Le FN a enfin vendu le «Paquebot»
27/04/2011
La vente du « Paquebot », l'ancien siège du Front national à Saint-Cloud, devrait servir au financement de la campagne présidentielle de Marine Le Pen, qui a pris la tête du parti d'extrême droite en janvier.
En annonçant lui-même la transaction mercredi, Jean-Marie Le Pen, créancier de sa fille Marine, montre qu'il garde la main sur les finances malgré son départ de la présidence du parti.
Marine Le Pen s'est débarrassée d'une épée de Damoclès qui pesait sur sa campagne présidentielle de 2012: l'ancien siège du Front national à Saint-Cloud, surnommé le «Paquebot» est «définitivement vendu» pour une somme d'environ «dix millions d'euros», a annoncé mercredi Jean-Marie Le Pen.
L'acquéreur, de nationalité française, possède une chaîne «d'établissements de santé et de retraite» a-t-il précisé. «Nous sommes tous extrêmement soulagés, a ajouté Marine Le Pen. Nous allons pouvoir finir de payer nos dettes.»
La candidate du FN à l'Élysée est sauvée par le gong. La Société générale, qui disposait d'une hypothèque sur le «Paquebot» avait engagé voilà un mois une procédure de saisie immobilière devant le tribunal de grande instance de Nanterre (Hauts-de-Seine) pour vendre le bâtiment aux enchères. La banque exigeait le remboursement de sa créance, qui s'élèverait à 5,4 millions d'euros. Si cette procédure avait abouti, le FN aurait probablement été contraint d'accepter un prix de vente moins élevé.
La cession du «Paquebot» était d'autant plus cruciale pour Marine Le Pen que Fernand Le Rachinel, ex-lieutenant de Jean-Marie Le Pen, a fait saisir la subvention annuelle versée au FN par l'État en 2010 et en 2011 au titre du financement public des partis pour récupérer ses créances.
En mars dernier, le FN devait, en outre, 200.000 euros de cotisations sociales aux Urssaf. Un huissier s'était présenté au nouveau siège du parti, à Nanterre, pour les réclamer. La situation financière du parti d'extrême droite demeurait ainsi très tendue.
Le «Paquebot», imposant bâtiment de 5000 m2, était le symbole des années de succès électoraux du FN. Les innombrables couvertures d'hebdomadaires consacrées à Jean-Marie Le Pen tapissaient les couloirs. La vente de ce curieux bâtiment devenu vétuste est l'épilogue d'un feuilleton à rebondissements qui durait depuis 2008. Plusieurs acheteurs potentiels s'étaient rétractés. Selon le FN, l'un d'entre eux n'aurait pas obtenu le feu vert de l'administration pour transformer l'endroit en établissement sanitaire.
Honorer les échéances
Quoi qu'il ne soit plus que président d'honneur du parti qu'il a fondé en 1972, c'est Jean-Marie Le Pen, et non sa fille, qui a annoncé la vente du «Paquebot». Car il conserve la présidence d'un microparti fondé voilà vingt ans, Cotelec, qui collecte tous les prêts et les dons des sympathisants. Pour permettre au parti d'extrême droite d'honorer ses échéances, Cotelec lui aurait consenti des prêts d'un montant d'environ 3 millions d'euros. Étrange situation qui fait de Jean-Marie Le Pen le créancier de sa fille. Marine Le Pen va désormais pouvoir rembourser le microparti présidé par son père.
Le trésorier du FN, Wallerand de Saint-Just, a confirmé mercredi que son parti allait maintenant chercher à emprunter dix millions d'euros en vue de la campagne présidentielle, «c'est-à-dire l'équivalent du montant remboursable»… à chacun des deux candidats présents au second tour.
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