UNE CHANCE POUR LA FRANCE...
Le moustique tigre poursuit sa progression en France
le 24/08/2012
Le petit moustique Aedes albopictus s'étend en
France, et a été repéré pour la première fois en Aquitaine. Or,
l'insecte est dangereux : il est vecteur de la dengue et du chikungunya.
Arrivé il y a vingt ans du sud-est asiatique, le
moustique tigre étend son territoire en Europe, y compris en France. Du
Sud de l'Hexagone en 2004,
il a atteint le Lot-et-Garonne (en Aquitaine) qui est passé mardi en
état de surveillance renforcée (niveau 1 sur une échelle de 0 à 5) après
la confirmation de son implantation dans le département. Un plan anti-dissémination
a été mis en place dès 2006 par les autorités sanitaires qui suivent
étroitement l'insecte, et pour cause: celui-ci est capable de
transmettre la dengue et le chikungunya, des maladies encore incurables.
À
l'heure actuelle, aucun traitement antiviral n'existe contre ces
pathologies. Leur prise en charge se limite à prévenir la déshydratation
due à la fièvre, le symptôme principal de ces deux infections, et à
soulager les douleurs musculaires, les maux de têtes et les saignements
qui peuvent l'accompagner. De plus, le risque d'épidémie existe en
raison de la facilité de contamination: une personne contracte le virus
de l'une de ces maladies à l'étranger, puis se fait piquer par un
moustique tigre lors de son retour en France. Le virus se retrouve dans
les glandes salivaires de l'insecte, qui contaminera un autre individu à
la prochaine piqûre.
Particulièrement agressif
En 2007,
l'Italie a connu un tel épisode où 3000 personnes piquées par le diptère
ont été infectées par le chikungunya, l'une en est décédée. En France,
les dernières alertes se sont produites en 2010 avec deux cas de dengue
et deux autres de chikungunya dans le Sud, tous les quatre dus au
redoutable insecte.
Long de 3 à 4 millimètres, le corps noir
tacheté de blanc, le moustique tigre doit moins son nom à ses zébrures
qu'à son agressivité particulière. Les femelles (les mâles ne piquent
pas) mettent en effet plus d'ardeur que les autres moustiques à
rechercher leurs repas sanguins, indique le Dr Pascal Delaunay,
entomologiste médical et parasitologue au CHU de Nice. Il est difficile
de les éviter car elles piquent dans la journée (surtout le matin et le
soir) et non la nuit, moment où les déplacements à l'extérieur sont
limités et où il est possible de dormir avec une moustiquaire, explique
le Dr Delaunay.
Vêtements couvrants, moustiquaires imprégnées
d'insecticides et répulsifs - dont l'un, l'icaridine, serait légèrement
plus efficace selon certaines études - sont autant de moyens de se prémunir des piqûres. Mais il est avant tout indispensable de supprimer les eaux stagnantes
pour lutter contre la propagation du moustique. En effet, l'Aedes
albopictus (son nom latin est aussi dû à ses points blanc) pond dans des
endroits secs, au bord des coupelles de fleurs par exemple, l'éclosion
des œufs se produisant avec la pluie ou l'arrosage. Or, «il suffit d'un
seul réservoir contaminé pour obtenir 3000 à 5000 larves», prévient le
Dr Delaunay.
Des «pièges pondoirs» pour le repérer
Son
rayon d'action est faible: «Il s'éloigne peu du lieu de ponte, 70 à 100
mètres au maximum», indique l'entomologiste. En revanche, il se déplace
sur des centaines de kilomètres grâce aux voitures et aux transports en
communs. C'est par l'intermédiaire du tunnel du Fréjus qu'il est arrivé
jusqu'en Allemagne, en Belgique et aux Pays-Bas depuis l'Italie,
confirme le Dr Delaunay. Des scientifiques
prédisent même sa progression jusqu'aux pays Nordiques, aidés par le
trafic mais aussi par le changement climatique, avec des températures
plus humides et plus chaudes qui lui sont favorables.
En France, il sévit de mai à novembre dans le Sud, et de juillet à août
dans le Nord et l'Ouest, où il est de plus en plus actif.
Par
l'intermédiaire des trois Ententes interdépartementales pour la
démoustication (Méditerranée, Atlantique et Rhône-Alpes), le ministère
de la Santé se charge de surveiller tout le territoire métropolitain
afin de contrôler les zones d'implantation du moustique tigre. Environ
1000 «pièges pondoirs»,
des récipients d'eaux destinés à attirer les moustiques tigres pour
qu'ils y pondent leurs œufs, sont répartis à cet effet dans plus de
trente départements de «piégeage». Les aires d'autoroutes et de stockage
des pneus usagés, les aéroports et les ports sont également surveillés.
Les
professionnels de santé sont eux aussi mobilisés pour signaler les cas
suspects de fièvre d'origine inconnue chez tout patient ayant séjourné
dans les pays où la dengue et le chikungunya sont très présents (Asie,
Afrique et Amérique Latine notamment).
Enfin, dans les zones infestées,
des pulvérisations d'insecticides sont réalisées de façon ciblée (sur
quelques centaines de mètres et avant l'aube) pour éliminer les larves
dans les zones infestées.
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