Liban : Nasrallah menace de «couper la main» à qui arrêtera des membres du Hezbollah
BEYROUTH -
Le Hezbollah a haussé le ton jeudi, menaçant de “couper la main” qui arrêtera des membres du parti chiite dans le cadre de l’enquête de l’ONU liée à l’assassinat du dirigeant Rafic Hariri, une mise en garde susceptible d’aviver les tensions au Liban déjà divisé sur ce dossier.
Le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) a été mis en place par l’ONU pour enquêter sur l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, père de l’actuel chef du gouvernement Saad Hariri, dans un attentat à Beyrouth en 2005.
Un bras de fer oppose le camp de Saad Hariri, qui soutient le TSL, à celui du Hezbollah depuis que le chef du mouvement chiite Hassan Nasrallah a dit s’attendre à ce que le tribunal publie un acte d’accusation mettant en cause des membres de son parti dans cet assassinat.
Le TSL, qui refuse de commenter ce genre de “spéculations”, n’a pas donné de date pour l’acte d’accusation.
“Ceux qui pensent que la Résistance (c-a-d le Hezbollah) acceptera toute accusation contre ses militants ou ses dirigeants se trompent”, a averti dans un discours par vidéo-conférence M. Nasrallah, qui accuse le TSL d’être “politisé” et d’avoir basé son enquête sur de faux témoignages.
“Ceux qui sont impatients de voir publier l’acte d’accusation et qui pensent que nous allons permettre l’arrestation d’un seul de nos jihadistes se trompent”, a-t-il dit à l’occasion de la “Journée du martyr”, qui commémore les combattants tués dans des combats avec l’armée israélienne.
Le Hezbollah “va couper la main qui se tendra vers un seul d’entre eux”, a-t-il menacé, sous les applaudissements et les cris du public rassemblé dans un complexe de la banlieue sud de Beyrouth, bastion du plus puissant mouvement militaire au Liban.
Selon lui, le parti n’acceptera en aucun cas cette éventualité, “quelles que soient les pressions et les menaces”. “Ceux qui pensent que nous n’allons pas nous défendre se trompent. Nous nous défendrons de la manière que nous jugerons convenable”.
Une éventuelle mise en cause du Hezbollah a suscité les craintes d’un regain de violences et d’un effondrement du gouvernement d’union de Saad Hariri, auquel participe le parti chiite.
Hassan Nasrallah a réaffirmé que le TSL était un instrument entre les mains des Etats-Unis et d’Israël qui veulent “guillotiner la résistance”.
“Les Libanais ont devant eux une occasion en or pour sauver leur pays d’un complot israélo-américain”, a-t-il dit. “Ils ont deux choix: soit livrer leur pays à (Jeffrey) Feltman (secrétaire d’Etat adjoint américain) et à (Hillary) Clinton (secrétaire d’Etat), soit coopérer avec les efforts de la Syrie et de l’Arabie saoudite”.
Ces deux pays arabes tentent depuis plusieurs mois d’apaiser les tensions au Liban liées au TSL.
“Nous ne sommes pas des accusés. Ceux qui nous accusent sont ceux qui ont assassiné Rafic Hariri“, a encore dit le chef du Hezbollah.
Mme Clinton, qui classe le Hezbollah comme organisation terroriste, a réitéré mercredi le soutien de Washington au TSL, affirmant que les tentatives de l’affaiblir ne pouvaient être “tolérées”.
Lors d’une visite lundi à Beyrouth, le sénateur américain John Kerry a affirmé que le Liban n’avait pas le pouvoir d’”arrêter” le TSL.
Le chef du Hezbollah a affirmé qu’il ne craignait nullement une nouvelle guerre israélienne, après celle de 2006 au cours de laquelle l’Etat hébreu n’a pas pu neutraliser son mouvement.
“Qu’il y ait un acte d’accusation ou pas, nous attendons ce jour et sommes prêts à faire face à toute guerre israélienne contre le Liban pour remporter une victoire éclatante”, a-t-il dit.
Source : RomandieNews
(bivouac-id.com)
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