Ephéméride du 25 Avril.
1214 : Naissance du futur Louis IX (Saint Louis).
Il naît à Poissy, où il sera baptisé, et signait volontiers, pour cette raison, Louis de Poissy...
Il naît à Poissy, où il sera baptisé, et signait volontiers, pour cette raison, Louis de Poissy...
Les fonts baptismaux de Poissy, où fut baptisé Saint Louis.
De Jacques Bainville (Histoire de France, chapitre V, Pendant 340 ans, l'honorable maison capétienne règne de père en fils :
".....En
1236, Louis IX est majeur. Il vient d'épouser Marguerite de Provence.
Mariage politique qui prépare la réunion d'une autre province. Mais les
époux ont d'étranges affinités. Leurs sentiments sont les mêmes. Le
saint roi a près de lui une véritable sainte. Quel est ce règne étonnant
qui s'ouvre? Oh! si le phénomène est d'une incomparable beauté, s'il
est unique dans l'histoire, il n'échappe pourtant pas à une sorte de
règle. Le règne de saint Louis succède à ce qu'on pourrait appeler, en
forçant un peu les mots, le rationalisme du temps de Philippe Auguste.
C'est une réaction. La royauté capétienne a déjà vu Robert le Pieux
succéder à Hugues. Saint Louis représente un retour à l'idée du
prêtre-roi. Il est en harmonie avec son temps, celui de saint Thomas
d'Aquin, marqué par un renouveau de foi chrétienne. Toutes proportions
gardées, c'est ainsi qu'après les encyclopédistes, le début du
dix-neuvième siècle verra le Génie du christianisme et une renaissance
religieuse.
Enluminure représentant le roi et sa mère, Blanche de Castille.
Mais la monarchie a grandi, Louis IX, ce n'est
plus le pieux Robert qui s'enfermait dans son oratoire. La monarchie a
des devoirs, des traditions, une vitesse acquise. Saint Louis continuera
ses prédécesseurs. Seulement il les continuera en développant un
élément que, jusqu'à lui, la dynastie capétienne n'avait qu'à peine
dégagé. Les qualités de sa race, il les poussera jusqu'à la vertu,
jusqu'à la sainteté. La royauté française était un peu terre à terre.
Par lui, elle prendra un caractère de grandeur spirituelle dont elle
gardera toujours le reflet. On a remarqué que la plupart des autres
maisons royales ou impériales d'Europe avaient pour emblèmes des aigles,
des lions, des léopards, toutes sortes d'animaux carnassiers. La maison
de France avait choisi trois modestes fleurs. Saint Louis a été la
pureté des lis......
.....À l'intérieur également le règne de saint
Louis fut celui de la justice. Ce ne fut pas celui de la faiblesse : il
eut la justice des justiciers et savait fort bien faire pendre, même les
barons. Il y a aussi une sainteté de l'ordre et des lois. Louis IX
continua l'œuvre des légistes, - il en avait pour amis, - en
l'adoucissant de christianisme et d'humanité. « Bataille n'est pas voie
de droit », disait-il pour refuser les « jugements de Dieu ». C'est
comme juge royal, sous le chêne de Vincennes, que son souvenir est resté
populaire. Il ne se contentait pas de prêcher d'exemple. Il organisait
les tribunaux, la procédure. Il mettait le « Parlement » au-dessus des
autres juridictions. C'est sous son règne que cette cour d'appel et de
justice reçoit ses attributions principales. Et le Parlement jouera un
grand rôle dans notre histoire. En unifiant le droit, il unira la
nation. Il renforcera l'État en éliminant peu à peu les justices
féodales, jusqu'au jour où le Parlement lui-même, devenu pouvoir
politique, sera un danger pour la monarchie.
Réformateur judiciaire, saint Louis fut aussi un
réformateur de la société. Il pousse à la libération des serfs, il étend
le droit de bourgeoisie. Surtout il organise les corporations.
L'existence et les droits de l'ouvrier reçoivent protection dans un
« ordre social chrétien », inscrit au célèbre Livre des Métiers. Si la
figure de saint Louis est devenue si vite idéale, si elle est restée
légendaire, ce n'est pas seulement parce que ce roi était bon, juste et
charitable. C'est parce que, sous son règne, par « la bonne droiture »,
comme disait Joinville, la France était devenue plus prospère, la vie
plus douce, plus sûre, plus humaine. Il léguera à la monarchie
capétienne et à la France une renommée qui ne s'effacera plus.
Ce pieux roi, il ne faudrait pas le prendre pour
un roi clérical. Pas plus que celle de Philippe Auguste, sa monarchie
n'est une théocratie. Le roi n'est pas l'esclave du clergé, dont la
noblesse n'est pas davantage l'associée. C'eût été trop simple ! À
chaque instant, les intérêts diffèrent, les conflits et les compétitions
éclatent. La piété, la sainteté même de Louis IX le rendaient plus
indépendant qu'un autre dans ses relations avec l'Église parce qu'il
était insoupçonnable du point de vue de la foi. Michelet remarque avec
raison que, s'il n'y avait eu saint Louis, Philippe le Bel n'eût
peut-être pas osé entrer en lutte avec le pape....."
Voltaire dans son Essai sur les moeurs écrira à propos de Saint Louis :
"Il n'est pas donné à l'homme de porter plus loin la vertu".
1507 : Le mot "Amérique" employé pour la première fois.
C'est le géographe Martin Waldseemüller qui est le premier à utiliser le nom Amérique, à Saint Dié des Vosges, dans son «Introduction à la cosmographie..."
Il y écrit : «...Aujourd'hui
ces parties de la terre (l'Europe, l'Afrique et l'Asie) ont été plus
complètement explorées, et une quatrième partie a été découverte par
Amerigo Vespucci, ainsi qu'on le verra plus loin. Et comme L'Europe et
L'Asie ont reçu des noms de femmes, je ne vois aucune raison pour ne pas
appeler cette autre partie Amerigé c'est-à-dire terre d'Amerigo,
d'après l'homme sagace qui l'a découverte. On pourra se renseigner
exactement sur la situation de cette terre et sur les coutumes de ses
habitants par les quatre navigations d'Amerigo qui suivent».
On lit bien le mot Americi sur le texte de gauche, à la ligne neuf :
1566 : Mort de Louise Labé.
Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie :
Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie ;
J'ai chaud extrême en endurant froidure :
La vie m'est et trop molle et trop dure.
J'ai grands ennuis entremêlés de joie.
Tout à un coup je ris et je larmoie,
Et en plaisir maint grief tourment j'endure ;
Mon bien s'en va, et à jamais il dure ;
Tout en un coup je sèche et je verdoie.
Ainsi Amour inconstamment me mène ;
Et, quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me trouve hors de peine.
Puis, quand je crois ma joie être certaine,
Et être au haut de mon désiré heur,
Il me remet en mon premier malheur.
J'ai chaud extrême en endurant froidure :
La vie m'est et trop molle et trop dure.
J'ai grands ennuis entremêlés de joie.
Tout à un coup je ris et je larmoie,
Et en plaisir maint grief tourment j'endure ;
Mon bien s'en va, et à jamais il dure ;
Tout en un coup je sèche et je verdoie.
Ainsi Amour inconstamment me mène ;
Et, quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me trouve hors de peine.
Puis, quand je crois ma joie être certaine,
Et être au haut de mon désiré heur,
Il me remet en mon premier malheur.
1792 : Premièr emploi de la guillotine.
Nicolas-Jacques Pelletier, voleur de grand chemin, qui a frappé un
citoyen pour lui extorquer ses assignats, est la première personne a
être exécutée au moyen de la Guillotine.
C'est le 10 octobre 1789 que le docteur Guillotin avait présenté son système
devant l’Assemblée nationale : « Avec ma machine, je vous fais sauter
la tête en un clin d’œil, et vous ne souffrez point. ». Le journal
polémiste royaliste, Les Actes des Apôtres, qui avait pris le
parti de s'opposer à la Révolution en cultivant la moquerie et l'ironie,
tourna en dérision cette nouvelle lubie de révolutionnaires, et en fit
une chanson : c'est l'une des choses qui contribua le plus à attacher à
cette machine le nom de Guillotin.
Le 20 janvier 1790, Guillotin réexposea les divers points
concernant son projet sur l’exécution capitale et, le 3 juin 1791, le
député Le Peletier-de-Saint-Fargeau proposa d’inscrire dans le code
pénal, la définition célèbre : « Tout condamné à mort aura la tête
tranchée ». Le 25 septembre, puis le 6 octobre 1791, les législateurs
adoptèrent les articles 2 et 3 du Code pénal qui s’énoncent ainsi :
2° La peine de mort consistera dans la simple privation de la vie,
sans qu’il puisse jamais être exercé aucune torture envers les
condamnés.
3° Tout condamné à mort aura la tête tranchée.
La guillotine, d’abord installée dans la cour du Carrousel,
fit sa première apparition sur la place de la Révolution (ex Place
Louis XV, aujourd'hui Place de la Concorde) en octobre et novembre 1792
pour décapiter, devant l'emplacement de leur forfait, les auteurs des
vols des bijoux de la Couronne conservés au Garde-meuble (Ministère de
la marine). Elle fit sa seconde apparition le 21 janvier 1793, pour
décapiter Louis XVI.
Du 11 mai 1793 au 9 juin 1794, soit pendant treize mois,
elle fonctionna sans discontinuité, érigée entre la statue de la Liberté
et le Pont-Tournant (entrée du jardin des Tuileries). C’est là que
Marie-Antoinette fut suppliciée, le 16 octobre 1793.
En tournée, la guillotine fut installée trois
jours durant place de la Bastille, puis place du Trône-Renversé
(aujourd'hui, Place de la Nation), revint Place de la révolution pour
deux jours après le 9 thermidor (27 juillet 1794) pour l'exécution des
amis de Robespierre, puis une dernière fois, en mai 1795, pour celle des
émeutiers du 1er prairial.
En plein règne napoléonien, le 25 juin 1804, elle sera
dressée une dernière fois, en Place de Grève, devant la Mairie, pour
l’exécution de Cadoudal et de ses onze compagnons
Le nombre des personnes qui furent décapitées à Paris
pendant la Révolution peut être de 2.498, dont 1.119 place de la
Concorde, 73 place de la Bastille et 1.306 place de la Nation (pour René
Sedillot : 2.639 à Paris, et 42.000 en France) :
Parmi les personnes qui furent suppliciées place de la
Concorde: Louis XVI, Marie-Antoinette, Madame Elisabeth, Madame Roland,
Charlotte Corday, Lamoignon de Malesherbes, Lavoisier,
Philippe-Égalité, Brissot de Warville, Danton, Robespierre, Jacques-René
Hébert Saint-Just, la Comtesse du Barry...
Parmi celles qui furent suppliciées place de la Nation : les Carmélités de Compiègne (du Dialogue des Carmélites)...
Publié dans Ephéméride....Ou: Balade dans notre Culture.
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