteur des arts et des lettres, Charles V installa au Louvre la librairie du roi qui devait constituer le premier fonds de la Bibliothèque nationale.

Son règne marqua le redressement de la France : il réorganisa les impôts et reconstitua une armée et une marine de guerre. La sagesse de Charles V fut de porter le débat politique sur le terrain intellectuel, de penser l'Etat : la science politique moderne est sortie de là.

Ce fut aussi d'abandonner les méthodes brutales de gouvernement et de leur préférer la loi et la justice. Ce fut encore d'engager la royauté dans le chemin qui conduisit à l'Etat de droit. Il fut ainsi peut-être le plus intelligent et le plus mesuré des rois du Moyen-Age.

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Charles V et Jeanne de Bourbon, Louvre

Voici un document fort intéressant : cette lettre de Charles V (ci dessous) adressée à son trésorier Pierre Scatisse, par laquelle il lui demande de lui envoyer une somme de 22.500 francs pour Noël; de compter au Duc d'Anjou, son frère, les 12.000 francs qu'il lui a promis pour l'achat du comté de Forez, et de préparer le paiement au Prince de Galles de 30.000 doublons d'Espagne pour la rançon de Bertrand du Guesclin.

Cette lettre, entièrement de la main du roi, est le plus ancien autographe royal connu. Elle est conservée au Archives nationales (cote AE II 386).

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Traduction actualisée :

Pierre. Ainsi qu'autrefois vous avions mandé que sans délai nous envoyiez les 22500 francs que demandés nous avons par maître J. Perdiguier et maintenant avons recu vos lettres qu'il sera avant le 15ème jour du mois de janvier que nous les ayons et trop en avons à faire à présent , je sais si cher que vous nous voulez faire plaisir, faites qu'avant Noël ou à Noël nous les aynons au plus tard. Nous [...] à notre frère le Duc d'Anjou 12000 francs à prendre sur l'aide de la redansion, payez [...] de Forez qu'il a acheté. Et si nous vous mandons que des deniers des [...] à ladite somme ou telle redevance lui en faites que son dit achat n'en demeure ou soit délié sans domage, mais que toutefois ce ne soit de l'argent que par ces présentes nous vous mandons à nous envoier délivrance de Bertrand du Guesclin en 30 mille doublons d'Espagne ou la valeur à payer en six mois après sa délivrance, la moitié les trois premiers mois accomplis puis après son départ de prison et l'autre moitié à la fin des six mois. Si nous ne savons encore si ledit Prince acceptera ladite obligation, et sitôt que nous le saurons, nous vous le ferons savoir. Si nous vous en avisons et vous mandons que vous mettiez ensemble des deniers dudit aide le plus que vous pourrez et si autre asignation après cette lettre vous étaoit faite, nous voulons que ces choses soient payées et soient accomplies. ecrit de notre main à Paris le 7ème jour de décembre [1367]. Charles.

1793 : Dix heures vingt: Assassinat de Louis XVI, acte fondateur des Totalitarismes modernes.

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Témoignage de l'abbé Edgeworth de Firmont, prêtre irlandais qui assista le Roi Louis XVI lors de son exécution:

"Les marches qui conduisaient à l'échafaud étaient extrêmement raides à monter. Le roi fut obligé de s'appuyer sur mon bras, et à la peine qu'il semblait prendre, je craignais un instant que son courage ne commençât à mollir. Mais quel ne fut pas mon étonnement lorsque, parvenu à la dernière marche, je le vis s'échapper pour ainsi dire de mes mains, traverser d'un pas ferme toute la largeur de l'échafaud, imposer silence, par son seul regard à quinze ou vingt tambours qui étaient vis-à-vis de lui, et d'une voix si forte qu'elle dut être entendue au pont tournant, prononcer ces paroles à jamais mémorables :

"Je meurs innocent de tous les crimes qu'on m'impute. Je pardonne aux auteurs de ma mort et je prie Dieu que le sang que vous allez répandre ne retombe jamais sur la France".

Témoignage de Léon Du Fresne, républicain modéré (dans son Journal):

"Ce matin du 21 janvier 1793, Paris s'est réveillé au milieu d'un formidable déploiement de forces. Tous les sectionnaires et les fédérés forment, du Temple à la place de la Révolution (actuelle place de la Concorde, ndlr) une double haie. Sur la place même, vingt mille hommes montent la garde, l'arme au pied. La ville semble retenir son souffle. Le Conseil général du département a ordonné la fermeture des barrières, on ne peut plus entrer dans Paris ni en sortir sans une autorisation spéciale. Tous les bataillons doivent gagner leurs positions pour sept heures, mais, depuis cinq heures, on entend le roulement des canons, le trot de la cavalerie, le pas lourd des fantassins en marche."

On aurait dit que, saisis par la grandeur de l'événement, ces hommes et ces femmes qui attendent depuis des heures, sont soudain frappés de stupéfaction. Le silence qui accompagne le roi à sa descente de voiture, revêt l'aspect d'un hommage solennel. Quiconque aurait crié "Vive le roi" en un pareil moment aurait été appréhendé sur-le-champ. Mais ce silence sonne bien plus fort à mes oreilles que tous les vivats. Averti par quelque instinct secret, ce peuple qui, depuis des mois a voué son souverain aux gémonies, comprend qu'il assiste à un tournant de l'Histoire de France et que le sacrifice de Louis prélude à une suite d'événements qui menacera l'existence du pays.

Un des aides de Sanson, le bourreau, et un garde municipal ouvrent la portière, tandis que d'un pas assuré, Louis descend de la voiture... Se tournant vers les gardes et désignant son confesseur, le roi leur lance : "Messieurs, je vous recommande Monsieur que voilà ; ayez soin qu'après ma mort, il ne lui soit fait aucune insulte."

Je me souviens que les aides de Sanson entourent le roi, voulant s'emparer de ses vêtements. Sans violence mais fermement, Louis les repousse et quitte lui-même son habit, sans que le froid le fasse tressaillir le moins du monde. Puis il ouvre largement le col de sa chemise et, pour dégager son cou, la rabat sur ses épaules. Il se produit alors un incident dont la vue m'arrache, malgré les efforts que je fais pour me contenir, un cri de réprobation. Un des aides du bourreau s'empare des mains du roi. Celui-ci les retire d'un mouvement violent : "Auriez-vous l'intention de me lier les mains ?" interroge-t-il d'une voix que la colère renforce et, comme son interlocuteur acquiesce, il s'écrie : "Jamais ! Jamais je n'y consentirai. Faites ce que l'on vous a commandé de faire, mais vous ne m'attacherez point !" » C'est alors que l'abbé Firmont se penche vers l'oreille du roi - j'appris par la suite ce qu'ils s'étaient dits : "Sire, je vois dans ce nouvel outrage un dernier trait de ressemblance entre Votre Majesté et le Dieu qui va être sa récompense."

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L'abbé Henry Essex Edgeworth de Firmont (1745-1807),

Portrait, Paris, Musée Carnavalet

L'indignation qui s'est emparée de lui, disparaît d'un coup et le roi, esquissant un demi-sourire, répond: "Assurément, il faut Son exemple pour que je me soumette à pareil affront." Et il se laisse attacher les mains derrière le dos. Après quoi, un autre aide de Sanson lui coupe rapidement les cheveux. Puis, il commence à gravir le raide escalier - presque une échelle - qui mène à l'échafaud. L'abbé Firmont s'efforce de l'aider à monter, mais à un moment, Louis semble trébucher. Ce n'est pas dû à un moment de faiblesse, mais uniquement à la difficulté de se maintenir en équilibre pour un homme de son poids et de sa taille. Pendant que le roi gravit les ultimes degrés de son supplice, les tambours, qui ont battu jusque-là, se taisent en même temps que les murmures de la foule dans l'attente du moment fatidique. Traversant la plate-forme de la guillotine et s'avançant à son extrême bord, le roi s'adresse à l'assistance. Sa voix est si forte qu'on l'entend jusqu'au pont tournant des Tuileries :

"Peuple, s'écrie-t-il, je meurs innocent de tous les crimes qu'on m'impute. Je pardonne aux auteurs de ma mort, et je prie Dieu que le sang que vous allez répandre ne retombe jamais sur la France." On ne peut en entendre davantage. D'un geste, Santerre commande aux tambours de reprendre leur roulement afin de couvrir la voix du souverain ; la liberté, qu'on proclame à grands sons de trompe, ne va pas jusqu'à laisser Louis s'exprimer librement.

Quelques instants plus tard, le couperet de la guillotine tombe. Il est dix heures vingt à l'horloge de l'Histoire... Brandissant la tête du supplicié comme un trophée, Sanson semble libérer la populace de la retenue qu'elle a observée jusqu'alors. Des cris, maudissant celui qui vient de mourir, s'élèvent. La vue du sang provoque une sorte d'hystérie collective qui rappelle de manière inquiétante les pires moments de la barbarie. Des gardes s'activent à tremper leurs piques et leurs sabres dans le sang du roi ; un autre s'en répand sur les joues. Un autre encore paye quinze livres au bourreau une touffe de la chevelure royale...

Le corps du roi est transporté au cimetière de la Madeleine de La Ville-L'Evêque, où il est inhumé. Une chapelle expiatoire, élevée en 1815, marquera l'emplacement où repose la dépouille royale. Pour ma part, j'aurais souhaité que la République eût été portée sur les fonts baptismaux d'une autre manière... »

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La Chapelle expiatoire

1794 : La date ayant été bien sûr choisie volontairement, les Colonnes Infernales de Turreau fondent sur la Vendée. Après la dislocation de l’armée vendéenne à Savenay, la Convention décide de poursuivre la "pacification" de la Vendée.

Le soutien apporté à la contre-révolution par la population ayant été puissant, Robespierre et son gouvernement souhaitent appliquer jusqu’au bout leur résolution du 1er août, prônant des mesures extrêmes pour détruire la rébellion : destruction des récoltes et des villages, exécution des suspects, confiscation du bétail.

Turreau va mettre en œuvre avec application cette politique de la terre brûlée. Seules quelques villes d’importance doivent être épargnées, le reste peut être rasé… Pendant près de cinq mois, les colonnes infernales vont multiplier exactions et massacres.

http://www.loire-france.com/histoire/guerres-vendee/colon...

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"Nous ferons un cimetière de la France plutôt que de ne pas la régénérer à notre manière et de manquer le but que nous nous sommes proposé" déclarait Carrier. Qui, sans crainte de la contradiction, faisait pourtant sienne aussi cette déclaration: "Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs." (Article 35 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1793)....

1867 : Naissance de Maxime Weygand.

http://www.seconde-guerre.com/biographies/biographie-n-We...

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1976 : Premiers vols réguliers du Concorde.

Le supersonique franco-britannique effectue ses deux premiers vols commerciaux : l'Angleterre ouvre la ligne Heathrow-Bahrein ( Emirats Arabes Unis ) et la France inaugure le trajet Orly-Rio de Janeiro, via le Sénégal.

Au début de février, les vols réguliers seront autorisés vers les Etats-Unis. La vitesse de Mach 2,23 ( soit 2.754 km/h, un exploit ) permettait aux homme d’affaires de partir vers onze heures du matin et d’être à l’heure à New-York pour une réunion à huit heures du matin, après à peine 3h26 de vol.....

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