1962-2012.
Mémoire brûlante de la guerre d’Algérie
Le cinquantenaire de la fin de la guerre suscite une intense “bataille mémorielle”.
La gauche avance sous le masque des bons sentiments.
A gauche comme à droite, l’année du cinquantenaire de la fin de la guerre d’Algérie ravive la “bataille des mémoires” et le souvenir douloureux des crimes de masse dont furent victimes les Français “de là-bas” et les harkis.
« Cette année sera-t-elle, comme le fut 1995 pour nos compatriotes juifs, celle de la reconnaissance par les États français et algérien du génocide des harkis et de leurs familles, du massacre de milliers d’Européens d’Algérie et de soldats français ? », s’interroge Bernard Coll, secrétaire général de l’association Jeune Pied-Noir.
Il organisait ce 24 janvier une réunion au Sénat pour présenter sa “convention candidat-rapatriés” qui demande aux candidats de s’engager à présenter un projet de loi de « reconnaissance de la responsabilité de l’État français ».
Une telle loi répond à l’attente formulée en septembre 1995 par plus de deux cents associations de Français rapatriés et d’anciens combattants d’Algérie. « Elle pourrait solder définitivement en 2013 la dette de la nation à l’égard des rapatriés spoliés », insiste Bernard Coll.
On n’en est pas là, mais cette communauté (3,2 millions de votants “pieds-noirs”, 800 000 voix de harkis) reste mobilisée et l’idée fait son chemin à l’Assemblée nationale.
Le député Élie Aboud, infatigable défenseur des pieds-noirs, et Renaud Bachy, le président de la mission interministérielle aux rapatriés, organisaient un colloque ce 25 janvier sur les réparations dues par la France et l’Algérie. À l’Assemblée encore, le 8 février, sera présentée la Valise ou le Cercueil, film bouleversant de Charly Cassan et Marie Havenel.
Cet intense travail de mémoire se poursuit, du 27 au 30 janvier, dans le cadre des Rencontres internationales du cinéma à Vincennes. Cette sixième édition, marquée par un débat sur la guerre d’Al gérie au cinéma, permettra de voir des documentaires remarquables et trop peu diffusé, comme Harkis, histoire d’un abandon (de Marcela Feraru) ou Harkis, les sacrifiés (de Taouès Titraoui et Bernard Coll). Ce film rappelle l’engagement devant la communauté des harkis du candidat Sarkozy, le 31 mars 2007, de reconnaître, s’il était élu, la responsabilité de l’État dans l’abandon et le massacre des harkis…
Dans cette bataille des mémoires, la gauche n’est pas en reste. Le 4 février, l’Association harkis et droits de l’homme et la Licra organisent un colloque sur “La tragédie des harkis : crime contre l’humanité ? ”. Sans procès d’intention, on peut déjà regretter le côté convenu des “débatteurs”. La plupart n’ont jamais caché leurs sympathies pour la révolution algérienne.
La gauche semble vouloir récupérer la cause des harkis !
De nombreuses associations se disent aussi choquées par le festival “La guerre d’Algérie, images et représentations”, organisé au Forum des images par la Mairie de Paris. « La majorité des films présentés font l’apologie du FLN », observe le général Maurice Faivre, historien trop souvent oublié par les “grands médias”. On cherche en vain la programmation de l’Honneur d’un capitaine, du Complot, des Centurions et de documentaires marquants comme Hélie de Saint Marc, Servir ? ou le Destin d’un capitaine. Souvent issus de la gauche, les conférenciers sont plutôt univoques. Le général Faivre le regrette : « Un débat ouvert entre des historiens de tendances différentes permettrait des avancées de la recherche historique. »
La suite dans Valeurs Actuelles Frédéric Pons
Le cinéma et la guerre d’Algérie, table ronde animée par Frédéric Pons, à Vincennes, le dimanche 29 janvier, à 16 h 45. Rens. : www.vincennes.fr
Photo © ECPAD
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