mardi 10 avril 2012






Ephéméride du 10 Avril.

1916 : Ordre du jour mythique du général Pétain : "Courage ! On les aura !".

La bataille de Verdun, qui a débuté le 21 février, dure depuis maintenant 7 semaines. Elle ne s'achèvera que le 19 décembre.

http://www.fissiaux.org/verdun14-18/index.html

Écouter : "La marche du Régiment de Sambre et Meuse" : 43eme R.I. de Lille - Sambre et Meuse.mp3

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Von Falkenhayn a voulu cette bataille précisément là, à Verdun, pour, selon ses propres mots, "saigner à blanc l'armée française". Or, l'Etat major français ne croyait pas à une attaque sur Verdun : Verdun est un saillant, on n'attaque pas un saillant, disait-on...

Le calcul de Falkenhayn était de tailler en pièce l'armée française au moyen de son artillerie : deux millions d’obus — un obus lourd toutes les trois secondes — tombèrent sur les positions françaises les deux premiers jours de l'offensive allemande.

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Lance-fusées allemand ou Minenwerfer de 245 mm.


Mais, en fait, si l'artillerie causa bien 80% des pertes à Verdun, la bataille se révélera presque aussi coûteuse pour l'attaquant : elle fit au total plus de 300 000 morts (163 000 soldats français et 143 000 allemands) et 500.000 blessés.

Alors que, côté allemand, c'est pour l'essentiel les mêmes corps d'armée qui livreront toute la bataille, l'armée française fera passer à Verdun, par rotation, 70 % de ses Poilus, ce qui contribua à l'importance symbolique de cette bataille et à la renommée du général Pétain qui commanda la première partie de la bataille.

Quatre jours à peine après le début de l'offensive, Pétain, qui commande la 2ème Armée, est nommé par Joffre -dès le 25 février- commandant en chef du secteur de Verdun. Comme Falkenhayn, Pétain croit en l'artillerie et, pour lui la progression de l'infanterie doit s'effectuer avec l’appui de l’artillerie.

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Hopital de Verdun Glorieux.

Il est économe des efforts de ses hommes. Il veille à adoucir au maximum la dureté des épreuves pour ses troupes. Dans un premier temps, il réorganise la défense. Une artillerie renforcée dans la mesure des disponibilités couvre les unités en ligne. Les forts sont réarmés.

Pour ménager ses troupes, il impose le "tourniquet" : les troupes se relaient pour la défense de Verdun. En juillet, 70 des 95 divisions françaises ont participé à la bataille

Dans un second temps, il réorganise la logistique. La seule voie de ravitaillement possible consiste en une voie ferrée sinueuse doublée d’une route départementale. La route ne fait que sept mètres de large et se transforme en bourbier dès les premières pluies. Sur ces 56 km de piste, il fait circuler une succession ininterrompue de camions roulant jour et nuit.

Cette artère vitale pour le front de Verdun est appelée « La Voie Sacrée » par Maurice Barrès. Il y circule plus de 3 000 camions, un toutes les quinze secondes. 90 000 hommes et 50 000 tonnes de munitions sont transportés chaque semaine.

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Les canons de 155 mm arrivent par la voie sacrée Bar-le-Duc/Verdun

Enfin, il réorganise l’artillerie. L’artillerie lourde restante est récupérée. Un groupement autonome est créé et directement placé sous ses ordres. Cela permet de concentrer les feux sur les points les plus menacés.

Le résultat de cette rapide et energique reprise en main ne se font pas attendre. Si les allemands attaquent au mort Homme et du côté du fort de Vaux, ils n'iront pas plus loin que le village de Fleury-devant-Douaumont, qui fut pris et repris seize fois. Ce village, qui fait aujourd'hui partie des huit villages fantômes de France (qui ont un maire, mais n'ont plus d'habitants), a représenté l'avance extrême de l'armée allemande devant Verdun.

C'est au cours de ces batailles pour Douaumont que Pétain écrira ce fameux Ordre Général 94 :

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