dimanche 18 septembre 2011





Ephéméride du 18 Septembre.



1180 : Mort de Louis VII, Philippe Auguste roi de France.

Louis VII avait accédé au pouvoir à l'âge de 16 ans, et était un homme extrêmement religieux: sa femme, Aliénor d'Aquitaine, le surnommait « le moine ». Il démontra sa foi en participant activement à la deuxième croisade et en s'affirmant tout au long de sa vie comme le protecteur de l'Église. Mais il n'oublia pas pour autant les intérêts de la dynastie capétienne. En prenant systématiquement le parti de l'Église contre les seigneurs abusifs, il réussit à affermir son autorité dans tout le royaume et même à agrandir le domaine en direction de la Bourgogne et de l'Auvergne. Comme ses prédécesseurs, Louis VII a contribué à l'affaiblissement du pouvoir féodal.

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La France s'enrichit sous son règne, l'agriculture se transforme et gagne en productivité, la population augmente, le commerce et l'industrie se développent, une véritable renaissance intellectuelle apparaît, et le territoire se couve de châteaux forts construits en pierre.

Pourtant, problèmes et difficultés diverses ne manquaient aps au début du règne, comme le montrent les deux extraits suivants :

I : De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre V, Pendant 340 ans l'honorable famille capétienne règne de père en fils :

"....Sous Louis le Gros, la croissance du royaume avait fait des progrès considérables. Le règne de son successeur faillit tout compromettre. Louis VII s'était très bien marié. Il avait épousé Éléonore de Guyenne, dont la dot était tout le Sud-Ouest. Par ce mariage, la France, d'un seul coup, s'étendait jusqu'aux Pyrénées. Les deux époux ne s'entendirent pas et Louis VII paraît avoir eu de sérieux griefs contre la reine; la France aussi a eu son « nez de Cléopâtre » qui a failli changer son destin. Toutefois cette union orageuse ne fut annulée qu'après quinze ans, lorsque Suger, le bon conseiller, eut disparu. Ce divorce fut une catastrophe. Bien qu'Éléonore ne fût plus jeune, elle ne manqua pas de prétendants et elle porta sa dot à Henri Plantagenet, comte d'Anjou. C'était une des pires conséquences du démembrement de l'État par le régime féodal que le territoire suivît le titulaire du fief homme ou femme, comme une propriété. Dans ce cas, la conséquence fut d'une gravité sans pareille.

Le hasard voulut, en outre, que le comte d'Anjou héritât presque tout de suite de la couronne d'Angleterre (1154). Le Plantagenet se trouvait à la tête d'un royaume qui comprenait, avec son domaine angevin, la Grande-Bretagne et la Normandie et, par Éléonore de Guyenne, l'Auvergne, l'Aquitaine. Serré entre cet État et l'empire germanique, que deviendrait le royaume de France ? C'est miracle qu'il n'ait pas été écrasé. La fin du règne de Louis VII se passa à écarter la tenaille et à défendre les provinces du Midi contre l'envahissement anglo-normand. Une grande lutte avait comrnencé. Elle ne devait avoir de trêve qu'avec saint Louis. Ce fut la première guerre de cent ans...."

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II : De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre V, Pendant 340 ans, l'honorable famille capétienne règne de père en fils :

"...Pour conduire cette lutte contre l'État anglo-normand, il se trouva un très grand prince, le plus grand que la tige capétienne eût donné depuis Hugues Capet. Philippe Auguste, devenu roi avant l'âge d'homme, car il était né tard du second mariage de Louis VII, fut d'une étonnante précocité.

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Philippe Auguste et Richard Coeur de Lion se querellant à Messine, enluminure issue des Grandes Chroniques de France, XIVe siècle, bibliothèque nationale de France.

Chez lui, tout était volonté, calcul, bon sens et modération. En face de ces deux fous furieux, Richard Cœur de Lion et Jean sans Terre, fils d'Éléonore et d'Henri Plantagenet, Philippe Auguste représente le réalisme, la patience, l'esprit d'opportunité. Qu'il allât à la croisade, c'était parce qu'il était convenable d'y aller. Il rentrait au plus vite dans son royaume qui l'intéressait bien davantage, laissant les autres courir les aventures, profitant, pour avancer ses affaires, de l'absence et de la captivité de Richard Cœur de Lion.

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Le château de Richard coeur de lion aux Andelys

Chez Philippe Auguste, il y a déjà des traits de Louis XI. Ce fut, en somme, un règne de savante politique et de bonne administration. C'est pourquoi l'imagination se réfugia dans la légende. La littérature emporta les esprits vers des temps moins vulgaires. Le Moyen Âge lui-même a eu la nostalgie d'un passé qui ne semblait pas prosaïque et qui l'avait été pareillement. Ce fut la belle époque des chansons de geste et des romans de chevalerie. Le siècle de Saladin et de Lusignan, celui qui a vu Baudouin empereur de Constantinople, a paru plat aux contemporains. Ils se sont réfugiés pour rêver, auprès de Lancelot du Lac et des chevaliers de la Table Ronde. Il faudra quatre cents ans pour qu'à son tour, fuyant son siècle, celui de la Renaissance, le Tasse découvre la poésie des croisades.

Philippe Auguste n'avait qu'une idée : chasser les Plantagenets du territoire. Il fallait avoir réussi avant que l'empereur allemand, occupé en Italie, eût le loisir de se retourner contre la France..."

1595 : Henri IV absous par le Pape...

Les ambassadeurs du roi de France obtiennent de Clément VIII l'absolution de Henri IV, toujours sous le coup d'une accusation d'"hérésie" lancée dix ans plus tôt contre lui par Sixte Quint. Le geste équivaut à le reconnaître comme roi légitime.

La cérémonie a lieu à Saint-Pierre de Rome et se déroule en l'absence du roi. Ce sont ses émissaires catholiques, Jacques Davy du Perron et Arnauld d'Ossat, qui reçoivent à sa place la bénédiction du Souverain Pontife......

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Le titre du chapitre X de l'Histoire de France de Bainville dit déjà tout : Henri IV restaure la monarchie et relève l'Etat:

".....En même temps, peu à peu, revenaient le calme et l'ordre. Aux premières années du dix-septième siècle, le passif du seizième commençait à se liquider. Le relèvement économique et financier alla du même pas que le relèvement politique. Avec Sully, type nouveau de l'homme d'affaires protestant, Henri IV travailla à rétablir la fortune de la France. Le délabrement du pays, le désordre de l'administration, l'appauvrissement des familles, étaient immenses. Lorsque le roi souhaitait que chacun pût, le dimanche, mettre la poule au pot, il évoquait des années de privations. Lorsque Sully disait l'autre mot célèbre : « Labourage et pâturage sont les deux mamelles de la France », il partait de cette idée juste que l'agriculture est la source de notre richesse. On reconstruisit, comme on reconstruit toujours, avec du bon sens, par le travail et l'épargne, avec des principes paysans et bourgeois. Sur sa base agricole, sa terre qui récompense toujours le labeur, la France refit de la richesse. Comme on dit, les affaires reprirent. Des industries, encouragées par le gouvernement, se fondèrent. L'esprit d'entreprise se ranima et nos Dieppois commencèrent nos colonies...."

1819 : Naissance de Léon Foucault :

http://expositions.obspm.fr/L.Foucault/intro.html

http://visite.artsetmetiers.free.fr/foucault_decouvertes....

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C'est en 1851 qu'il effectua la première démonstration publique de son expérience, en accrochant son pendule à la voûte du Panthéon (ci dessous). Il met ainsi en évidence la rotation de la terre et le bien fondé des lois de Newton.

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L'expérience perpétuelle, dans le Panthéon...

1914 : "...vers huit heures quinze...", début du martyre de la cathédrale de Reims.

1. Deux liens vers des témoignages d'époque :

18 septembre,henri iv,pendule de foucault,panthéon,sully,louis vii,alienor d'aquitaine,reims

La grande Nef, décoiffée par l'incendie, de la cathédrale de Reims. Vue prise de la tour Nord-Ouest, en regardant vers le chevet de la basilique.

De Jacques Bainville, Journal (Inédit, 1914, page 94) :

"...En s'acharnant contre la cathédrale de Reims, les Allemands savent bien ce qu'ils font. Nul peuple n'a plus qu'eux l'esprit historique et le sens de la symbolique historique. Détruire la cathédrale où étaient sacrés les rois de France, c'est une manifestation de même nature que la proclamation de l'Empire allemand dans le palais de Louis XIV à Versailles..."

D'Anatole France (La Guerre Sociale, 22 septembre 1914) :

"Les barbares ont incendié, en invoquant le dieu des chrétiens, un des plus magnifiques monuments de la chrétienté. Ils se sont ainsi couverts d’une infamie immortelle, et le nom allemand est devenu exécrable à tout l’univers pensant. Qui donc, sous le ciel, peut douter maintenant qu’ils sont les barbares et que nous combattons pour l’humanité ?..."

C'est Henri Deneux qui sera le sauveteur-reconstructeur de la cathédrale Notre-Dame de Reims, et véritable sixième architecte de la cathédrale.

C'est à lui que l'on doit par exemple la construction de la charpente en éléments de ciment armé, assemblés et démontables, procédé qu'il appliqua au préalable à la charpente de l'église Saint-Jacques. Il couvrit également de plomb la toiture, et rétablit sur la crête les fleurs de lys qui, à la Révolution, avaient été supprimées. En parallèle à la restauration de la cathédrale, Henri Deneux veilla à la reconstruction des églises Saint-Remi et Saint-Jacques :

2. Deux liens sur les destructions et les travaux de reconstruction de la cathédrale :

http://www.cathedrale-reims.com/notre-dame-saint-jacques-...

http://cathedrale.maisons-champagne.com/main.php?themes=d...

18 septembre,henri iv,pendule de foucault,panthéon,sully,louis vii,alienor d'aquitaine,reims,deneux

"Multa renascentur, quae jam cecidere..."

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