samedi 25 août 2012

UNE CHANCE POUR LA FRANCE...

Le moustique tigre poursuit sa progression en France


le 24/08/2012 
Le petit moustique Aedes albopictus s'étend en France, et a été repéré pour la première fois en Aquitaine. Or, l'insecte est dangereux : il est vecteur de la dengue et du chikungunya. 
Arrivé il y a vingt ans du sud-est asiatique, le moustique tigre étend son territoire en Europe, y compris en France. Du Sud de l'Hexagone en 2004, il a atteint le Lot-et-Garonne (en Aquitaine) qui est passé mardi en état de surveillance renforcée (niveau 1 sur une échelle de 0 à 5) après la confirmation de son implantation dans le département. Un plan anti-dissémination a été mis en place dès 2006 par les autorités sanitaires qui suivent étroitement l'insecte, et pour cause: celui-ci est capable de transmettre la dengue et le chikungunya, des maladies encore incurables. 

À l'heure actuelle, aucun traitement antiviral n'existe contre ces pathologies. Leur prise en charge se limite à prévenir la déshydratation due à la fièvre, le symptôme principal de ces deux infections, et à soulager les douleurs musculaires, les maux de têtes et les saignements qui peuvent l'accompagner. De plus, le risque d'épidémie existe en raison de la facilité de contamination: une personne contracte le virus de l'une de ces maladies à l'étranger, puis se fait piquer par un moustique tigre lors de son retour en France. Le virus se retrouve dans les glandes salivaires de l'insecte, qui contaminera un autre individu à la prochaine piqûre.

Particulièrement agressif

En 2007, l'Italie a connu un tel épisode où 3000 personnes piquées par le diptère ont été infectées par le chikungunya, l'une en est décédée. En France, les dernières alertes se sont produites en 2010 avec deux cas de dengue et deux autres de chikungunya dans le Sud, tous les quatre dus au redoutable insecte.

Long de 3 à 4 millimètres, le corps noir tacheté de blanc, le moustique tigre doit moins son nom à ses zébrures qu'à son agressivité particulière. Les femelles (les mâles ne piquent pas) mettent en effet plus d'ardeur que les autres moustiques à rechercher leurs repas sanguins, indique le Dr Pascal Delaunay, entomologiste médical et parasitologue au CHU de Nice. Il est difficile de les éviter car elles piquent dans la journée (surtout le matin et le soir) et non la nuit, moment où les déplacements à l'extérieur sont limités et où il est possible de dormir avec une moustiquaire, explique le Dr Delaunay.

Vêtements couvrants, moustiquaires imprégnées d'insecticides et répulsifs - dont l'un, l'icaridine, serait légèrement plus efficace selon certaines études - sont autant de moyens de se prémunir des piqûres. Mais il est avant tout indispensable de supprimer les eaux stagnantes pour lutter contre la propagation du moustique. En effet, l'Aedes albopictus (son nom latin est aussi dû à ses points blanc) pond dans des endroits secs, au bord des coupelles de fleurs par exemple, l'éclosion des œufs se produisant avec la pluie ou l'arrosage. Or, «il suffit d'un seul réservoir contaminé pour obtenir 3000 à 5000 larves», prévient le Dr Delaunay.

Des «pièges pondoirs» pour le repérer

Son rayon d'action est faible: «Il s'éloigne peu du lieu de ponte, 70 à 100 mètres au maximum», indique l'entomologiste. En revanche, il se déplace sur des centaines de kilomètres grâce aux voitures et aux transports en communs. C'est par l'intermédiaire du tunnel du Fréjus qu'il est arrivé jusqu'en Allemagne, en Belgique et aux Pays-Bas depuis l'Italie, confirme le Dr Delaunay. Des scientifiques prédisent même sa progression jusqu'aux pays Nordiques, aidés par le trafic mais aussi par le changement climatique, avec des températures plus humides et plus chaudes qui lui sont favorables. En France, il sévit de mai à novembre dans le Sud, et de juillet à août dans le Nord et l'Ouest, où il est de plus en plus actif. 

Par l'intermédiaire des trois Ententes interdépartementales pour la démoustication (Méditerranée, Atlantique et Rhône-Alpes), le ministère de la Santé se charge de surveiller tout le territoire métropolitain afin de contrôler les zones d'implantation du moustique tigre. Environ 1000 «pièges pondoirs», des récipients d'eaux destinés à attirer les moustiques tigres pour qu'ils y pondent leurs œufs, sont répartis à cet effet dans plus de trente départements de «piégeage». Les aires d'autoroutes et de stockage des pneus usagés, les aéroports et les ports sont également surveillés.

Les professionnels de santé sont eux aussi mobilisés pour signaler les cas suspects de fièvre d'origine inconnue chez tout patient ayant séjourné dans les pays où la dengue et le chikungunya sont très présents (Asie, Afrique et Amérique Latine notamment). 

Enfin, dans les zones infestées, des pulvérisations d'insecticides sont réalisées de façon ciblée (sur quelques centaines de mètres et avant l'aube) pour éliminer les larves dans les zones infestées.


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